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SERMON
II
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qu'il
n'y
ait
que
redire,
que
nous
n'ayons
point
des
vertus
admirables:
brief,
il
ne
faut
point
que
nous
soyons
dorez,
mais
il
faut
que
l'or
soit
au
dedans:
et
ne
faut
point
que
nous
ayons
seulement
quelque
apparence,
mais
il
faut
que
nous
soyons
massifs,
c'est
a
dire,
que
la
crainte
de
Dieu
soit
ferme
et
solide
en
nous.
Ainsi
donc,
si
nous
regardons
pourquoy
Dieu
deteste
tant
l'hypocrisie,
qui
vaut
autant
comme
action,
quand
les
hommes
se
contrefont,
et
qu'ils
ont
seulement
quelque
masque
pour
estre
trouvez
vertueux,
nous
trouverons
que
c'est
a
bon
droict.
Et
pourquoy?
Car
c'est
toute
corruption
de
son
service.
Voila
donc
un
sacrilege.
Car
si
le
eervice
de
Dieu
est
perverti,
voila
son
nom
qui
est
prophane,
ce
qui
ne
se
peut
faire
sans
sacrilege:
et
puis
on
convertit
sa
verite
en
mensonge,
qui
est
encores
pour
aneantir
sa
gloire,
et
le
transfigure^
Et
ainsi
non
sans
cause
l'hypocrisie
est
tant
detestable
a
Dieu.
Et
d'autant
plus
nous
faut-il
tendre
a
ceste
pure
simplicite
et
rondeur,
qu'un
chacun
de
nous
se
presente
devant
Dieu
pour
examiner
ce
qui
est
en
luy,
et
quand
on
n'aura
nul
regard
au
monde,
qu'on
face
ceste
conclusion,
Si
faut-il
que
ie
soye
advoue
de
mon
Dieu.
Car
quand
tout
le
monde
m'applaudira,
et
qu'on
ne
trouve
rien
a
redire
en
moy,
et
cependant
que
ie
soye
reiette
de
mon
iuge
celeste,
qu'auray-ie
gagne?
Quand
donc
nous
aurons
ceste
conclusion-la
pour
dire,
Ie
ne
me
contente
point
de
la
reputation
que
ie
pourray
acquerir
envers
les
hommes,
sinon
que
ma
conscience
soit
pure
devant
Dieu,
et
que
Paye
affection
de
profiter
en
sa
crainte:
quand,
di-ie,
nous
aurons
ce
regard-]
a,
tous
les
services
que
nous
rendrons
a
Dieu,
luy
seront
agreables:
mais
sans
cela
ce
ne
sera
que
fumee:
nous
pourrons
avoir
tant
belle
parade
que
rien
plus,
mais
ce
ne
sera
que
fiente
et
ordure
quant
a
Dieu.
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir
en
ce
passage,
touchant
la
bonne
conscience.
Or
sainct
Faul
adiouste
qu'il
adore
ce
Dieu-ci
des
ses
ancestres.
Pourquoy?
I'ay
desia
allegue
la
raison,
d'autant
qu'on
luy
reprochoit
qu'il
avoit
forge
une
religion
a
la
volee,
et
qu'il
s'estoit
abastardi
tellement,
qu'il
avoit
laisse
le
Dieu
de
ses
Peres.
Or
il
monstre
qu'il
adore
le
Dieu
vivant,
lequel
avoit
premierement
eleu
Abraham
et
son
lignage,
lequel
avoit
donne
sa
Loy
par
Moyse,
lequel
avoit
parle
par
ses
Prophetes.
Sainct
Paul
donc
monstre
qu'il
ne
s'est
point
diverti
de
la
doctrine
ancienne,
qu'il
n'a
point
invente
une
religion
incognue,
mais
qu'il
persiste
en
la
Loy
de
Dieu,
et
aux
Prophetes,
qu'il
se
maintient
a
la
purete
qui
a
este
de
tout
temps,
qu'il
n'est
point
tel
qu'on
le
doyve
tenir
comme
un
apostat.
Yoila
en
somme
a
quoy
il
a
pretendu.
Comme
auiourd'huy
nous
voyons
que
les
Papistes
nous
chargent
d'une
mesme
calomnie.
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