4:23
23
INSTITUTION
CHRESTIENNE.
24
pour
tel.
En
ceste
maniere
nostre
Seigneur
dit
au
huitieme
de
sainct
Luc,
que
ceux-la
croyent
pour
un
temps,
esquels
la
semence
de
la
Parolle
est
suffoquee
devant
que
fructifier:
ou
bien
dessechee
et
perdue,
devant
qu'avoir
prins
racine
(Luc
8,
7.
14).
Nous
ne
doutons
pas
que
tels
ne
soyent
touchez
de
quelque
goust
de
la
Parolle,
pour
la
recevoir
avec
desir,
et
ne
soyent
frappez
de
sa
vertu:
*)
tellement
qu'en
leur
hypocrisie
non
seulement
il
decoyvent,
les
hommes,
mais
aussi
leurs
coeurs
propres.
Car
ils
se
persuadent
que
la
reverence
qu'ils
portent
a
la
parolle
de
Dieu,
est
la
plus
vraye
piete
qu'ils
puissent
avoir:
pource
qu'ils
ne
reputent
autre
impiete
au
monde,
sinon
quand
ceste
parolle
est
manifestement
ou
vituperee
ou
mesprisee.
Or
quelle
que
soit
ceste
reception
de
l'Evangile,
elle
ne
penetre
pas
iusques
au
coeur
pour
y
demeurer
fichee:
et
combien
qu'elle
semble
advis
aucunes
fois
prendre
racines,
neantmoins
elles
ne
sont
pas
vives:
tant
a
de
vanite
le
coeur
humain,
tant
il
est
remply
de
diverses
cachettes
de
mensonges,
de
telle
hypocrisie
il
est
enveloppe,
qu'il
se
trompe
souvent2)
soymesme.
Toutesfois
ceux
qui
se
glorifient
d'un
tel
bimulacre
de
la
foy,
qu'ils
entendent
qu'ils
ne
sont
en
rien
superieurs
au
diable
en
cest
endroit
(Iaq.
2,
19).
Certes
les
premiers
dont
nous
avons
parle
sont
beaucoup
inferieurs,
d'autant
qu'ils
demeurent
eslourdis
en
oyant
les
choses
lesquelles
font
trembler
les
diables:
les
autres
sont
en
ceia
pareils,
que
le
sentiment
qu'ils
en
ont,
3)
finalement
sort
en
terreur
et
espovantement.
11.
4)
Ie
say
que
d'attribuer
la
foy
aux
reprouvez,
il
semble
bien
dur
et
estrange
a
aucuns,
veu
que
sainct
Paul
la
met
pour
fruict
de
nostre
election
(1
Thess.
1,
4).
Mais
ce
neud
sera
facile
a
deslier,
pource
que
combien
qu'il
n'y
ait
que
ceux
qui
sont
predestinez
a
salut
que
Dieu
illumine
en
la
foy,
et
ausquels
il
face
vrayement
sentir
l'efficace
de
l'Evangile,
toutesfois
l'experience
monstre
que
les
reprouvez
sont
quelque
fois
touchez
quasi
d'un
pareil
sentiment
que
les
eleus,
en
sorte
qu'a
leur5)
opinion
ils
doivent
estre
tenus
du
reng
des
fideles.
Par
ainsi
il
n'y
a
point
d'absurdite
en
ce
que
l'Apostre
dit,
qu'ils
goustent
pour
un
temps
les
dons
celestes:
et
en
ce
que
Iesus
Christ
dit,
qu'ils
ont
une
foy
temporelle
(Hebr.
6,4.6;
Luc
8,
13);
non
pas
qu'ils
comprenent
quelle
est
la
vertu
de
l'Esprit,
ne
qu'ils
la
recoyvent
a
bon
escient
et
vivement,
1)
Le
latin
ajoute:
divinam.
2)
souvent,
manque
dans
1541.
3)
que
le
sentiment
qu'ils
en
ont,
le
latin
est
plus
clair:
quod
qualiscunque
sensus,
quo
tanguntur.
4)
Les
§.
l
l
,
12
et
13
ont
ete
ajoutes
en
1559.
5)
qu'a
leur
.
.
.
.
fideles,
le
latin
plus
clair
porte
:
ut
ne
suo
quidem
iudicio
quidquam
ab
electis
differant.
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