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SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXXIV.
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receue
comme
de
sa
bouche,
qu'il
ne
permette
point
qu'ils
soyent
contemptibles
ni
en
opprobre:
comme
nous
voyons
que
l'ingratitude
du
monde
n'appette
que
cela,
et
que
le
Diable
aussi
ne
demande
sinon
de
faire
que
les
Ministres
soyent
mesprisez,
afin
que
la
parolle
qu'ils
portent
soit
mesprisee.
Qu'avons-nous
donc
a
faire,
sinon
d'invoquer
Dieu,
qu'il
besongne
en
telle
sorte
que
nous
profitions,
et
que
nostre
labeur
edifie,
d'autant
qu'il
nous
aura
donne
authorite
de
parler
en
son
Nom?
Voila
donc
comme
nous
devons
prattiquer
ce
passage.
Or
cependant
il
nous
est
monstre
quelle
a
este
l'obeissance
que
les
Iuifs
ont
rendue
a
Iosue.
Et
de
la
nous
pouvons
recueillir
comment
c'est
que
nous
devons
obeir
aux
hommes,
c'est
assavoir
quand
Dieu
domine,
qu'il
a
son
empire
souverain,
que
les
hommes
ne
sont
que
ses
ministres.
Or
il
est
vray
que
si
Dieu
permet
qu'il
y
ait
des
tyrans
sur
nous,
qu'il
nous
faut
plier
le
col
pour
porter
un
tel
ioug:
voire,
mais
cependant
ce
n'est
pas
que
nous
devions
decliner
de
sa
parolle.
Quand
les
Princes,
les
Magistrats
les
Pasteurs
de
l'Eglise
nous
voudroyent
destourner
de
ce
que
nostre
Seigneur
nous
declare,
plustost
mourir
cent
fois.
Pourquoy?
l'obeissance
que
nous
devons
aux
hommes
doit
estre
tousiours
reiglee
a
cela,
c'est
que
Dieu
retienne
tousiours
son
lieu,
et
que
chacun
s'assuiettisse
a
luy,
et
grans
et
petis.
Notons
bien
donc,
quand
nous
voudrons
que
nostre
Seigneur
approuve
ceste
humilite
que
nous
monstrons
en
obeissant
aux
hommes,
qu'il
ne
faut
point
qu'il
soit
prive
et
despouille
de
son
droict:
mais
qu'il
nous
gouverne
par
la
main
et
par
le
moyen
des
hommes.
Et
en
cela
voyons-nous
comme
beaucoup
auiourd'huy
s'abusent.
Car
il
leur
semble
qu'ils
sont
excusez,
moyennant
que
leurs
peres,
ou
leurs
ancestres,
ou
leurs
Princes
mesme
les
approuvent
et
advouent:
mais
ils
ne
laisseront
pas
d'estre
condamnez
devant
Dieu:
car
si
un
aveugle
mene
un
autre,
tous
deux
trebuscheront
en
la
fosse,
et
le
premier
ne
sauvera
point
le
second.
Apprenons
donc
d'obeir
tellement
a
ceux
qui
ont
superiorite
par
dessus
nous,
que
cependant
Dieu
nous
retienne
sous
luy
et
sous
sa
conduite,
et
que
nostre
vie
soit
reiglee
a
sa
parolle.
Et
sur
tout
que
nous
ayons
cela
pour
recommande
quant
au
regime
spirituel
de
l'Eglise:
car
si
nous
voulons
faire
comme
les
Papistes,
qui
alleguent
qu'ils
ensuyvent
leurs
prelats,
et
qu'ils
font
ce
qui
leur
est
commande,
nous
serons
apostats:
car
nous
voyons
que
Dieu
s'est
reserve
ceste
obeissance
de
nous
gouverner
selon
sa
volonte,
et
ne
veut
point
que
sa
parolle
soit
corrompue
en
facon
que
ce
soit:
il
veut
dominer
par
dessus
nous
tellement,
qu'on
ne
mesle
point,
et
qu'on
n'apporte
rien
parmi
ce
qu'il
a
ordonne,
de
ce
que
nous
aurons
forge
en
nostre
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