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Dieu
ne
faict
nulle
chose
sans
cause,
et
comment
nous
sommes
sortis
du
ventre
de
nostre
mere
la
terre,
ou
est
toute
douleur.
Et
pour
ce
disoit
Iob
(5,
18):
Qui
faict
la
playe
et
la
reguerit:
et
qui
mene
aux
enfers,
et
en
ramene:
et
qui
delivre
de
six
tribulations,
et
de
ia
septiesme
le
mal
ne
touchera
point.
Ie
vous
prie,
quelle
tenure
y
a
il
en
ces
propos,
non
plus
qu'aux
resveries
d'un
homme,
qui
seroit
en
fievre
chaulde?
Au
reste
il
commence
desia
d'entrer
en
ceste
belle
philosophie
que
nous
avons
touchee:
que
l'esprit
rentre
en
Dieu
quand
l'homme
meurt:
disant
qu'il
sera
espars
en
la
nuee.
Il
s'ensuit:
Car
c'a
este
mon
ame
vivante
qui
cuidoit
parler.
Mais
graces
a
Dieu,
par
cest
esprit
de
renovation
ie
suis
releve
de
mort
et
revivifie
avec
[page
194]
Christ,
et
les
oeuvres
de
la
loy
me
sont
passees,
et
suis
appelle
avec
les
anges,
et
faict
filz
de
Dieu,
et
heritier
d'immortalite,
tt
membre
de
Christ,
et
noz
corps
temples
du
sainct
Esprit,
et
noz
ames
les
images
et
les
lieux
secrete
de
la
divinite.
Et
ceste
horrible
beste
de
serpent
l)
appelle
le
Diable,
a
laquelle
estions
obligez
et
serf
z,
et
estoit
impossible
d'en
estre
delivrez
de
nous
mesmes.
C'estoit
donc
orgueil
ou
avarice
ou
le
monde,
lequel
fine
desia
par
feu,
comme
ie
diray
plus
a
plain.
Maintenant
il
iecte
les
escumes,
dont
parle
S.
Iude
(v.
16):
c'est
a
dire
les
gros
motz,
qui
ont
apparence
d'une
spiritualite
merveilleuse.
Car
qui
ne
diroit
de
prime
face,
que
messire
Antoine
Pocque
fust
un
demy
Ange,
l'oyant
parler
d'un
si
haut
style,
comme
s'il
n'avoit
plus
nul
sentiment
que
des
choses
celestes?2)
Mais
quand
tout
est
dict,8)
ce
ne
sont
que
vessies
bien
confles
en
apparence,
et
au
reste
pleines
de
vent:
sinon
que
soubz
l'enflure
de
ces
escumes
sont
desia
cachees
[page
195]
beaucoup
de
leurs
blasphemes.
Car
desia
il
veut
introduire
ceste
resurrection
phantastique,
dont
i'ay
parle.
Apres,
combien
qu'il
nomme
le
Diable,
toutesfois
il
denote
que
ce
n'est
que
par
imagination,
exposant
qu'il
n'entend
sinon
l'orgueil,
ou
l'avarice,
ou
le
monde.
Qui
est
leur
cuider,
dont
i'ay
traicte.
Voila
donc
que
le
Diable
leur
signifie.
Finablement
tirant
ce
qui
est
dict
de
la
consummation
du
monde
par
feu,
a
une
sotte
allegorie,
il
destruit
tout
cest
article
de
nostre
foy,
lequel
est
tant
bien
exprime
en
l'Escriture,
et
nous
oste
l'es-
1)
de
serpent,
manque
dans
la
traduction.
2)
Le
traducteur
a
supprime
ce
dernier
memlre
de
la
phrase.
3)
si
bene
perpendantur.
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