7:226
le
petit
prestrot
dont
i'ay
parle
au
commencements
adioustant
quelques
petites
admonitions,
pour
advertir
les
simples
des
choses
dont
possible
ne
se
pourroyent
adviser
d'eux
mesmes.
I'appelle
ce
brouillon
1)
un
cocq
a
l'asne,
pource
que
les
propos
qui
y
sont
traictez,
s'entretiennent2)
aussi
bien
que
crottes
de
chievres,
comme
chacun
verra.
Or
il
est
a
noter
que
c'est
comme
une
amorse,
pour
attirer
les
ignorans.
Oar
il
ne
descouvre
pas
les
grans
mysteres,
qu'ilz
n'ont
accoustume
d'entamer
3)
sinon
a
ceux
qui
se
sont
ia
rendus
a
eux,
pour
estre
instruictz
en
leur
eschole.
C'est
ce
que
i'ay
dict
du
commencement,
que
comme
les
moines
voulans
appaster
un
povre
simple
novice,
n'ont
garde
de
luy
reveler
les
secretz
de
l'ordre,
mais
luy
mettent
le
plus
beau
de
la
ville4)
audevant,
ne
luy
proposant
que
choses
belles
et
douces,
iusque
a
ce
qu'ilz
[page
190]
l'ayent
attrappe
en
leurs
lacqs:
aussi
ces
canailles
du
commencement
se
farderont
de
quelque
belle
apparence
pour
donner
quelque
goust
de
leur
doctrine
aux
simples:
et
iamais
ne
descouvrent
le
paste5)
de
leurs
abominations,
iusque
a
ce
qu'ilz
se
tiennent
asseurez
d'un
homme
qui
est
desia
embabouine
pour
consentir
a
leurs
resveries.
Ainsi,
comme
les
povres
novices,
apres
s'estre
liez
en
servitude
perpetuelle
par
leur
profession,
trouvent
que
les
cloistres
ou
ilz
pensoyent
avoir
paradis
terrestre,
6)
sont
un
vray
enfer,
et
le
succre7)
leur
est
converty
en
fiel:
les
povres
simples
gens
pareillement
ayans
pense
de
prime
face,
que
ceste
malheureuse
secte
fust
comme
la
porte
de
paradis,
sont
precipitez
en
ruine,
devant
que
s'estre
apperceuz
du
mal.
Pourtant,
a
fin
que
nul
ne
s'y
abuse
par
faute
d'advertissement,
escoutons
un
peu
harenguer
ce
grand
docteur
messire
Antoine
Pocque,
a
leur
facon
accoustumee.8)
Dieu
est
louable,
qu9en
ces
derniers
iours
il
luy
a
pleu
me
donner
a
congnoistre
[page
191]
par
son
instrument,
la
grande
erreur
oii
i'estoye,
vous
voulant
reprendre
et
corriger:
la
ou
il
est
escrit:
lh
seront
tous
apprins
de
Dieu
(Es.
54,
13;
Iehan
6,
45).
1)
tricas.
2)
cohaerent.
3)
aperire.
4)
quae
pulcriorem
habent
speciem.
5)
sentinam.
6)
coelestes
delicias.
7)
mel.
8)
Les
editions
de
1547
et
suiv.
portent
ici
en
marge
ces
mots:
La
belle
harengue
de
messire
Pocque.
Celle
de
1547
seule
ajoute:
et
faut
noter
que
ce
qu'on
trouvera
enclos
dedans
ces
marques
[
]
est
de
sa
doctrine.
Les
editions
francaises
plus
recentes
impriment
ces
textes
en
italique.
Gallasius
met
chaque
fois
en
tete
de
la
refutation
le
mot:
Censura,
qui
fut
ensuite
conserve
dans
les
editions
de
Beze,
tant
francaises
que
latines.
15
|