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SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXXIV.
226
et
que
la
promesse
devoit
tousiours
demeurer,
et
avoir
vigueur
en
leur
lignee.
Domine
auiourd'huy,
quand
quelqu'un
vendra
un
champ
ou
une
maison,
on
luy
baillera
la
plume
en
la
main,
et
il
la
baillera
a
son
acheteur:
en
d'autres
pays
cela
est
commun,
qu'en
signe
de
iouissance
et
possession
celuy
qui
se
despouille,
et
qui
vend
quelque
heritage,
baillera
le
baston
a
celuy
qui
achete:
ainsi
donc
en
a-il
este
de
ce
signe-la.
Car
comme
i'ay
dit,
ce
n'ont
point
este
des
choses
follement
controuvees:
mais
Dieu
a
voulu
qu'il
y
eust
quelque
certitude,
afin
que
la
foy
des
peres
fust
mieux
aidee.
Voila
donc
pourquoy
en
ce
passage
il
est
dit,
que
Dieu
a
donne
l'Esprit
de
sagesse
a
Iosue,
pour
ce
qu'il
luy
a
mis
les
mains
sur
la
teste.
Or
en
ce
faisant
il
l'ordonne
en
la
charge
qui
luy
estoit
commise.
Regardons
maintenant
en
premier
lieu
si
Moyse
a
eleu
Iosue
a
son
appettit?
Nenni:
mais
il
l'a
cogneu
estre
desia
choisi
de
Dieu:
et
puis
quand
il
luy
a
mis
les
mains
dessus,
estoit-ce
qu'il
attentast
rien
a
sa
fantasie?
Nenni:
mais
au
contraire
il
avoit
este
ordonne
de
Dieu
seul.
Il
sait
qu'il
faut
qu'il
constitue
Iosue
en
sa
place.
Et
cela
n'est
point
dit
seulement
d'un
homme,
mais
quand
les
Apostres
ont
mis
les
mains
sur
les
fidelles,
quant
et
quant
les
graces
visibles
du
sainct
Esprit
se
sont
declarees.
Voila
les
fidelles
qui
ont
receu
le
don
des
langues,
d'interpretation,
de
guerir
les
malades,
de
ressusciter
les
morts.
Et
comment
l'ont-ils
receu?
seulement
on
mettoit
les
mains
sur
eux:
voire-mais
ceste
ceremonie
avoit-elle
telle
vertu?
Nenni:
mais
pource
que
Dieu
vouloit
que
sa
grace
fust
ainsi
declaree,
et
que
c'en
estoit
comme
un
gage,
ce
n'a
pas
este
une
chose
vaine
ni
inutile.
Et
c'est
pourquoy
aussi
sainct
Paul
dit
a
Timothee:
Qu'il
face
valoir
la
grace
qui
luy
a
este
donnee
par
l'imposition
de
ses
mains.
Puis
qu'ainsi
est
(dit-il),
advise
de
t'efforcer
a
servir
Dieu,
et
que
tu
travailles
en
l'edification
de
l'Eglise,
et
que
la
grace
qui
t'a
este
donnee
par
l'imposition
des
mes
mains
ne
soit
pas
empeschee.
Sainct
Paul
ne
s'attribue
pas
ce
qui
est
propre
au
sainct
Esprit:
et
mesmes
il
n'entend
pas
qu'il
ait
le
sainct
Esprit
en
sa
manche
pour
le
donner
a
qui
bon
luy
semblera,
estendant
les
bras:
mais
il
monstre
que
le
signe
que
Dieu
avoit
institue,
n'estoit
pas
vain
ni
inutile.
Au
reste,
il
nous
faut
considerer
en
tous
les
Sacremens
dont
l'Escriture
nous
parle,
plus
qu'il
n'y
a
pas
en
tous
les
signes
qu'on
peut
avoir
en
ce
monde.
I'ay
desia
allegue
la
similitude,
quand
on
baillera
la
plume
a
celuy
qui
achette
un
heritage,
ou
le
baston:
mais
il
y
a
beaucoup
plus
aux
Sacremens,
il
nous
faut
venir
un
degre
bien
plus
haut.
Oar
nostre
Seigneur
besongne
la
par
sa
vertu,
ce
que
les
hommes
ne
peuvent
point
faire.
Ii
est
vray
que
quand
une
telle
ceremonie
Calvini
opera.
Vol
XXIX.
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