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CONTRE
LA
SECTE
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congnoissons
que
comme
Dieu
nous
a
esleuz
et
adoptez
pour
ses
enfans,
devant
la
creation
du
monde
(Ephes.
1,
4):
aussi
il
nous1)
seelle
le
tesmoignage
de
nostre
adoption
par
son
Evangile:
et
mesme
nous
introduict
aucunement
en
nostre
heritaige:
mais
non
pas
que
par
esperance.
Et
pendant
que
nous
vivons
en
ce
monde,
nous
sommes
comme
estrangiers,
attendans
que
les
biens
qui
[page
182]
nous
sont
promis,
nous
soyent
exhibez
en
effect,
et
que
nous
voyons
face
a
face,
ce
qui
nous
est
maintenant
propose
en
miroir
et
figures
obscures,
gelon
que
dict
sainct
Paul
(1
Cor.
13,
12).
Nous
sommes
absens
de
Dieu,
comme
il
dict
en
un
autre
passage
(2
Cor.
5,
7),
en
tant
que
nous
cheminons
par
foy,
et
non
par
vision
et
iouyssance
actuelle.
Ainsi
nous
travaillons,
esperans
repos
apres
la
mort:
nous
bataillons,
esperans
de
recevoir
alors
le
fruict
de
nostre
victoire:
nous
gemissons,
attendans
de
recevoir
ioye
et
consolation.
Brief,
pour
ce
que
nous
serions
les
plus
malheureux
du
monde,
si
nostre
esperance
estoit
enclose
en
la
vie
presente
(1
Cor.
15,
19
s.),
nous
aspirons
a
ceste
felicite
souveraine,
laquelle
surmonte
l'entendement
humain:
a
ceste
vie
bien
heureuse
en
laquelle
nostre
Seigneur
Iesus
est
entre
pour
nous
conduire
en
nostre
ordre.
Ce
pendant
nous
croyons
ce
qui
nous
est
dict
par
la
bouche
de
sainct
Paul,
que
quand
ceste
loge
terrestre
sera
destruicte,
nous
aurons
une
maison
permanente
[page
183]
aux
cieux
(2
Cor.
5,
1
s.):
nous
savons
aussi
que
c'est
la
ou
l'Evangile
nous
appelle:
parquoy
nous
desirons
de
sortir
de
ceste
prison,
pour
estre
avec
le
Seigneur:
nous
savons
qu'estans
en
sa
compaignie
nous
aurons
vray
contentement
et
fruition
de
tous
biens.
Au
reste,
pour
ce
que
l'Escriture
nous
renvoye
tousiours
a
ce
dernier
iour,
auquel
elle
promet
que
Iesus
Christ
viendra
iuger
le
monde:
nostre
souveraine
esperance
gist
aussi
la.
Car
combien
que
les
ames
des
fideles,
depuis
que
elles
sont
separees
des
corps,
vivent
avec
Dieu
et
soyent
en
la
ioye
heureuse
de
son
Royaume
:
neantmoins
tant
la
gloire
que
la
parfaicte
felicite
de
tous
les
enfans
de
Dieu,
est
differee
iusques
au
second
advenement
de
Christ.
Tellement
qu'Abel,
Noe,
Abraham
et
tous
les
anciens
peres
nous
attendent,
n'ayans
point
receu
leurs
couronnes,
a
fin
que
nous
soyons
couronnez
tous
ensemble
(Hebr.
l
l
,
40).
Il
faut
donc
que
l'entendement
des
fideles
soit
du
tout
fiche
en
ce
iour-la
et
que
leur
cueur
j
soit
arreste.
Comme
aussi
nous
voyons
[page
184]
que
l'Escriture
est
pleine
de
telles
exhortations.
Que
veulent
donc
dire
ces
malheureux,
qui
nous
ostent
le
principal
poinct
de
nostre
Chrestiente?
L'Escriture
crie
haut
et
clair
(Luc
21,
28),
1)
animis
nostris.
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