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SERMON
OC.
220
ans
encores
il
a
eu
tout
ce
qui
estoit
requis
en
ceste
charge
tant
difficile
et
tant
pesante,
comme
nous
savons
qu'elle
luy
estoit
donnee.
Il
est
vray
qu'il
avoit
des
Iuges
avec
luy:
mais
si
est-ce
encores
qu'un
homme,
voire
une
douzaine
n'eust
peu
satisfaire,
quand
on
les
eust
choisis
les
plus
excellens
du
monde.
Il
faut
bien
donc
que
Dieu
luy
ait
aide.
Or
qu'en
telle
vieillesse
la
ou
les
hommes
ont
accoustume
d'estre
caduques,
et
a
demi
morts,
pour
le
moins
ils
ne
se
peuvent
trainer
qu'a
grand
peine,
et
sont
a
demi
stupides
:
que
Moyse
est
demeure
tousiours
en
son
estat:
en
cela
voit-on
comme
Dieu
a
eu
pitie
de
son
peuple.
Or
ceci
notamment
est
declare,
afin
que
lea
enfans
d'Israel
cognoissent
que
Dieu
ne
les
a
iamais
delaissez,
encores
qu'ils
Feussent
griefvement
offense,
et
qu'ils
fussent
dignes
d'estre
retanchez
de
sa
maison,
et
d'estre
du
tout
desnuez
de
ses
graces:
qu'il
n'a
pas
voulu
user
de
telle
rigueur:
car
il
a
reserve
Moyse,
et
luy
a
donne
dequoy
pour
accomplir
tousiours
sa
charge.
En
somme
il
nous
est
monstre
en
ce
passage,
que
si
Dieu
nous
donne
gens
qui
s'employent
fidellement
pour
nostre
conduite,
et
qui
ayent
la
vertu
quant
et
quant
avec
le
vouloir,
et
qu'ils
soyent
maintenus
pour
satisfaire
a
leur
office:
qu'en
cela
il
nous
faut
sentir
que
Dieu
a
pitie
de
nous,
et
faut
recognoistre
un
tel
benefice
si
nous
ne
voulons
estre
condamnez
d'ingratitude.
Or
il
est
dit:
Que
les
enfans
d'Israel
ont
mene
dueil
sur
le
trespas
de
Moyse
par
trente
iours.
C'estoit
une
chose
commune
qu'on
fist
ainsi
le
dueil
sur
les
trespassez:
mais
a
cause
que
Moyse
estoit
pere
de
tout
le
peuple,
il
falloit
bien
qu'il
n'y
eust
pas
une
seule
maison
ou
famille
qui
le
pleurast,
mais
tous
ceux
qui
avoyent
este
gouvernez
par
luy.
Chacun
sera
pleure
en
sa
maison
de
ses
parens
et
prochains
amis:
mais
il
y
a
une
raison
speciale
en
Moyse,
d'autant
que
Dieu
luy
avoit
donne
tout
le
peuple,
et
l'avoit
conduit
avec
une
solicitude
paternelle,
ainsi
que
nous
savons.
Le
peuple
donc
proteste
combien
il
est
tenu
et
oblige
a
Moyse,
et
tous
se
declarent
comme
ses
enfans.
Mais
ici
on
pourroit
demander
s'il
est
licite
de
se
lamenter
ainsi,
quand
un
homme
trespasse:
caril
semble
que
cela
soit
contrevenant
a
la
volonte
de
Dieu.
Nous
savons
que
la
vie
et
la
mort
des
hommes
est
en
la
main
de
Dieu:
or
s'il
nous
retire,
il
faut
que
nous
marchions
(comme
il
fut
hier
declare),
sans
aucun
contredit.
Ceux
qui
vivent
apres
nous,
ne
doyvent
pas
regretter
nostre
trespas:
car
ce
seroit
comme
se
rebecquer
a
l'encontre
de
Dieu:
mais
il
nous
faut
regarder
tousiours
la
fin
du
dueil,
quand
on
pleure
au
trespas
des
hommes:
et
puis
il
nous
faut
venir
a
la
mesure.
Il
y
a
donc
ces
deux
choses
que
nous
devons
bien
observer,
afin
qu'un
dueil
soit
licite.
La
premiere
c'est,
que
nous
pleurions,
voyans
un
homme
tres-
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