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tion
qui
vient
du
coste
des
hommes:
mais
veulent
que
tout
passe
soubz
le
tiltre
de
vocation.
Ainsi
selon
leur
theologie,
si
un
gentil-homme
est
insolent,
ou
dissolu
en
paillardise,
s'il
est
abandonne
a,
pompe
et
vanite,
s'il
est
deborde
en
toute
follie,
il
n'y
a
que
redire.
Car
sa
vocation
le
porte.
[page
154]
Pourquoy?
On
se
gouverne
ainsi
au
monde.
Comme
si
la
coustume
des
hommes
changeoit
la
iustice
de
Dieu.
Si
un
homme
de
iustice
vent
le
droit
a
beaux
deniers
contans,
s'il
supporte
l'un
pour
grever
l'autre,
s'il
opprime
la
bonne
cause
pour
favoriser
a
celuy
qui
a
tort,
il
n'est
point
a
blasmer.
Car
c'est
raison
que
chacun
suyve
le
train
de
sa
vocation.
Si
les
marchans
destruisent
le
monde
par
monopoles,
s'ilz
contrefont
et
desguisent
les
marchandises,
s'ilz
se
periurent
a
chacune
heure
pour
frauder
et
circonvenir,
s'ilz
pillent
et
mangent
tout
ce
qu'ilz
peuvent
attrapper:
que
nul
n'en
parle.
Car
c'est
blasphemer1)
la
vocation
de
Dieu.
Qui
penseroit,
ie
vous
prie,
qu'un
propos
tant
execrable
deust
sortir
de
la
bouche
d'un
homme,
ou
qu'un
homme
fust
tant
hors
du
sens,
qu'il
osast
mettre
en
avant
choses
tant
absurdes
et
vilaines?
Toutesfois
ilz
s'y
glorifient,
comme
si
c'estoit
une
belle
subtilite.
Le
troisiesme
poinct
est,
que
toute
inclination
qui
est
en
l'homme
[page
155]
soit
de
nature
ou
de
mauvaise
coustume,
est
vocation
de
Dieu.
Comme
si
un
homme
est
enclin
a
yvrognerie,
il
n'est
loisible
de
le
vituperer
en
cela.
Car
il
y
est
appelle.
Si
quelqu'un
de
nature
est
friant
au
ieu,
passe.
Car
il
ne
convient
point
le
retirer
de
sa
vocation.
Brief,
ilz
veullent
que
chacun
ait
son
appetit
pour
reigle:
et
que
le
cueur
de
l'homme
soit
le
maistre
de
sa
vocation,
selon
qu'il
le
poulse.
De
ceste
source
est
sorty
le
plus
villam
macquerelage
dont
iamais
on
ouyt
parler
au
monde.
C'est
qu'ilz
donnent
conge
a
l'homme
ou
a
la
femme,
de
s'accoupler
a
telle
partie
que
bon
luy
semblera.
Ilz
appellent
cela
mariage
spirituel,
quand
l'un
se
contente
de
l'autre.
Si
donc
un
homme
ne
prent
point
plaisir
a
sa
femme:
selon
leur
opinion,
il
se
peut
provoir
ailleurs
ou
il
pourra
trouver
son
cas.
Cependant,
a
fin
que
la
femme
ne
demeure
desproveue,
ilz
luy
donnent
bien
aussi
conge
de
chercher
condition,2)
et
de
la
prendre,
par
tout
ou
elle
luy
sera
offerte.
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156]
Si
quelqu'un
demande:
Que
sera-ce
donc
des
mariages,
qu'on
estime
indissolubles,
s'il
est
licite
de
les
retracter
ainsi
a
la
volee?
Ilz
disent
qu'un
mariage
contracte
et
solennise
devant
les
hommes,
est
charnel,
sinon
qu'il
y
ait
bonne
convenance
d'espritz:
et
pourtant,
que
Thomme
Chrestien
n'y
est
point
oblige:
mais
quand
1)
blasmer
1611,
2)
conditionem
meliorem.
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