46:21
21
SERMON
IL
22
Dieu,
tout
cela
sera
comme
entache
de
quelque
macule,
et
Dieu
n'en
accepteroit
rien,
quand
il
le
voudroit
iuger
a
la
rigueur.
Mais
que
fait-il?
Il
ne
nous
impute
point
tout
ce
qu'il
pourroit
condamner
en
nous.
Et
voyla
qui
est
cause
que
nos
bonnes
oeuvres
sont
acceptees,
comme
il
est
dit,
que
nous
sommes
iustifiez
par
la
foy.
Et
la
raison?
C'est
d'autant
que
Iesus
Christ
nous
revest
de
sa
iustice,
et
nous
couvre
tellement,
que
nos
pechez
ne
sont
point
regardez
de
Dieu:
mais
sont
comme
effacez
par
son
sang,
qui
est
nostre
lavement
et
purgation,
et
sont
ensevelis
par
l'obeissance
qu'il
a
rendue
a
Dieu
son
Pere,
laquelle
seule
comparoist
devant
luy.
Ainsi
donc
voyla
comme
nous
sommes
iustifiez,
quant
a
nos
personnes,
par
la
foy:
c'est
que
nous
cherchions
nostre
iustice
au
Fils
de
Dieu,
cognoissans
que
nous
sommes
tous
povres
pecheurs
et
damnables.
Car
tout
ainsi
que
Dieu
est
iustifie
quand
il
nous
recoit
a
merci
par
sa
pure
bonte,
aussi
il
iustifie
quant
et
quant
nos
oeuvres:
et
le
bien
que
nous
faisons,
c'est
a
dire
qu'il
nous
donne
de
faire,
il
l'accepte,
et
le
tient
pour
agreable.
Et
pourquoy?
Il
ne
nous
impute
point
les
taches
et
macules
qui
y
sont:
mais
il
couvre
cela,
regardant
a
l'obeissance
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
son
Fils,
et
a
ce
sacrifice
qu'il
luy
a
offert,
et
a
ce
qu'il
nous
lave
et
nettoye
par
le
sang
qu'il
a
espandu.
Voyla
comme
Zacharie
et
Elizabeth
ont
este
irreprehensibles:
non
pas
qu'ils
ne
fussent
povres
pech.eurs,
qu'ils
n'eussent
besoin
de
la
grace
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ:
mais
quoy
qu'il
en
soit,
Dieu
a
eu
leur
vie
agreable,
pour
ce
qu'il
les
a
supportez,
ainsi
qu'il
a
accoustume
de
faire
a
ses
enfans
qu'il
a
eleus.
Et
c'est
ce
qu'il
dit
par
son
Prophete
Malachie,
qu'il
a
este
humain,
comme
un
pere
sera
envers
ses
enfans
qui
le
servent.
Car
si
un
pere
ha
un
enfant
qui
le
serve
franchement
et
sans
rien
omettre,
luy
attribuera-on
cela
a
grande
humanite,
s'il
aime
son
enfant?
Pourtant
le
Prophete
presuppose,
combien
qu'un
enfant
ne
s'acquitte
point
du
tout
de
son
devoir,
neantmoins
pource
que
le
pere
trouve
en
luy
quelque
bonne
affection,
il
se
contente
de
l'obeissance,
et
luy
pardonne
tout
ce
en
quoy
il
pourroit
avoir
failli.
Tout
ainsi
donc
que
les
peres
usent
de
ceste
gratuite
envers
leurs
enfans,
qu'ils
n'exigent
point
a
la
rigueur,
et
rie
a
rie
(comme
on
dit)
tout
ce
qu'ils
pourroyent
bien,
mais
qu'ils
se
contentent
de
la
bonne
affection:
et
que
si
les
enfans
ont
quelque
legerete,
et
inadvertance,
que
les
peres
qui
sont
humains,
ne
se
courroucent
point
pour
cela:
ainsi
Dieu
dit
qu'il
en
fera
autant
envers
nous,
voire
quand
il
nous
aura
fait
la
grace
que
nous
le
servions,
combien
que
ce
ne
soit
qu'a
demi:
c'est
a
dire,
en
partie,
que
nous
luy
rendions
ce
qu'il
merite,
tant
y
a
qu'il
ne
laisse
pas
de
nous
estre
hu-
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