4:21
21
LIVRE
III.
CHAPITRE
IL
22
a
bon
droit,
veu
qu'il
n'a
chose
si
pretieuse
que
sa
verite,
laquelle
est
signee
par
les
croyans
(comme
dit
Iean
Baptiste)
comme
quand
on
met
son
signe
ou
paraphe
en
une
lettre
(Iean
3,
33).
Pource
que
cecy
ne
doit
point
estre
en
doute,
ie
conclu
en
un
mot,
que
ceux
qui
disent
que
la
foy
est
formee
quand
il
y
survient
quelque
bonne
affection,
comme
un
accessoire
estrange,
ne
font
que
babiller:
veu
que
l'assentement
ne
peut
estre
sans
bonne
affection
et
sans
reverence
de
Dieu.
1)
Mais
il
se
presente
un
argument
beaucoup
plus
clair.
Car
puis
que
la
foy
embrasse
Iesus
Christ
selon
qu'il
nous
est
offert
du
Pere
(or
il
nous
est
offert
non
seulement
en
iustice,
remission
des
pechez
et
appointement,
mais
aussi
en
satisfaction
et
fontaine
d'eau
vive),
nul
ne
le
pourra
iamais
cognoistre
deuement,
ne
croire
en
luy,
qu'il
n'apprehende
2)
ceste
sanctification
de
l'Esprit.
Ou
bien
si
quelqu'un
veut
avoir
encore
cela
plus
clairement:
la
foy
est
situee
en
la
cognoissance
de
Christ,
et
Christ
ne
peut
estre
cogneu
sans
la
sanctification
de
son
Esprit:
il
s'ensuit
que
la
foy
ne
doit
estre
nullement
separee
de
bonne
affection.
9.
3)
Ceux
qui
ont
coustume
d'alleguer
ce
que
dit
sainct
Paul,
assavoir
si
quelcun
avoit
si
parfaite
foy
que
de
pouvoir
fcransferer
les
montagnes,
et
qu'il
n'eust
point
de
charite
(1
Cor.
13,
2),
que
cela
n'est
rien,
voulans
par
ces
parolles
faire
une
foy
informe
qui
soit
sans
charite:
ils
ne
considerent
point
que
signifie
le
vocable
de
Foy
en
ce
passage.
Car
comme
ainsi
soit
que
sainct
Paul
eust
dispute
4)
des
divers
dons
de
l'Esprit,
entre
lesquels
il
avoit
nomme
les
langues,
6)
vertus
et
propheties
:
et
qu'il
eust
exhorte
les
Corinthiens
d'appliquer
leur
estude
aux
plus
excellens
et
plus
profitables,
c'est
assavoir
dont
il
pouvoit
venir
plus
de
fruit
et
utilite
a
tout
le
corps
de
l'Eglise:
il
adiouste
qu'il
leur
demonstrera
encore
une
plus
excellente
voye
(1
Cor.
12,
10.
31),
assavoir
que
tous
ces
dons,
combien
qu'ils
soyent
tous
excellens
en
leur
nature,
neantmoins
ne
sont
comme
a
rien
estimer,
s'ils
ne
servent
a
charite:
d'autant
qu'ils
sont
donnez
a
l'edification
de
l'Eglise,
a
laquelle
s'ils
ne
se
rapportent,
ils
perdent
leur
grace
et
leur
prix.
Pour
cela
prouver
il
use
d'une
division,
repetant
ces
mesmes
graces
dont
il
avoit
fait
mention
auparavant:
mais
il
les
nomme
de
divers
noms.
Ainsi
ce
qu'il
avoit
premierement
appelle
Vertu,
il
le
nomme
Foy:
signifiant
par
l'un
et
l'autre
vocable,
la
puissance
de
faire
miracles.
Or
d'autant
que
ceste6)
puissance,
soit
qu'on
la
1)
Le
latin
ajoute:
qualis
saltem
in
scripturis
demonstratur.
2)
Le
latin
ajoute
id:
simul.
3)
1541
Ch.
IV.
p.
209;
1545
Ch.
V.
p.
236;
1551
s.
Ch.
V.
§.
33.
4)
Le
latin
ajoute:
proximo
capite.
5)
jes
langues,
le
latin:
genera
linguarum.
6)
1541
et
1545:
celle.
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