34:21
21
IOB
CHAP.
XVI.
22
en
conte
en
sa
presence:
car
ce
lui
sont
autant
de
sacrifices,
comme
aussi
il
est
dit
au
Pse.
51
(v.
19).
Qu'un
coeur
enserre
en
destresse,
un
coeur
abbatu
est
un
sacrifice
plaisant
a
Dieu.
Si
nos
larmes
se
rapportent
la,
et
qu'elles
soyent
comme
tesmoins,
qu'en
toute
humilite
nous
recourons
a
Dieu,
cognoissans
puis
que
sa
main
nous
est
contraire,
qu'il
n'y
a
autre
remede
sinon
de
le
requerir
qu'il
nous
face
misericorde:
o
il
est
certain
(comme
i'ay
dit)
qu'il
contera
nos
larmes.
Et
mesmes
quand
nous
serons
molestez
des
meschans,
si
au
lieu
de
faire
d'un
diable
deux
(comme
on
dit)
c'est
a
dire,
de
rendre
mal
pour
mal,
nous
venons
demander
a
Dieu
qu'il
leve
sa
main,
et
qu'il
mette
ordre
aux
choses
qui
sont
maintenant
confuses:
sachons
que
tout
ainsi
qu'il
a
mis
les
larmes
de
David
dans
une
phiole
(Pse.
56,
9),
il
y
mettra
aussi
les
nostres:
et
elles
ne
seront
point
perdues,
combien
qu'elles
tombent
a
terre
:
Dieu,
di-ie,
ne
les
mettra
iamais
en
oubli.
Voila
donc
comme
nous
devons
appliquer
ceste
doctrine
a
nostre
instruction:
c'est
que
si
nous
pleurons
quand
Dieu
nous
afflige,
que
nos
larmes
ne
soyent
point
comme
des
povres
insensez,
qui
ne
savent
a
qui
ils
en
veulent,
ne
ou
ils
se
doivent
adresser:
mais
tendons
a
Dieu,
gemissons
devant
lui.
Et
cela
est
conferme
par
ce
que
Iob
adiouste,
Qu'il
s'est
vestu
d'un
sac,
et
qu'il
a
couvert
sa
teste
de
poudre.
Or
c'estoyent
les
signes
de
repentance
que
ces
choses
ici:
comme
quand
un
povre
malfaicteur
demandera
grace,
il
ne
vestira
point
une
robbe
de
noces,
il
ne
.viendra
point
pigne
et
testonne
ne
brave
devant
son
iuge:
mais
il
viendra
plustost
pour
attirer
a
compassion,
il
y
viendra
(di-ie)
avec
une
face
triste
et
abaissee,
il
viendra
mal
vestu
comme
en
dueil.
Et
ainsi
les
sideles
ont
eu
ces
signes
exterieurs
de
repentance
quand
Dieu
les
affligeoit,
et
qu'ils
ont
confesse
leurs
pechez
pour
obtenir
pardon,
ils
avoyent
accoustume
de
se
vestir
de
haires
et
de
sacs,
et
de
ietter
la
poudre
sur
leur
teste:
et
cela
estoit
approuve
de
Dieu.
Et
pourquoy?
Car
en
premier
lieu
les
hommes
ont
besoin
de
s'inciter,
d'autant
qu'ils
sont
tardifs
et
froids.
Quand
donc
ils
prendront
des
aides
convenables
pour
se
pousser
d'avantage,
cela
n'est
point
superflu:
cognoissans
quand
il
est
question
de
nous
humilier
devant
Dieu,
nous
y
allons
tant
laschement
que
ce
n'est
que
par
acquit.
Nous
dirons
bien
que
nous
sommes
coulpables,
et
ietterons
bien
quelques
souspirs
:
mais
cependant
pensons
quelles
sont
nos
fautes,
le
nombre
en
est
infini,
aussi
elles
sont
si
enormes,
que
nous
devrions
bien
estre
espouvantez
d'horreur
de
mort
quand
nous
venons
devant
nostre
iuge.
Or
il
nous
semble
que
c'est
assez
d'avoir
iette
un
souspir
a
demi.
Voyans
donc
une
telle
froidure
en
nous,
cognoissons
|