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21
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXXII.
22
teurs,
qui
alors
s'esgayent
et
se
mocquent
pleinement
de
Dieu.
Que
donc
nous
ne
venions
point
en
une
telle
durte,
car
il
n'y
a
rien
pire
que
d'avoir
ainsi
assoupi
nos
consciences,
que
nous
n'ayons
plus
nulle
douleur,
ne
remords,
ne
scrupule
en
nous:
mais
pensons
d'avoir
paix
avec
Dieu,
c'est
a
dire,
qu'approchans
de
luy
nous
le
sentions
nostre
pere,
et
que
nous
taschions
de
nous
appuyer
sur
sa
bonte:
et
que
cela
soit
pour
nous
tenir
en
repos.
Voila
donc
en
somme
comme
nous
devons
prattiquer
ce
mot
de
Frayeur,
donc
Moyse
menace
ici
ceux
qui
auront
transgresse
la
Loy
de
Dieu,
et
qui
luy
auront
este
rebelles
iusques
au
bout.
Il
dit
mesmes:
Que
Dieu
destruira
les
enfans
qui
al~
laissent,
les
vieilles
gens
qui
sont
desia
chenus,
qu'il
n'espargnera
ne
sexe,
ni
aage,
ne
rien
qui
soit:
car
il
parle
des
ieunes
gens
et
des
filles
a
marier.
Or
comme
i'ay
desia
dit,
nous
ne
devons
point
trouver
ceste
severite
de
Dieu
trop
estrange:
car
il
nous
doit
souvenir
de
ceste
obstination
incorrigible
qui
avoit
este
auparavant
au
peuple:
et
nous
savons
a
quelle
fin
et
usage
ce
Cantique
de
Moyse
a
este
escrit,
c'est
assavoir
pour
monstrer
au
peuple
qu'il
est
d'une
nature
maligne
et
perverse:
mesmes
qu'il
estoit
du
tout
incorrigible:
et
qu'apres
que
Dieu
par
tant
de
moyens
avoit
la
declare
sa
bonte
et
misericorde,
que
tout
avoit
este
tire
a
mal,
et
que
ce
peuple
ici
s'estoit
monstre
plus
qu'ingrat,
qu'il
n'avoit
cesse
de
se
revolter,
et
de
se
corrompre
en
superstitions
et
idolatries:
qu'on
ne
l'avoit
peu
ramener
au
bon
chemin,
combien
que
les
Prophetes
s'y
efforcassent.
Se
faut-il
donc
esbahir,
que
Dieu
apres
avoir
attendu
si
long
temps,
use
(l'extremite
si
grande,
comme
nous
le
voyons
?
Nenni.
Car
alors
l'iniquite
est
venue
iusques
au
comble,
quand
Dieu
a
dissimule,
comme
par
ci
devant
nous
avons
allegue
le
passage
de
Genese,
qui
dit
que
l'iniquite
des
Amorrheens
n'estoit
pas
encores
accomplie.
Or
quatre
cens
ans
apres
il
faut
que
tout
soit
racle.
Et
pourquoy
cela?
Car
c'estoit
par
trop,
que
desia
du
temps
d'Abraham
ces
peuples
estoyent
ainsi
endurcis.
Et
au
reste
quand
au
bout
de
quatre
cens
ans
ils
sont
encore
empirez,
et
qu'ils
n'ont
cesse
de
tousiours
augmenter
ce
grand
monceau
de
la
vengeance
de
Dieu,
ne
faut-il
pas
qu'alors
Dieu
leur
face
payer
les
arrerages,
comme
on
dit?
Or
quand
les
enfans
d'Israel
sont
venus
au
lieu,
et
que
devant
leurs
yeux
ils
ont
eu
un
si
beau
miroir,
que
Dieu
avoit
extermine
tous
ces
peuples-la,
et
qu'ils
s'abandonnent
a
leurs
superstitions,
et
qu'ils
polluent
ceste
terre,
laquelle
Dieu
avoit
dediee
a
son
service:
ne
faut-il
pas
qu'ils
soyent
aussi
en
exemple
aux
autres?
Or
cela
nous
doit
servir:
car
nous
sommes
maintenant
en
possession
de
l'heritage
que
Dieu
avoit
promis
aux
enfans
d'Abraham,
non
point
de
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