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21-22
La
Correspondance
ne
fournit
que
peu
de
donnees
a
ce
sujet
et,
dans
l'etat
actuel
de
nos
sources,
ce
sera
toujours
la
combinaison
critique
qui
dira
le
dernier
mot;
en
d'autres
termes,
une
certitude
absolue
nous
sera
refusee.
Ce
fut
le
24
Avril
que
Morel
annonca
pour
la
premiere
fois
a
Calvin
qu'il
y
aurait
prochainement
un
synode
national
a
Paris
(Ep.
3045).
Il
parle
a
cette
occasion
d'une
lettre
qu'il
avait
nagueres
ecrite
a
Colladon,
et
dans
laquelle
il
demandait
l'avis
des
Genevois
a
ce
sujet,
et
comme
il
ajoute
que
l'assemblee
aurait
a
s'occuper
de
la
redaction
d'une
confession
de
foi
(confessionis
fidei
scribendae
causa),
on
concoit
qu'il
tenait
a
ce
que
Calvin
ne
restat
pas
etranger
a
cette
besogne,
et
que
celui-ci
n'aura
pas
manque
de
s'en
preoccuper.
Quiconque
connait
l'homme
sait
d'avance
qu'il
aurait
vu
de
mauvais
oeil
que,
dans
un
centre
ou
des
lors
son
influence
etait
preponderante,
on
procedat
a
une
affaire
de
cette
gravite
sans
qu'il
intervint.
Calvin
repond
le
17
Mai
(Ep.
3056).
Il
regrette
de
n'avoir
pas
ete
informe
plus
tot
des
projets
relatifs
au
Synode.
Il
craint
que
ce
ne
soit
trop
tard,
a
ce
moment,
de
faire
parvenir
quelque
avis
a
l'assemblee,
qui
etait
convoquee
pour
le
26.
Il
desapprouve
assez
nettement
l'intention
de
faire
une
confession.
Cette
desapprobation,
ce
nous
semble,
etait
motivee
par
la
crainte
que
lui,
Calvin,
venait
maintenant
trop
tard,
et
devait
laisser
faire
des
gens
dont
la
prudence
et
le
savoir-faire
ne
lui
presentaient
pas
de
garantie
suffisante
(pertinax
zelus
edendae
confessionis,
ardor,
temeritas).
Cette
lettre
est
emportee
par
Des
Gallars
qui
la
veille
avait
obtenu
un
conge
de
la
Seigneurie,
et
qui
etait
accompagne
de
deux
ministres,
Gilbert
et
Arnaud,
envoyes
en
France.
Est-il
bien
probable
que
le
collegue
et
ami
intime
de
Calvin
n'aurait
emporte
que
ces
quelques
phrases
un
peu
dedaigneuses,
et
rien
qui,
sous
main,
pouvait
encore
neutraliser
l'effet
de
cette
temerite,
de
ce
zele
obstine,
dont
le
Maitre
se
plaint?
Qu'il
ne
l'annonce
pas
en
toutes
lettres,
cela
s'explique
facilement.
Il
pouvait
y
avoir
la
des
membres
qui
croyaient
n'avoir
pas
besoin
des
conseils
de
Geneve
pour
faire
une
confession,
qui
pensaient
que
la
France
se
suffirait
a
elle-meme
etc.
Il
ne
fallait
pas
les
heurter
en
face.
Des
Gallars
pouvait
s'entendre
avec
le
president
Morel
sur
le
procede
a
suivre,
s'il
arrivait
encore
a
temps.
Et
il
arriva
a
temps.
Morel
ecrit
le
5
Juin
(Ep.
3065):
Salicetus
noster
ac
duo
reliqui
fratres
qui
una
missi
a
vobis
fuerant
pars
quaedam
eius
(conventus)
fuerunt
On
avait
mis
trois
jours
a
discuter
la
discipline;
puis
vint
le
tour
de
la
Confession.
Des
Gallars,
etant
tombe
malade,
ne
put
pas
assister
jusqu'a
la
fin,
mais
les
autres
y
etaient.
C'est
immediatement
apres
cette
notice
que
vient
la
phrase
transcrite
plus
haut,
et
qui
parle
de
votre
Confession.
Quoi
de
plus
simple
que
de
songer
a
une
redaction
apportee
de
Geneve
par
eeux-ia
memes
que
nommait
la
phrase
precedente?
On
voudra
bien
aussi
remarquer
la
celerite
avec
laquelle
l'affaire
fut
expediee.
On
se
reunit
le
26
Mai;
le
28
on
en
a
fini
avec
la
discipline.
Le
29
donc,
au
plus
tot,
on
entame
la
discussion
dogmatique,
et
le
5
Juin
tout
le
monde
est
deja
reparti
sans
encombre
:
conventu
feliciter
pacateque
celebrato
incolumes
omnes
domum
redierunt.
Evidemment
ils
avaient
travaille
sur
un
projet
de
redaction
elabore
d'avance.
Ce
projet
etait-il
de
Calvin?
Confessio
vestra!
Mais
ce
qui,
a
notre
sens,
acheve
la
demonstration,
c'est
l'existence
de
deux
recensions
de
la
Confession
de
1559,
dont
les
textes
ont
ete
tres-exactement
compares
dans
notre
edition
(Tome
IX).
Cette
comparaison
a
eu
pour
resultat
de
justifier
de
tous
points
l'assertion
ou
la
definition
de
Morel:
Nonnulla
visum
est
addere,
perpauca
commutare.
M.
Roget
pense
que
cette
note
vise
une
confession
plus
ancienne,
celle
de
1557.
Mais
si
c'etait
la
le
sens
de
la
phrase,
comment
se
fait-il
qu'il
y
ait
deux
series
d'editions
de
celle
de
1559,
comme
nous
l'avons
demontre?
(Proll.
IX.
p.
lix.)
La
confession
primitive
et
anterieure
n'aurait
plus
eu
de
raison
d'etre;
elle
n'aurait
pas
fait
concurrence
a
l'edition
augmentee
et
changee
par
le
Synode;
on
ne
l'aurait
pas
imprimee
aussi
des
1559.
Il
doit
y
avoir
eu
au
Synode
meme
2*
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