19:21 21 1561 OCTOB. 22 deux ou trois pasteurs pour les paistre fidelement selon lordonnance du fils de Dieu. Estant doncques occasionne par deux raisons lesquelles me pressent fort ie vous prie de nous ayder en cest affaire. La premiere raison est une telle necessite quil y a bien quinze villages par deca qui desirent le sainct ministere de l'Evangile. Mais par faute de pasteurs ils demeurent la. La seconde raison est le profit qui en sortira. Car il y a esperance de gaigner a nostre seigneur non seulement tout le peuple de ces quinze villages mais aussi les circonvoisins, comme pour vraye preuve de ce ie vous puis asseurer d'une chose que i'ay veu de mes yeux. C'est qu'ayant fait la quelques predications sans grande resistance des adversaires i'ay apperceu un merveilleux proffit. C'est que i'ay veu venir les povres gens de sept et de huit leues tant hommes que femmes, ayans seulement oui dire quon preschoit l'evangile. Tay este requis quelques fois d'aller en tant de lieux que i'eusse desire me pouvoir diviser en plusieurs parties pour satisfaire au sainct desir de ceux qui me desiroyent. Ce pendant i'estoye presse en mon esprit de suivre la speciale vocation qu'il a pleu a mon bon maitre Jesus Christ me faire declairer par vous. Je craignoye mesme que les empeschemens qui ne me permettoyent incontinent venir au lieu qui m'a este designe2) et auquel ie suis a present faisant ma charge au mieulx que le Seigneur m'en fait la grace, ne fussent cause de noter mon ministere de quelque mauvaise note. Outre ces occasions tant pressantes que i'ay eu de vous prier pour ces povres brebis sans pasteurs, on m'a requis de vous en escrire et pourtant ie n'ay peu refuser une tant saincte demande. Et combien que ie vous cognoisse tel, que vous voudriez volontier prouvoir toutes les povres eglises de bons et fideles pasteurs, sans en excepter une seule, encores que ne fussiez grandement de ce solicite par les hommes, jl m'a semble quil n'y auroit point de danger si ie vous en escrivoye selon mon devoir. Parquoy, treshonore pere et frere en Christ, ie vous supplie d'assister a cest affaire. Sinon que la classe de Neufchatel les prouvoye, comme on leur en a donne quelque esperance. Que si la classe de Neufchastel les prouvoit vous le saurez bien. Car Mr. de Dommartin8) et le sire Thyeri Morel ayans pris charge de soliciter l'affaire vous en pourront advertir. Quant aux eglises qui desirent les pasteurs, elles se vueillent mettre en tout devoir (comme 2) ll est evidemment question de Chaions et non de Neuchatel Voyes: la lettre suivante. 3) Comp. N. 3519.