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DES
LIBERTINS.
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garer
hors
de
propos.
Sainct
Paul
traicte
la
d'une
chose
qui
n'est
ne
bonne
ne
maulvaise
par
soy,
mais
seulement
pour
la
consequence.
Apres
avoir
remonstre
comment
il
s'estoit
abstenu
de
ce
qui
luy
estoit
licite
et
permis
de
Dieu
pour
eviter
tout
scandale:
apres
avoir
d'aultrepart
monstre
comment
l'acte,
dontil
estoit
question,
emportoit
grand
scandale:
pour
faire
sa
conclusion,
ii
dict
qu'il
ne
faut
pas
regarder
a
ce
qui
nous
est
licite,
mais
a.
ce
qui
est
expedient,
voire
pour
l'edification
de
noz
freres.
Ces
bestes
saulvaiges
veulent
inferer
par
cela,
que
tout,
sans
exception,
nous
est
licite.
Mais
il
ne
se
faut
esbahir
de
ceste
impudence,
veu
qu'ilz
n'ont
point
de
honte
d'alleguer
a,
[page
147]
ce
mesme
propos,
ce
qu'il
avoit
dict
au
paravant:
N'avons
nous
pas
puissance,
moy
et
Barnabas,
de
mener
noz
femmes
(1
Cor.
9,
5)?
Ilz
sont,
dis-ie,
si
effrontez
de
faire
un
bouclier
de
ceste
sentence,
pour
oster
toute
difference
de
bien
et
de
mal.
Mais
de
quoy
parle
sainct
Paul?
Ce
n'est
pas
de
chose
qui
soit
defendue
de
Dieu.
C'est
du
mariage
que
Dieu
permet
et
approuve
en
tous
estatz.
Sainct
Paul
se
glorifie
de
n'en
avoir
point
use,
ou
pour
le
moins
de
n'avoir
point
mene
sa
femme
avec
soy
aux
voyages
qu'il
faisoit,
de
peur
que
cela
ne
luy
fust
un
empeschement.
S'il
l'eust
faict,
il
n'eust
rien
entreprins
de
maulvais.
Mais
il
s'en
desportoit
voluntairement,
pour
supporter
l'infirmite
d'aulcuns.
N'est-ce
pas
bien
maintenant
saulte
du
cocq
a
l'asne,l)
d'attirer
ceste
sentence
pour
prouver
que
tout
est
bon
a
un
homme
Chrestien,
et
que
rien
ne
luy
est
defendu?
Ces
exemples
suffiront
pour
advertir
les
lecteurs,
comment
ces
canailles
deschirent
impudemment
l'escriture,
pour
la
[page
148]
faire
servir
a
donner
couleur
a
leur
liberte
diabolicque,
laquelle
ils
taschent
de
mettre
en
avant.
Ilz
couvrent
aussi
soubz
le
manteau
de
ceste
liberte,
la
simulation
de
consentir
a
toute
impiete
et
idolatrie.
C'est
qu'ilz
permettent
a
un
homme
de
s'agenouiller
devant
un
idole,
porter
chandelles,
faire
pelerinaiges,
chanter
messes,
et
faire
semblant
de
s'accorder
a
toutes
les
abominations
des
papistes,
iasoit
qu'il
s'en
mocque
en
son
cueur.
Si
on
leur
replique
que
nous
devons
glorifier
Dieu
en
noz
corps
(i
Cor.
6,
20),
que
nous
devons
confesser
Iesus
Christ
devant
les
hommes,
que
nous
devons
protester
de
nostre
foy
devant
le
monde
(Matth.
10,
32)
:
au
lieu
de
respondre,
ilz
ne
font
que
mettre
en
avant
ce
bouclier
de
liberte.
Or
pource
que
i'ay
amplement
escrit
de
ceste
matiere
en
un
autre
traicte,2)
i'ayme
mieux
la
renvoyer
les
lecteurs,
1)
nonne
mare
uno
passu
transsilire
est.
2)
1547
suiv.
ajoutent:
expres.
L'auteur
fait
ici
ailusion
a
son
opuscule
intitule:
Petit
traicte
monstrant
que
doit
faire
un
homme
fidele
quand
il
est
entre
les
Papistes,
ainsi
qu'a
*ⓒ≫
Excuse
aux
Nicodemites.
Gaimni
opera.
Voi.
VIL
|