7:206
sainct
Iehan
est
autre.
A
cela
ie
respons
que
S.
Iehan
veut
bien
signifier,
que
depuis
qu'un
homme
est
regenere
le
peche
ne
regne
plus
en
luy.
Car
la
grace
de
l'esprit
de
Dieu
doit
estre
superieure
a
captiver
les
affections
charnelles.
Mais
cependant
si
nous
faut
il
tousiours
retenir
ce
poinct,
qu'un
homme
est
exempt
de
la
servitude
de
peche,
selon
la
mesure
de
grace
qu'il
a
receue,
qui
est
plus
en
[page
139]
l'un
et
moins
en
l'autre.
Mais
elle
n'est
pleine
en
nul
qui
soit.
Et
de
faict,
sainct
Iehan
n'a
que
faire
d'expositeur
:
veu
qu'il
se
declaire
assez,
quand
il
nou&
commande
a.
tous
de
prier
pour
la
remission
de
noz
pechez:
disant
que
si
quelque
un
se
faict
a
croire
de
n'avoir
plus
de
peche,
il
s'abuse,
et
veut
faire
Dieu
menteur
(1
Iehan
1,
8.
10).
Ce
que
i'ay
dict,
doit
bien
suffire
pour
monstrer
quelle
est
la
vraye
regeneration
des
enfans
de
Dieu,
et
quelle
est
leur
perfection
en
Rce
monde:
et
combien
sont
contraires
toutes
les
resveries
de
ces
malheureux
a
ce
que
l'Escriture
nous
enseigne
de
l'un
et
de
l'autre:
veu
qu'ilz
constituent
toute
la
sainctete
du
fidele,
en
une
ignorance
brutalle,
faisans
a
croire
que
c'est
l'estat
d'innocence,
de
se
gouverner
a
son
appetit:
et
songeans
que
l'homme
est
alors
parfaict,
quand
il
a
oblie
le
iugement
de
Dieu,
et
n'a
plus
de
regard
a
bien
n'a
mal,
sinon
que
tout
ce
qui
luy
vient
a
gre,
il
le
repute
bien.
CHAPITRE
XIX.
De
la
liberte
Chrestienne
^
comment
la
prennent
les
Libertins
et
comment
au
contraire
l'Escriture
l'entend.
[page
140]
Suyvant
ce
beau
renouvellement
qu'ilz
nous
forgent,
ilz
estendent
puis
apres
la
liberte
Chrestienne,
pour
faire
tout
licite
a
l'homme,
sans
exception.
Et
de
faict,
puis
qu'un
homme
est
converty
en
beste,
pourquoy
n'auroit
il
conge
de
suyvre
son
affection
sensuelle?
Combien
qu'on
tient
les
autres
bestes
en
bride,
ou
on
les
enchaine,
ou
on
les
enferme.
Mais
ces
enragez
mettent
a
l'homme
la
bride
sur
le
col,
a
fin
qu'il
n'y
ait
rien
qui
le
retienne
ou
empesche
de
se
donner
du
bon
temps.
Pour
le
premier,
comme
ainsi
soit,
que
selon
l'Escriture
nous
soyons
affranchis
de
la
malediction
de
la
loy,
pour
n'estre
plus
subiectz
a
ceste
horrible
sentence,
ou
elle
denonce
que
Dieu
punira
tous
transgresseurs:
ces
phrenetiques
sans
aucune
distinction,
abolissent
toute
la
loy,
disans
qu'il
n'y
faut
plus
avoir
d'esgard,
pource
que
nous
en
sommes
[page
141]
affranchis.
I'expliqueray
ce
poinct
encor
plus
facilement.
Il
y
a
deux
choses
a
considerer
en
la
loy.
Assavoir,
la
doctrine,
qui
est
la
|