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monde,
pour
nous
entretenir
en
nostre
vocation.
Quant
a,
l'innocence
parfaicte,
qu'ilz
imaginent,
faisans
a
croire
que
l'homme
regenere
est
exempt
et
pur
de
tout
peche,
et
que
la
regeneration
est
comme
un
estat
angelique
auquel
l'homme
ne
puisse
mal
faire:
si
ainsi
estoit,
que
deviendroit
l'oraison
que
nostre
Seigneur
nous
a
enseigne
de
faire:
c'est
que
Dieu
nous
pardonne
noz
fautes?
Cela
n'est
pas
pour
les
infideles.
Mais
tous
ceux
qui
sont
[page
134]
enfans
de
Dieu
doyvent
ainsi
prier,
selon
la
reigle
de
Iesus
Christ
(Matth.
6,
12).
Ceste
priere
contient
une
protestation,
que
tous
fideles
sont
pecheurs.
Quiconque
ne
veut
estre
de
ce
ranc,
s'exclud
du
nombre
des
enfans
de
Dieu.
Pour
en
avoir
exemple
particulier,
pourra
on
nommer
homme
mortel
si
parfaict
que
S.
Paul,
ne
d'une
sainctete
tant
excellente?
Or
il
confesse,
que
sa
vie
durant,
il
avoit
tousiours
a
batailler
contre
le
peche
habitant
en
soy:
et
qu'estaut
empesche
par
son
infirmite,
il
ne
faisoit
pas
le
bien
qu'il
eust
voulu.
Et
en
la
fin,
pour
conclusion
finalle,
il
s'escrie:
Malheureux
homme
qui
me
delivrera
de
ce
corps
de
mort
(Rom.
7,
18.
24)?
Enquoy
il
signifie
qu'il
n'y
a
autre
moyen
de
le
mettre
en
estat
de
perfection,
et
le
retirer
de
la
seryitude
de
peche,
qu'en
sortant
de
son
corps,
ou
il
estoit
detenu
captif
comme
en
une
prison
(2
Cor.
5,
6.
8;
Phil.
1,
23).
Il
est
vray
que
ces
gaudisseurs,
en
depravant
ce
que
sainct
Paul
traicte
la,
ont
un
terme,
disant,
quand
on
les
reprend
de
leurs
malefices,
que
ce
ne
sont
[page
135]
ilz
pas,
mais
que
c'est
baudet.
1)
Combien
que
cela
ne
convienne
pas
avec
ce
que
ilz
disent
de
l'estat
parfaict
des
Chrestiens,
et
qu'il
y
a
repugnance
manifeste
en
leurs
propos:
neantmoins
encor
est-ce
un
vilain
blaspheme
et
execrable,
de
faire
ainsi
un
bouclier
de
leur
baudet,
pour
s'excuser
du
mal.
Car
quand
sainct
Paul
dict:
Ce
ne
suis-ie
pas
qui
fay
le
mal,
mais
le
peche
qui
habite
en
moy,
ce
ne
est
pas
pour
se
iustifier
ou
pour
reiecter
ailleurs
la
coulpe
de
ses
vices
en
se
truffant:
2)
mais
seulement
il
veut
monstrer
que
sa
principale
affection
seroit,
de
se
conformer
du
tout
a
la
volunte
de
Dieu:
et
ainsi
que
s'il
y
a
a
redire,
cela
ne
vient
pas
qu'il
soit
adonne
au
mal:
mais
que
par
l'infirmite
de
sa
chair,
il
est
transporte,
en
sorte
qu'il
ne
peut
servir
a
Dieu
si
entierement
qu'il
voudroit.
Selon
qu'il
dict
apres,
que
ceux
qui
sont
enfans
de
Dieu,
doyvent
estre
conduictz
par
son
esprit,
a
fin
de
ne
point
cheminer
selon
la
chair
(Rom.
8,
1).
Or
il
est
bien
certain,
que
le
peche
habite
aux
enfans
de
[page
136]
Dieu,
pendant
qu'ilz
sont
en
ce
monde,
mais
il
ny
regne
pas.
Il
est
1)
certo
proverbio
utuntur:
se
illa
minime
admisisse,
sed
asinum.
2)
iocando.
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