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DES
LIBERTINS.
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naturel,
comme
un
petit
enfant.
Mesme
ilz
appliquent
a
ce
propos,
les
passages
ou
la
simplicite
enfantile
nous
est
recommandee.
Comme
si
l'esprit
de
Dieu
en
nous
commandant
d'estre
semblables
a
petis
enfans,
n'adioustoit
pas
quant
et
quant,
que
ce
n'est
pas
en
sens
qu'il
leur
faut
ressembler,
mais
en
mansuetude,
en
sincerite,
en
simplesse
(1
Cor.
14,
20).
Comme
si
d'autre
part
il
ne
nous
exhortoit
point
a
croistre
en
Christ,
iusque
a
ce
que
soyons
venus
en
eage
de
perfection
(Ephes.
4,
13
ss.).
Comme
s'il
ne
requeroit
point,
que
nous
abondions
en
prudence
spirituelle
(Matth.
10,
16).
Comme
s'il
ne
nous
advertissoit
point,
que
nous
ne
devons
pas
cheminer
inconsiderement,
mais
comme
bien
entenduz,
en
cognoissant
quelle
est
la
volunte
de
Dieu
(Ephes.
5,
17).
Voudroit
on
expositions
plus
claires,
pour
redarguer
l'impudence
de
ces
meschans,
en
ce
qu'ilz
osent
ainsi
depraver
l'escriture?
[page
127]
Revenons
donc
a
leur
principal
propos.
S'ilz
voyent
un
homme
qui
face
difficulte
de
malfaire:
1)
O
Adam,
disent
ilz,
tu
y
voy
encoire.
L'anchien
homme
n'et
nyen
encoire
cruchifie
en
ty.
2)
iS'ilz
voyent
un
homme
craindre
le
iugement
de
Dieu:
Tu
sens,
disent-ilz,
encoire
le
gon
de
la
pumme.
Vuarde
bien
que
che
morcheau
ne
t'estranle
le
gosie.3)
Si
un
homme
pensant
a
ses
fautes
en
a
desplaisance,
et
en
est
contriste,
ilz
disent
que
le
peche
regne
en
luy,
et
qu'il
est
detenu
captif
par
le
sens
de
la
chair.
A
fin
qu'on
ait
plus
facile
intelligence
de
leur
villanie,
il
est
a
noter
que
le
peche,
le
monde,
la
chair,
le
vieil
homme,
ne
leur
est
autre
chose
que
ce
qu'ilz
appellent
cuider.
Ainsi
moyennant
qu'on
ne
cuide
plus,
on
ne
peche
plus,
a
leur
compte.
Or
en
ce
cuider
ilz
comprennent
tout
remors
de
conscience,
tout
scrupule:
brief,
tout
le
sentiment
qu'a
un
homme
du
iugement
de
Dieu.
Voila,
dis-ie,
la
belle
regeneration
qu'on
apprent
en
leur
eschole:
de
ne
plus
estre
touche
en
son
cueur
de
rien
qui
soit:
mais
vivre
a
plaisir,
sans
difficulte,
[page
128]
Ceux
qui
ne
font
plus
de
cas
du
pecho,
ilz
les
appellent
nouvelles
creatures,
pource
qu'ilz
sont
delivrez
du
cuider,
et
par
ainsi
n'ont
plus
de
peche
en
eux.
Voila
ou
ilz
constituent
tout
le
benefice
de
la
redemption
faicte
par
Iesus
Christ:
c'est
qu'il
a
destruict
ce
cuider,
qui
estoit
entre
au
monde
par
la
coulpe
d'Adam.
Quand
ce
cuider
est
aboly
il
n'y
a
plus
de
Diable
ne
de
monde,
selon
leur
opinion.
Car
ilz
n'ont
autre
ennemy
qui
les
tormente,
que
cestuy
la.
Dont
il
appert
qu'ilz
ont
bonne
convenance
1)
mali
conscientia
moveri.
2)
O
Adam,
tu
y
vois
encore
(adhuc
aliquid
cernis)
?
Le
vieil
homme
n'est
pas
encore
crucifie
en
toi?
3)
Tu
sens
encore
le
gout
de
la
pomme?
Garde-toi
bien
que
ce
morceau
ne
^etrangle
le
gosier.
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