29:201
201
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXXIII.
202
tellement
qu'elles
soyent
dontees.
Or
donc
quand
les
papistes
voyent
que
les
fidelles
travaillent
ainsi,
ils
imaginent
qu'ils
font
cela
de
leur
propre
vertu:
mais
il
n'est
point
question
si
les
hommes
travaillent
avec
grand'
peine,
et
s'ils
ahannent:
mais
il
est
question
de
savoir
d'ou
cela
procede.
Or
nous
disons
que
cela
est
de
Dieu:
ainsi,
qu'il
n'y
a
nul
residu
pour
les
hommes,
ni
en
quoy
ils
se
puissent
glorifier.
Dieu
deschassera
les
ennemis
devant
luy
:
et
il
dira
toutesfois:
Destruy-les.
Voila
donc
d'un
coste
comme
Dieu
destruit
nos
ennemis:
et
cependant
il
nous
donne
la
charge
de
les
desconfire.
Comment
cela
s'accorde-il
?
O
si
est-ce
que
Dieu
fait
tout.
Et
combien
qu'il
semble
qu'il
nous
mette
en
oeuvre,
si
est-ce
que
nous
ne
pouvons
rien.
Et
voire-mais
tant
y
a
que
nous
travaillons.
Ouy
selon
qu'il
nous
le
donne,
et
selon
la
mesure
de
sa
grace,
tellement
qu'il
ne
faut
pas
que
nous
pensions
avoir
cela
de
nostre
creu:
bref
il
n'y
a
rien
ici
de
propre
a
l'homme,
comme
aussi
le
S.
Esprit
ne
luy
laisse
rien:
mais
cependant
si
ne
sommesnous
point
oisifs:
car
nostre
Seigneur
nous
exerce
et
fait
valloir
sa
vertu
en
nous,
et
la
fait
fructifier,
et
nous
en
sommes
instrumens.
Ainsi
donc
nous
avons
maintenant
l'intention
de
Moyse
:
c'est,
combien
qu'ici
bas
nous
ne
soyons
pas
en
un
paradis
terrestre,
mais
que
de
tous
costez
nos
ennemis
nous
faschent
et
nous
molestent,
et
qu'il
semble
que
nous
devions
estre
engloutis
par
eux
:
que
nous
devons
cheminer
constamment
sous
la
protection
de
nostre
Dieu.
Et
pourquoy?
Car
ses
bras
sont
descendus
iusques
a
nous,
afin
de
nous
secourir
pas
sa
vertu,
laquelle
desconfira
tout
ce
qui
est
contraire
a
nostre
salut,
moyennant
que
de
nostre
coste
nous
souffrions
qu'il
desploye
ceste
vertu
en
nous,
et
que
nous
luy
soyons
instrumens.
Car
combien
qu'il
face
tout,
si
est-ce
(comme
i'ay
desia
dit)
qu'il
nous
fait
ceste
grace,
que
nous
faisons,
et
veut
que
l'oeuvre
soit
comme
nostre:
non
point
pour
nous
eslever
de
presomption
et
d'arrogance,
comme
si
nous
cuidions
rien
avoir
:
mais
que
tant
plus
nous
cognoissions
sa
bonte
envers
nous,
quand
il
nous
attribue
ce
qui
estoit
sien,
et
qu'il
nous
le
communique,
et
qu'il
veut
mesmes
qu'il
soit
repute
comme
nostre.
Or
apres
avoir
parle
ainsi,
il
adiouste
qu9Israel
habitera
a
part
seurement.
Ici
Moyse
a
regarde
a
l'estat
et
condition
du
peuple,
pource
que
Dieu
l'avoit
retire,
pour
le
mettre
la
comme
en
un
nid
a
part.
Il
est
vray
que
ceste
terre
de
Iudee
n'estoit
point
separee
d'avec
les
autres
regions:
mais
si
est-ce
que
Dieu
avoit
la
iette
ses
cordeaux,
comme
nous
l'avons
veu
au
chapitre
precedent:
et
qu'il
y
avoit
mis
les
bornes
et
les
limites,
afin
que
ce
peuple
fust
la
loge.
Quoy
qu'il
en
soit,
le
peuple
d'Israel
estoit
separe
d'avec
les
nations.
Il
avoit
bien
quelques
traffi-
|