29:200
que
nostre
Seigneur
ne
nous
delaissera
point
en
la
necessite.
Voila
donc
l'intention
de
Moyse,
que
Dieu
aura
tellement
son
bras
estendu,
que
tous
nos
ennemis
seront
dechassez:
combien
qu'ils
viennent
avec
grande
impetuosite,
qu'il
semble
qu'ils
doivent
renverser
tout,
mesmes
de
leur
souffle,
neantmoins
que
Dieu
sera
au
devant,
comme
il
sera
appelle
ci
apres
nostre
bouclier.
Bref
nous
voyons
comment
c'est
que
les
bras
de
Dieu
sont
ici
bas:
ils
ne
sont
pas
oisifs,
mais
c'est
pour
repousser
tous
nos
ennemis.
Or
nous
sommes
admonnestez,
quand
Dieu
nous
exercera
parmi
beaucoup
de
tentations,
de
ne
point
nous
fascher
outre
mesure:
tellement
que
nous
ayons
cela
(comme
i'ay
dit)
que
nostre
Seigneur
bataiJlera
pour
nous:
et
nous
aurons
la
victoire
en
nous
reposant.
Or
il
adiouste:
Qu'il
dira,
Dcstruy-le.
Si
Dieu
deschasse,
pourquoy
est-ce
qu'il
dit
que
nous
destruisions?
Il
semble
bien
qu'il
y
ait
ici
quelque
contrariete.
Car
si
Dieu
fait
tout,
il
semble
qu'il
ne
nous
laisse
rien.
Mais
Moyse
a
tresbien
exprime
comment
c'est
que
nous
obtenons
victoire
de
nos
ennemis.
Il
est
vray
que
c'est
luy
qui
combat:
mais
cependant
il
veut
que
nous
soyons
instrumens
de
sa
vertu:
nous
ne
pourrions
pas
soustenir
un
seul
assaut,
sinon
que
nous
fussions
fortifiez
d'enhaut:
et
mesmes
que
Dieu
en
somme
ne
gouvernast.
Car
nous
sommes
pleinement
inutiles,
car
il
n'y
a
point
une
seule
goutte
de
force
en
nous:
et
ce
que
nous
cuidons
en
avoir,
ce
n'est
que
mensonge.
Voila
donc
Dieu
qui
besongne
tellement
que
nous
sommes
maintenus
de
luy,
tout
ce
que
nous
avons
de
vie
et
de
salut,
il
nous
le
faut
recognoistre
de
la,
et
luy
attribuer:
et
quand
nous
voudrons
faire
un
tel
partage
que
les
papistes,
pour
dire,
que
nous
cooperons
avec
Dieu,
qu'il
y
a
quelque
concurrence,
et
que
nous
luy
aidons,
c'est
renoncer
a
son
aide.
Ainsi
donc
apprenons
de
laisser
a
Dieu
ce
qui
est
sien,
c'est
assavoir
que
tout
nostre
salut
consiste
en
luy.
Mais
cependant
il
ne
laisse
pas
de
nous
appliquer
a
son
service,
tellement
qu'il
semble
que
nous
facions.
Et
voila
en
quoy
les
Papistes
s'abusent
:
ils
parleront
du
franc
arbitre,
des
vertus
de
l'homme,
et
leur
semble
que
nous
faisons
merveilles:
ils
confesseront
bien
qu'il
nous
faut
estre
aidez
de
Dieu,
qu'il
faut
qu'il
nous
subvienne
parsa
grace:
maiscependant
si
nous
font-ils
tousiours
compagnons
de
Dieu.
Et
pourquoy?
Pource
qu'ils
voyent
bien
que
les
fidelles,
pour
servir
a
Dieu,
pour
resister
aux
tentations,
pour
cheminer
en
integrite,
pour
n'estre
point
corrompus
en
ce
monde,
qu'il
faut
qu'ils
s'efforcent,
qu'il
faut
qu'ils
mettent
peine
de
se
retenir,
qu'ils
soyent
la
comme
captifs,
qu'ils
bataillent
contr'eux-mesmes:
cela
ne
peut
estre
sans
grande
difficulte.
Car
pour
estre
patiens
en
leurs
afflictions,
il
faut
qu'ils
se
tiennent
la
enserrez,
qu'ils
recoivent
leurs
passions,
qu'ils
les
reiglent
|