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de
charite:
car
la
charite
a
Dieu
pour
son
but,
et
la
communaute
(comme
nous
avons
dit)
qui
doit
estre
entre
nous.
Maintenant
donc
nous
voyons
comme
c'est
une
vraye
approbation
que
nous
desirons
d'aimer
Dieu,
quand
nous
taschons
de
bien
faire
a
ceux
mesmes
qui
n'en
sont
pas
dignes.
Au
reste
quand
ce
mot
est
adiouste,
comme
nous
mesmes,
ce
n'est
pas
que
chacun
se
doive
aimer,
et
puis
qu'il
doive
aimer
ses
prochains
en
second
lieu:
mais
nostre
Seigneur
nous
a
ici
voulu
sonder
la
maladie
qui
nous
empesche
de
vivre
en
charite:
c'est
ce
que
desia
nous
avons
dit
auparavant
que
si
les
hommes
n'estoyent
point
si
addonnez
a
leurs
personnes,
qu'il
y
auroit
bonne
amour
et
concorde
entre
tous:
mais
d'autant
que
nous
sommes
enclins
a
nous
trop
aimer,
et
que
ceste
affection
la
est
tant
excessive
qu'elle
nous
aveugle,
qu'elle
nous
oste
toute
raison
et
equite
et
droiture,
voila
pourquoy
Dieu
dit
qu'il
nous
faut
aimer
nos
prochains
comme
nous-mesmes:
car
si
cela
n'estoit
exprime,
nous
pourrions
parler
beaucoup
d'aimer
nos
prochains,
nous
dirions,
Et
il
les
faut
aimer,
mais
il
n'y
auroit
que
feintise,
comme
les
hypocrites
protestetifent
qu'ils
ne
veulent
nul
mal
a
leurs
ennemis:
mesmes
que
ils
desirent
et
procurent
lenr
bien.
Or
qu'on
vienne
a
cet
examen
que
met
ici
Dieu,
que
chacun
regarde
a
soy,
et
qu'il
iuge
s'il
s'aime
point
par
trop,
et
si
l'amour
qu'il
porte
a
ses
prochains
n'est
pas
bien
maigre
et
bien
froide.
Brief,
ici
Dieu
a
voulu
remedier
a
l'hypocrisie
de
laquelie
nous
sommes
par
trop
aveuglez.
Ii
a
voulu
aussi
68vueiller
les
hommes,
a
fin
qu'ils
apprennent
de
ne
se
point
flatter,
quand
il
dit,
Ce
n'est
point
assez
que
vous
aimiez
l'un
l'autre:
mais
il
faut
que
vous
aimiez
vos
prochains
comme
vous-mesmes.
Or
la
dessus
nous
voyons
combien
nous
sommes
loins
de
la
perfection
de
la
Loy,
et
que
nous
avons
a
combatre
contre
nostre
nature
pour
obeir
a
Dieu.
Ou
sont
donc
les
vrais
exercices
des
Chrestiens?
C'est
que
cognoissant
qu'ils
s'acquittent
si
mal
envers
Dieu,
qu'ils
gemissent
pour
leurs
infirmitez
et
vices
:
et
la
dessus
qu'ils
s'efforcent
et
qu'ils
taschent
de
gagner
de
iour
en
iour
sur
eux,
a
fin
que
leurs
appetis
ne
dominent
point:
mais
plustost
que
Dieu
ait
ceste
superiori
t
e-la,
qu'au
lieu
de
nous
aimer,
nous
taschions
de
nous
employer
a
bien
faire
la
ou
il
nous
appelle.
Au
reste
sainct
Paul
ayant
monstre
la
perfection
de
la
Loy,
ayant
monstre
le
but
auquel
nous
devons
tendre
pour
reigler
nostre
vie
selon
la
parole
de
Dieu,
adiouste
que
si
les
hommes
se
mordent,
et
qu'ils
se
mangent
comme
chiens
et
chats,
il
faudra
en
la
fin
qu'ils
soyent
consumez.
Et
c'est
pour
faire
plus
grand'honte
a
ceux
qui
sont
ainsi
acharnez
en
leurs
haines
et
en
leurs
riottes,
et
qui
ferment
les
yeux
a
toute
raison:
et
que
ce
leur
est
tout
un
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