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accepte
ce
que
ses
fideles
font,
combien
qu'il
ne
soit
pas
digne
"de
venir
devant
sa
face.
Comme
quoy?
Quand
l'Escriture
parle
de
ce
que
nous
avons
de
nostre
naturel,
elle
dit
que
nous
ne
sommes
qu'ordure
et
infection
devant
Dieu,
quant
a
nos
oeuvres.
Et
il
est
certain
que
nous
sommes
comme
povres
charongnes
pourries,
environnees
de
toute
malediction.
Tout
ce
qui
procedera
donc
de
nous,
ne
vaut
rien,
c'est
autant
de
poison,
et
de
venin,
quant
a
Dieu.
Et
si
nous
produisons
des
fueilles,
elles
ne
feront
que
tromper:
car
nous
sommes
de
mauvais
arbres.
Il
y
pourra
avoir
quelque
belle
apparence,
mais
nul
fruict,
ni
substance
qui
merite
d'estre
prisee.
Voyla
donc
que
c'est
des
hommes.
Or
quand
il
plaist
a
Dieu
de
nous
conduire
par
son
S.
Esprit,
alors
nous
commencons
a
bien
faire,
non
point
de
nostre
mouvement
propre,
mais
d'autant
que
la
grace
nous
est
donnee
d'enhaut,
tellement
qu'il
faut
yci
oublier
ceste
fausse
opinion
du
franc
arbitre,
de
laquelle
le
monde
a
este
abbruve,
et
que
nous
cognoissions
que
tout
le
bien
que
nous
pouvons
faire,
c'est
d'autant
que
nous
sommes
gouvernez
par
l'Esprit
de
Dieu.
Voyla
donc
d'ou
commencent
les
bonnes
oeuvres,
quel
en
est
le
principe
et
la
source:
c'est,
quand
Dieu
nous
fait
nouvelles
creatures,
pour
cheminer
aux
bonnes
oeuvres,
lesquelles
il
a
apprestees,
comme
S.
Paul
dit.
Or
maintenant
regardons
si
les
bonnes
oeuvres
que
nous
faisons
par
ia
grace
de
Dieu,
luy
peuvent
satisfaire,
et
si
elles
sont
dignes
d'estre
acceptees.
Il
est
certain
que
non:
et
il
y
a
deux
raisons.
L'une
est,
que
Dieu
dit,
Quiconques
fera
ces
choses,
vivra
en
icelles:
et
qui
aura
failli
en
un
poinct,
il
sera
coulpable
de
tous.
Quand
donc
nous
ferons
une
centaine
de
bonnes
oeuvres,
et
qu'il
y
en
aura
une
mauvaise,
nous
meritons
d'estre
condamnez
comme
transgresseurs:
ainsi
que
i'ay
desia
allegue
le
passage
de
S.
Iaques,
Que
quoy
que
nous
facions,
il
ne
nous
demeurera
aucun
merite,
quand
seulement
il
y
aura
a
redire
en
un
seul
poinct.
Or
il
n'y
a
celuy
qui
puisse
alleguer
qu'il
ait
observe
la
Loy
de
Dieu:
mais
au
contraire,
si
nous
faisons
une
bonne
oeuvre,
il
nous
en
eschappera
une
douzaine
de
vicieuses.
Nous
ne
le
penserons
pas:
mais
Dieu
voit
plus
clair
que
nous,
comme
dit
S.
Iean
en
sa
canonique.
Et
mesme
qu'on
prenne
les
meilleures
oeuvres
des
fideles,
si
est-ce
qu'on
ne
trouvera
pas
encore
qu'il
y
ait
une
telle
purete
qu'il
est
requis,
car
iamais
n'aiment
Dieu
de
tout
leur
coeur,
et
de
toutes
leurs
pensees
et
affections,
d'autant
qu'ils
ne
se
peuvent
despouiller
de
beaucoup
d'infirmitez.
Il
est
vray
qu'ils
tendront
a
Dieu
d'un
desir
rond
et
entier:
mais
quoy
qu'il
en
soit,
il
y
a
tousiours
a
redire,
tellement
que
tout
ce
que
nous
pourrons
faire,
ie
di
mesmes
par
la
vertu
de
l'Esprit
de
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