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LA
FORME
DES
PRIERES
Et
combien
que
nous
sentions
en
nous
beaucoup
de
fragilite
et
misere,
comme
de
n'avoir
point
la
Foy
parfaicte:
mais
estre
enclins
a
incredulite
et
defiance,
commo
de
ne
estre
point
entierement
si
adonnez
a
servir
a
Dieu,
et
d'un
tel
zele
que
nous
devrions,
mais
avoir
a
batailler
iournellement
contre
les
concupiscences
de
nostre
chair:
neantmoins,
puis
que
nostre
Seigneur
nous
a
faict
coste
grace,
d'avoir
son
Evangile
imprime
en
nostre
coeur,
pour
resister
a
toute
incredulite:
et
nous
a
donne
ce
desir
et
affection,
de
renoncer
a
noz
propres
desirs,
pour
suyvre
sa
iustice
et
ses
sainctz
commandemens:
soyons
tous
certains,
que
les
vices
et
imperfections,
qui
sont
en
nous,
n'empescheront
point
qu'il
ne
nous
rcceoyve,
et
nous
face
dignes
d'avoir
part
en
ceste
Table
spirituelle.
Car
nous
n'y
venons
point
pour
protester
que
nous
soyons
parfaietz
ne
iustes
en
nousmesmes:
mais
aucontraire
en
cherchant
nostre
vie
en
lesus
Christ,
nous
confessons
que
nous
sommes
en
la
mort.
Entendons
donc,
que
ce
Sacrement
est
une
medicino,
pour
les
paovres
malades:1)
et
que
toute
la
dignite,
que
nostre
Seignour
requiert
de
nous,
c'est
de
nous
bien
recongnoistre,
pour
nous
desplaire
en
noz
vices,
et
avoir
tout
nostre
plaisir,
ioye
et
contentement
en
luy
seul.
Premierement
donques,
croyons
a
ces
promesses,
que
Iesus
Christ,
qui
est
la
verite
infallible
a
prononce
de
sa
bouche:
assavoir
qu'il
nous
veult
vrayement
faire
participans
de
son
corps
et
de
son
sang:
afin
que
nous
le
possedions
entierement,
en
telle
sorte,
qu'il
vive
en
nous,
et
nous
en
luy.
Et
combien
que
nous
ne
voyons
que
du
pain
et
du
vin:
toutesfois
que
nous
ne
doubtions
point,2)
qu'il
accomplit
spirituellement
en
noz
ames,
tout
ce
qu'il
nous
demonstre
exterieurement,
par
ces
signes
visibles,
c'est
a
dire
qu'il
est
le
pain
celestiel,
pour
nous
repaistre
et
nourrir
a
vie
eternelle.
Ainsi
que
nous
ne
soyons
point
ingratz
a
la
bonte
infinie
de
nostre
Sauveur
lequel
desploie
toutes
ses
richesses
et
ses
biens
en
ceste
Table
pour
nous
les
distribuer.
Car,
en
se
donnant
a
nous,
il
nous
rend
tesmoignage
que
tout
ce
qu'il
a
est
nostre.
Pourtant,
recevons
ce
Sacrement
comme
un
gage
que
la
vertu
de
sa
mort
et
passion
nous
est
imputee
a
iustice,
tout
ainsi
que
si
nous
l'avions
souffert
en
^noz
propres
personnes.
Que
nous
ne
soyons
point
donques
si
pervers
de
nous
reculer,
ou
Iesus
Christ
nous
convie
si
doulcement
par
sa
parolle.
Mais
en
reputant
la
dignite
de
ce
don
precieulx,
qu'il
nous
fait,
presentons
nous
a
luy
d'un
zele
ardent:
afin
qu'il
nous
face
capables
de
le
recevoir.
1)
155S
suiv.:
malades
spirituels.
2]
1553
suiv.:
toutesfois
ne
doutons
point.
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