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SERMON
CXCVIII.
200
du
tout,
que
cela
n'empesche
point,
que
DOUS
ne
cognoissions
que
sa
vertu
nous
est
prochaine,
que
ses
bras
ne
soyent
estendus
iusques
a,
nous,
qu'il
veut
ici
faire
sentir
sa
force,
il
en
veut
monstrer
les
enseignes.
Et
pourquoy?
Car
il
veut
avoir
le
soin
de
garder
ceux
qu'il
a
choisis
et
eleus,
ceux
qui
se
fient
en
luy,
qui
s'y
reposent,
et
y
ont
tout
leur
recours.
Voici
donc
une
doctrine
notable,
quand
Moyse
fait
une
telle
description
de
Dieu:
que
d'un
coste
il
nous
monstre
comme
nous
devons
estre
humiliez
en
pensant
de
luy,
et
puis
qu'il
nous
console,
en
disant
que
nostre
Dieu
ne
desdaigne
pas
de
nous
secourir.
Et
qu'ainsi
soit
il
met
ses
bras
ici
bas:
non
pas
qu'il
ne
soit
aussi
bien
au
ciel,
comme
nous
avons
dit:
mais
cela
appartient
a
nostre
foy,
quand
notamment
il
est
parle
d'ici
bas.
Si
nous
regardons
a
nostre
vie,
il
est
vray
qu'il
n'y
a
que
fragilite:
apres,
nous
sommes
assiegez
de
tant
d'ennemis,
que
c'est
un
horreur:
et
puis,
il
y
a
des
morts
infinies
qui
nous
menacent.
Mais
quoy?
les
bras
de
Dieu
sont
tout
a
l'environ,
nous
en
sommes
armez
;
et
ce
n'est
point
seulement
pour
un
iour:
car
tout
ainsi
que
Dieu
est
immuable,
tout
ainsi
qu'il
a
son
siege
permanent,
aussi
ses
bras
demeurent
ici
a
iamais,
qu'il
ne
sera
iamais
lasse
de
nous
secourir.
Fions-nous
en
cela,
et
nous
pourrons
au
milieu
de
tous
les
troubles
de
ce
monde
avoir
tousiours
pleine
confiance,
d'autant
que
nostre
salut
est
en
la
main
de
Dieu,
qu'il
ne
faut
point
que
nous
soyons
en
crainte
ni
en
doute.
Or
apres
cela
il
est
dit:
Qu'il
dechassera
V
ennemi
devant
nous,
en
disant:
Bestruy-le.
Nous
avons
veu
par
ci
devant
que
l'Eglise
de
Dieu
n'est
iamais
sans
ennemis,
pource
que
Satan,
qui
est
le
prince
du
monde,
esmouvera
tousiours
les
meschans
a
molester
les
enfans
de
Dieu.
Si
le
diable
estoit
du
tout
aboli,
il
est
vray
que
nous
pourrions
avoir
paix
en
ce
monde:
mais
pource
qu'il
a
la
plus
grande
multitude
des
hommes
en
sa
main,
lesquels
de
nature
sont
pervers,
et
nous
savons
^u'il
ne
demande
qu'a
nous
ruiner:
voila
pourquoy
il
nous
faut
apprester
d'avoir
la
guerre
cependant
que
nous
vivons
en
ce
monde.
La
condition
est
dure,
mais
si
nous
la
faut-il
porter
patiemment,
puis
que
nostre
Seigneur
Pa
ainsi
ordonne,
puis
qu'il
veut
esprouver
nostre
foy
et
nostre
obeissance
en
nous
suscitant
des
ennemis,
que
nous
plions
le
col.
Mais
au
reste
nous
avons
besoin
qu'il
nous
secoure,
et
mesmes
qu'il
combatte
pour
nous:
autrement
que
seroit-ce?
Or
en
cela
nous
devons
avoir
pleine
confiance.
Contentonsnous
donc,
combien
qu'il
nous
faille
estre
molestez,
et
soustenir
beaucoup
de
hurts,
combien
qu'il
nous
faille
estre
en
solicitude
continuelle,
voyans
que
nos
ennemis
ne
cessent
de
nous
dresser
tousiours
nouveaux
combats:
toutesfois
reposons-nous
en
cela,
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