7:196
motz:
Ne
iugez
point
(Matth.
7,
1).
Mais
a
quel
propos?
C'est
pour
reprendre
la
temerite
de
ceux
qui
usurpent
l'auctorite
de
Dieu,
en
iugeant
des
choses
qui
leur
sont
incongneues.
Ce
mesme
argument
est
traicte
par
sainct
Paul
au
14.
des
Romains
(v.
10):
ou
il
reprend
ceux
qui
veulent
condamner
leurs
freres
en
actes
indifferens.
Nous
avons,
dictil,
tous
[page
114]
un
iuge.
C'est
a
cestuy
la≫
que
nous
avons
a
rendre
compte.
C'est
aussi
a
luy
qu'il
appartient
d'en
determiner.
Parquoy
n'assubiectissons
point
noz
prochains
a
nostre
opinion.
C'est
une
belle
doctrine
et
bien
utile:
que
comme
il
n'y
m
a
qu'un
seul
legislateur
spirituel,
qui
est
Dieu:
aussi
qu'il
n'y
a
que
luy
seul
iuge
competent
de
noz
ames.
Cependant,
ce
n'est
pas
a
dire
que
son
iugement,
qu'il
a
desia
donne,
ne
tienne
comme
vallable.
Quand
donc
nous
iugeons
paillardise,
larrecin,
blaspheme,
yvrognerie,
ambition,
estre
choses
meschantes,
nous
ne
faisons
pas
iugement
de
nous:
mais
seulement
ratifions
celuy
que
Dieu
en
a
donne.
Au
contraire,
ces
canailles
faisans
semblant
de
ne
point
vouloir
iuger,
se
constituent
iuges
au
dessus
Dieu.
Ie
vous
demande:
si
apres
qu'un
iuge
souverain
auroit
prononce
sa
sentence,
un
particulier
disoit:
II
faut
laisser
la
chose
en
doute,
comme
si
iamais
il
n'en
eust
este
decide,
et
ne
faut
pas
tenir
la
cause
qui
a
este
condamnee,
pour
mauvaise;
ne
meriteroit
[page
115]
il
pas
d'estre
puny
estroictement,
comme
un
seditieux
et
mutin,
voulant
rescinder
tout
ordre
de
iustice?
Or
ces
meschans
chiens,
soubz
ombre
de
dire
qu'il
ne
faut
point
iuger,
revoquent
tous
les
arrestz
que
Dieu
a
faictz
et
publiez:
et
disent
que
toutes
les
condamnations
qu'il
a
iamais
faictes,
sont
frustratoires.
1)
Nous
voyons
donc,
comment
il
ne
nous
est
pas
loisible
d'attenter
a
faire
iugemens
de
nostre
teste:
qu'aussi
il
nous
faut
tenir
pour
bon,
ce
que
Dieu
a
iuge:
et
quasi
le
ratifier
en
nous
y
accordant.
Ainsi
pour
luy
donner
tesmoignage
qu'il
est
bon
iuge
et
equitable:
condamnons
avec
luy
toutes
meschantes
oeuvres:
et
pareillement,
suyvans
son
admonition,
iugeons
de
la
bonte
ou
mauvaistie
de
l'arbre
selon
les
fruictz.
Ilz
alleguent
puis
apres
ceste
sentence:
Hypocrite,
tire
premierement
la
poultre
de
ton
oeil
et
puis
tu
tireras
le
festu
de
l'oeil
de
ton
frere
(Matth.
7,
5).
Mais
que
veulent
ils
conclurre
par
cela?
Ceste
reprehension
s'adresse
aux
hypocrites,
qui
ne
regardent
[page
116]
qu'aux
vices
d'autruy,
en
cachant
les
leurs.
Comme
quand
il
dit
aux
accusateurs
de
la
femme
paillarde:
Celuy
de
vous
qui
est
net
de
peche,
iecte
la
premiere
pierre
contre
elle
(Iehan
8,
7).
Il
n'entend
pas
qu'on
ne
doyve
punir
les
malfaicteurs
:
seulement
il
admoneste
qu'en
1)
meiamque
frustrationem
esse
quidquid
pronunciavit.
|