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LE
HUITIESME
SERMON
SUR
LE
CHAP.
XXXIII.
V.
26.28.
DU
LUNDI
13E
DE
IUILLET
1556.
Nous
confesserons
assez
en
un
mot
la
grandeur
et
hautesse
de
Dieu:
mais
cependant
a
grand'
peine
en
trouvera-on
de
cent
l'un,
qui
attribue
k
Dieu
ce
qui
luy
appartient:
car
chacun
en
veut
avoir
sa
part,
comme
si
c'estoit
un
butin
ou
une
proye.
Qu'ainsi
soit,
qui
est-ce
qui
ne
presume
ou
de
sa
vertu,
ou
de
ses
richesses,
ou
de
son
esprit,
ou
de
son
credit
et
authorite?
Et
cependant
Dieu
sera
despouille
de
sa
gloire.
D'autre
coste,
si
nous
appercevons
quelque
danger,
qui
est-ce
qui
se
confie
et
repose
en
Dieu?
qui
est-ce
qui
a
son
coeur
a
luy?
Mais
nous
sommes
espouvantez
iusques
au
bout.
Et
quel
signe
est-ce,
sinon
qu'apres
avoir
declaire
de
bouche
que
Dieu
est
tout
puissant,
qu'il
gouverne
le
monde,
que
rien
ne
le
peut
empescher
d'accomplir
ce
qu'il
voudra,
nous
monstrons
par
effect
que
nous
ne
croyons
rien
de
tout
cela,
ou
que
nous
n'en
sommes
pas
bien
persuadez?
Et
ainsi,
ce
n'est
point
sans
cause
que
l'Escriture
nous
magnifie
Dieu,
monstrant
que
nous
ne
pouvons
assez
poiser
sa
hautesse
et
sa
puissance
infinie,
laquelle
est
en
luy,
pour
faire
tout
ce
qu'il
a
ordonne.
Et
c'est
ce
que
Moyse
a
regarde
en
ce
passage,
quand
il
dit
:
II
n'y
a
point
de
semblable
a
Dieu,
o
droit.
Ce
mot
se
prend
pour
Israel,
ou
pour
l'Eglise,
comme
nous
l'avons
veu
par
ci
devant.
Or
de
prime
face
on
penseroit
que
ce
fust
une
doctrine
superflue
:
sur
tout
quand
elle
s'adresse
a
ceux
qui
des
leur
enfance
ont
este
enseignez
en
la
Loy,
ausquels
a
este
preschee
la
doctrine:
qu'on
leur
dise
qu'il
n'y
a
point
de
semblable
a
Dieu,
et
qui
est-ce
qui
le
nie?
Or
comme
i'ay
desia
dit,
il
ne
couste
gueres
de
dire
le
mot:
mais
cependant
nous
sommes
si
preoccupez
de
nos
mensonges
et
des
tenebres
de
nostre
incredulite,
que
nous
ne
pouvons
pas
glorifier
Dieu,
tellement
que
nous
puissions
nous
arrester
a
luy
pour
l'invoquer,
et
nous
tenir
tous
persuadez
et
resolus,
moyennant
qu'il
ait
pitie
de
nous,
que
tout
ira
bien.
Notons
donc
qu'ici
Moyse
ne
parle
point
aux
incredules,
a
ceux
qui
n'ont
iamais
cogneu
que
c'estoit
de
la
maieste
de
Dieu:
mais
a
ceux
qui
ont
ouy
la
Loy,
a
ceux
qui
devoyent
avoir
les
aureilles
battues
de
la
doctrine.
Et
pourquoy
fait-il
cela?
I'ay
desia
dit
que
nous
sommes
si
enclins
a
desfiance,
qu'une
petite
tentation
nous
aura
bien
tost
abbattus.
Or
nous
devons
estre
appuyez
sur
la
promesse
qui
nous
est
donnee,
que
Dieu
nous
guidera,
qu'il
nous
garentira,
tellement
que
nous
serons
invincibles.
Or
nous-nous
verrons
espouvantez
a
chacune
minute
de
temps,
et
nous
avons
besoin
que
Dien
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