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SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXXIII.
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point
nommez,
que
nous
n'aurons
point
une
chose
tant
liquidee
comme
nous
voudrions
bien:
mais
nostre
Seigneur
nous
fera
quasi
leicher
sa
grace,
comme
a
des
povres
gens
affamez:
nous
aurons
des
promesses
obscures,
nous
les
trouverons
maigres
:
mais
quoy
qu'il
en
soit
sachons
que
nous
ne
devons
point
perdre
courage.
Quand
donc
nostre
Seigneur
ne
nous
fera
point
si
ample
declaration
de
sa
bonte
comme
nous
desirerions,
il
faut
revenir
a
l'examen
de
nos
fautes,
que
nous
l'avons
possible
irrite
en
telle
sorte,
que
nous
ne
sommes
pas
dignes
que
du
premier
coup
il
revienne
a
nous:
mais
il
sera
comme
un
pere,
qui
monstrera
quelque
signe
de
despit
a
l'encontre
de
son
enfant,
combien
qu'il
dise
:
Et
bien,
ie
luy
pardonne
:
si
est-ee
qu'il
n'attirera
point
son
enfant
pour
le
mignarder
en
la
maison,
il
ne
luy
dira
point
mesmes:
Ie
te
recoy.
Il
dira:
Et
bien,
ie
ne
le
renonce
pas
du
tout,
ie
le
recognoy
encores
de
ma
maison
:
mais
cependant
l'enfant
languira,
il
verra
la
face
du
pere
qui
luy
sera
toute
estrange,
et
demeurera
la
tousiours
en
doute
et
en
suspend:
ainsi
en
a-il
este
de
Simeon
quant
a
Dieu:
nostre
Seigneur
ne
luy
a
point
donne
une
declaration
manifeste,
qu'il
le
vouloit
recevoir:
mais
cependant
si
est-ce
qu'il
ne
l'a
pas
reiette:
encores
qu'il
ne
luy
ait
point
donne
tel
tesmoignage
qu'il
estoit
requis,
pour
monstrer
qu'il
le
vouloit
prendre
a
merci,
si
est-ce
que
comme
nous
avons
veu
par
ci
devant,
qu'en
la
benediction
qui
appartenoit
aux
deux,
et
qui
leur
estoit
comme
commune,
d'autant
qu'elle
avoit
este
prononcee
en
commun
par
la
bouche
du
Patriarche
Iacob,
qu'en
cela
il
a
peu
cognoistre
que
Dieu
ne
le
bannissoit
point
du
tout
de
sa
maison*
Quoy
qu'il
en
soit,
nous
voyons
que
pour
nous
esiouyr
en
Dieu,
et
pour
recevoir
tellement
ses
graces
que
nous
ayons
tousiours
la
bouche
ouverte
pour
le
glorifier,
et
que
nous
soyons
aussi
disposez
en
cela
en
toute
nostre
vie,
qu'il
nous
faut
comme
en
un
miroir
contempler
ici,
que
puis
que
Dieu
nous
est
pere,
et
que
nous
sommes
participans
de
l'adoption
qu'il
a
faite
en
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
qu'il
nous
a
retirez
de
la
perdition
et
du
gouffre
auquel
nous
estions
plongez,
qu'il
nous
recoit
et
nous
choisit
pour
estre
de
son
troupeau:
que
cela
nous
doit
suffire,
et
que
nous
l'invoquions
en
portant
patiemment
les
afflictions
qu'il
nous
envoye:
et
que
nous
apprenions
aussi
de
luy
rendre
graces,
de
ce
qu'il
nous
maintient
en
ceste
vie
mortelle:
et
que
nous
ne
soyons
pas
si
stupides,
de
gourmander
les
biens
qu'il
nous
fait,
que
tousiours
nous
ne
sachions
qu'il
nous
donne
quelque
goust
de
sa
bonte
et
de
l'amour
paternelle
qu'il
a
envers
nous.
Que
nous
sachions
donc
appliquer
tout
cela
a
nostre
profit,
pour
estre
confermez
de
plus
en
plus
en
la
foy
de
l'heritage
immortel,
auquel
nous
sommes
conviez.
Calvini
opera.
Vol
XXIX.
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