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Dieu:
d'autant,
comme
il
dict,
que
nul
ne
peut
dire
un
seul
mot
en
la
louange
de
Iesus
Christ,
sinon
en
parlant
[page
104]
par
le
sainct
esprit
duquel
tout
bien
procede
(1
Cor.
12,
3).
Or
quant
au
bien
nous
le
laissons1)
voluntiers
a
Dieu.2)
Mais
ou
monstreront
ilz
que
Dieu
desrobe
en
un
larron?
qu'il
meurtrisse
les
innocens
en
un
brigand?
Parquoy,
la
couverture
qu'ilz
prennent
n'est
pas
pour
purger
le
blaspheme,
mais
plustost
pour
le
redoubler.
CHAPITRE
XV.
De
la
seconde
consequence
qui
s'ensuit
de
dire:
Que
Dieu
faict
tout:
c'est
assavoir,
que
nul
ne
devra
plus
faire
conscience
de
rien.
Nous
avons
dict
cy
dessus,
qu'en
attribuant
ainsi
tout
a
Dieu,
comme
font
les
Libertins,
et
disant
que
l'homme
ne
faict
rien,
il
ne
sera
plus
question
de
faire
conscience
de
rien.
Car
cela
ne
seroit
point
se
garder
de
pecher:
mais
plustost
reciuler
l'oeuvre
de
Dieu.
Ie
ne
dis
pas
seulement
que
cela
se
puisse
desduire
de
leur
premier
propos:
a
fin
que
nous
ne
soyons
pas
en
peine
de
disputer
si
tel
est
le
sens
ou
non:
mais
ie
dis
ce
qu'eux
mesmes
confessent
[page
105],
Et
mesme
c'est
le
principal
but
auquel
ilz
pretendent,
que
d'endormir
les
consciences,
a
fin
que
sans
soucy
chacun
face
ce
qui
luy
viendra
en
avant,
et
ce
que
son
cueur
appetera.
Comme
si
Dieu
avoit
donne
sa
loy
en
vain,
pour
discerner
entre
le
bien
et
le
mal.
Ie
leur
demande
si
en
la
loy
nous
n'avons
pas
declaration
de
la
volunte
de
Dieu.
Or
la
il
prononce
que
paillardise,
larcin,
meurtre,
et
par
consequent
avarice,
haine,
envie,
ambition,
et
choses
semblables,
luy
desplaisent.
De
dire
maintenant
que
ce
luy
sont
choses
plaisantes,
n'est-ce
pas
le
dementir?
Moyse
proteste
que
la
loy
nous
est
donnee
a
fin
que
nous
apprenions
de
servir
a
Dieu,
d'adherer
a
luy,
d'obeir
a
sa
volunte,
de
ne
point
provoquer
son
ire
en
l'offensant
(Deut.
4,
10).
Ces
malheureux
nous
incitent
a
reiecter
toutes
telles
considerations.
Et
a
fin
que
nous
n'y
voyons
goutte,
ilz
nous
mettent
ce
bendeau
devant
les
yeux,
que
tout
se
faict
par
la
volunte
de
Dieu,
et
pourtant
qu'il
n'y
a
rien
qui
luy
deplaise.
Comme
si
Dieu
estoit
variable,
[page
106]
pour
se
contredire:
ou
qu'il
fust
simulateur
en
disant
qu'il
hait
et
a
en
detestation
ce
qu'il
veut
et
desire.
Pour
ces
choses,
dict
sainct
Paul,
vient
l'ire
de
Dieu
sur
les
infide-
1)
id
totum.
2)
La
traduction
insere
ici
la
phrase:
Malum
vero
qui
ostendent
a
Deo
nasci?
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