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CONTRE
LA
SECTE
192
luy.
Et
pourtant
c'est
luy
qui
faict
en
nous
le
vouloir
et
le
parfaire
(Phil.
2,
13),
ce
est
luy
qui
nous
illumine,
pour
venir
a
sa
cognoissance:
c'est
luy
qui
nous
tire:
ce
est
luy
qui
forme
nouveaux
cueurs
en
nous,
amollissant
nostre
durete:
c'est
luy
qui
nous
inspire
a
prier:
c'est
luy
qui
nous
donne
la
grace
et
la
force
de
resister
a
toutes
les
tentations
de
Sathan:
c'est
luy
qui
nous
faict
cheminer
en
ses
commandemens
(Ez.
36,
27).
Mais
ce
pendant
il
nous
faut
noter
que
de
nature
nous
avons
en
nous
election
et
volunte.
Au
reste
d'autant
que
par
le
peche
l'une
et
l'autre
est
depravee:
nostre
Seigneur
les
reforme
et
les
change
de
mal
en
bien.
Ce
donc
que
nous
sommes
propres
a
discerner,
a
vouloir,
a
faire
cecy
ou
cela,
c'est
de
[page
102]
don
naturel.
Ce
que
nous
ne
pouvons
eslire,
desirer,
ne
faire
que
le
mal:
cela
est
de
la
corruption
du
peche.
Ce
que
nous
desirons
de
bien
faire,
et
avons
le
pouvoir
de
l'executer,
c'est
de
la
grace
supernaturelle
de
l'esprit,
lequel
nous
regenere
en
une
vie
divine.
Voila
donc
comment
Dieu
besongne
en
ses
enfans.
C'est
qu'en
abolissant
leur
perversite,
illes
conduit
par
son
Esprit
en
son
obeissance.
Or
ces
estourdis
en
gasouillant
que
Dieu
faict
tout,
le
font
autheur
de
tout
mal:
et
puis
apres,
comme
si
le
mal
changeoit
de
nature,
estant
couvert
soubz
ce
manteau
du
nom
de
Dieu,
disent
qu'il
est
bon.
En
cela
ilz
blasphement
Dieu
plus
meschamment,
que
s'ilz
transferoyent
sa
puissance
ou
sa
iustice
ailleurs.
Car
comme
ainsi
soit
que
Dieu
n'ait
rien
plus
propre
que
sa
bonte:
il
faudroit
qu'il
se
renoncast
soymesme
et
se
transmuast
en
Diable,
pour
faire
le
mal
qu'ilz
luy
attribuent.
Et
de
faict,
le
Dieu
qu'ilz
ont
est
un
idole,
qui
nous
doit
estre
en
execration
plus
grande
[page
103}
que
nul
idole
des
Payens.
Mais
ilz
se
pensent
bien
laver
les
mains,
en
respondant:
nous
disons
que
tout
est
bon,
puis
que
Dieu
l'a
faict.
Comme
s'il
estoit
en
eux
de
convertir
le
noir
en
blanc.
Les
voila
bien
acquitez,
quand
apres
avoir
appelle
Dieu
brigand,
et
paillard,
et
larron,
ilz
adiousteront
qu'il
n'y
a
point
de
mal
en
tout
cela.
Voire,
mais
qui
a
condamne
le
meurtre,
la
paillardise
et
larrecin,
sinon
Dieu?
il
faudroit
donc
a
ce
compte
que
nous
le
feissions
menteur
en
sa
parolle,J)
pour
l'excuser
en
ses
oeuvres.
Mais
l'escriture,
disent
ilz,
prononce
universellement,
que
Dieu
faict
toutes
choses
en
tous
(1
Cor.
12,
6).
Ie
respons
qu'ilz
appliquent
mal
et
faulsement
l'escriture
a
ce
propos.
Car
quand
sainct
Paul
use
de
ceste
sentence,
il
ne
parle
sinon
des
graces
du
sainct
Esprit.
Qu'ainsi
soit,
le
passage
le
monstre
:
auquel
il
exhorte
les
Corinthiens,
d'en
bien
user,
puis
que
ce
sont
dons
de
1)
en
sa
parolle,
manque
dans
la
traduction.
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