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SERMON
II
20
Bon
sainct
Esprit
a
ses
fideles,
qu'un
chacun
l'en
doit
remercier.
Or
par
cela
nous
voyons
quelle
malice
c'est,
que
nous
portions
envie
a
ceux
lesquels
Dieu
aura
ornez
de
ses
graces:
comme
le
plus
souvent
nous
voyons
que
les
hommes
sont
enclins
a
cela,
que
chacun
voudroit
avoir
tout
pour
soy.
Et
cependant
il
est
dit,
que
si
Dieu
a
mis
de
ses
graces
aux
autres,
qu'il
nous
faut
sentir
une
ioye
en
nos
coeurs,
comme
si
nous
avions
receu
tout
cela.
Et
de
faict,
si
nous
estions
bien
advisez,
nous
cognoistrons
que
nos
freres
ne
possedent
rien
qui
ne
reviene
a
nostre
profit
et
salut.
Selon
donc
que
Dieu
a
espandu
les
dons
de
son
Esprit
par
ci
et
par
la,
il
procure
nostre
profit
et
salut.
Et
voila
pourquoy
nous
sommes
tant
plus
tenus
de
luy
en
rendre
graces.
C'est
en
somme
ce
que
nous
avons
a
recueillir
de
ce
passage.
Et
pour
mieux
estre
confermez
en
ceste
doctrine,
notons
les
mots
dont
sainct
Paul
use.
Il
dit,
Selon
que
ie
fay
memoire
de
toy
incessamment
en
mes
prieres,
nuict
et
iour.
Tci
nous
voyons
ce
que
i'ay
desia
touche,
c'est
ascavoir
combien
sainct
Paul
a
eu
pour
recommande
le
salut
de
Timothee,
quand
sans
cesse
il
luy
en
souvenoit.
Mais
cependant
notons
aussi
que
les
prieres
de
sainct
Paul
estoyent
frequentes
:
car
il
dit,
En
mes
prieres,
nuict
et
iour.
Il
ne
luy
souvenoit
point
de
Timothee
en
ses
resveries,
comme
ceux
qui
aiment
charnellement,
se
souviendront
assez
de
leurs
amis,
voire
pour
boire
a
eux
en
leur
absence,
ou
pour
en
parler:
mais
l'amitie
chrestienne
ha
une
autre
chose
plus
grande,
c'est
quand
chacun
se
presente
a
Dieu,
et
que
la
nous
disons,
Nostre
Pere,
que
la
nous
pensons
a
ceux
ausquels
nous
sommes
conioints,
et
desquels
nous
ne
devons
point
nous
separer.
Et
quand
nous
ne
pourrons
faire
un
rolle
entier,
pour
le
moins
que
nous
prenions
les
especes,
et
que
nous
prions
Dieu
pour
ceux
qui
s'employent
a
son
service,
pour
ceux
ausquels
on
cognoist
qu'il
y
a
eu
zele,
et
d'autres
vertus
pour
glorifier
le
nom
de
Dieu:
que
nous
ayons
pitie
de
ceux
qui
travaillent,
et
qui
sont
tourmentez
au
milieu
des
ennemis
de
la
foy,
qui
sont
comme
povres
brebis
entre
les
loups,
que
nous
ayons
pitie
et
compassion
d'eux,
et
de
tous
ceux
qui
sont
en
quelque
necessite,
selon
que
nous
en
aurons
cognoissance,
que
nous
soyons
picquez
pour
les
presenter
devant
Dieu,
afin
qu'il
luy
plaise
de
les
secourir
selon
qu'il
voit
que
le
besoin
y
est.
Yoila
comme
il
nous
faut
monstrer
amis:
ce
n'est
point
pour
avoir
une
souvenance
selon
le
monde,
de
ceux
qui
nous
attouchent,
mais
sur
tout
que
nous
les
recommandions
a
Dieu
comme
sainct
Paul
en
parle
ici.
Et
cela
vaut
cent
mille
fois
mieux
que
toutes
les
amitiez
du
monde:
ce
n'est
qu'ordure
quand
les
hommes
s'aiment
ensemble,
et
qu'il
n'est
point
question
que
Dieu
soit
tesmoin
de
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