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INSTITUTION
CHRESTIENNE.
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promesse
gratuite
1)
donnee
en
Iesus
Christ,
est
revelee
a
nostre
entendement,
et
seellee
en
nostre
coeur
par
le
sainct
Esprit.
8≫
2)
Mais
devant
que
passer
outre,
il
sera
necessaire
de
mettre
quelques
Proemes
pour
desvelopper
quelques
neuds
qui
autrement
pourroyent
empescher
les
lecteurs,
et
les
retarder.
En
premier
lieu3)
nous
avons
a
refuter
la
distinction
qui
a
eu
tousiours
vogue
entre
les
Sorbonis!es,
touchant
la
foy
qu'ils
appellent
Formee
et
Informee.4)
Car
ils
imaginent
que
ceux
qui
ne
sont
touchez
d'aucune
crainte
de
Dieu,
ou
de
sentiment
de
piete,
ne
laissent
point
de
croire
tout
ce
qui
est
necessaire
a
salut;
comme
si
le
sainct
Esprit
illuminant
nostre
coeur
a
la
foy,
ne
nous
estoit
point
tesmoin
de
nostre
adoption.
Or
combien
que
contre
toute
l'Escriture
ils
veulent
avec
leur
fierete,
que
telle
cognoissance
o)
soit
foy,
il
ne
sera
ia
besoin
de
beaucoup
disputer
ou
debatre
plus
longuement
contre
leur
definition,
moyennant
que
ce
que
l'Escriture
nous
en
monstre
soit
bien
explique.
Car
de
la
il
nous
apperra
combien
sottement
et
bestialement6)
ils
gergonnent,
plustost
qu'ils
ne
parlent,
d'une
chose
si
haute.
I'en
ay
desia
touche
une
partie:
ie
deduiray
ci
apres
le
reste
en
son
lieu.
Pour
le
present
ie
di
qu'on
ne
sauroit
rien
feindre
plus
hors
de
propos
que
leur
resverie.
Ils
entendent
qu'un
assentement,
par
lequel
les
contempteurs
de
Dieu
accepteront
pour
vray
ce
qui
est
contenu
en
l'Escriture,
doit
estre
repute
pour
foy.
Or
il
falloit
voir
en
premier
lieu,
si
chacun
appelle
a
soy
la
foy
de
sa
propre
in-
1)
fondee
sur
la
promesse
gratuite,
le
latin
porte:
quae
gratuitae
in
Christo
promissionis
veritate
fundata
ete.
2)
Le
§.
8
peut
etre
considere
comme
tout
a
fati
nouvellement
redige,
neanmoins
on
y
retrouve
d'abord
la
substance
d'un
fragment
de
Vancien
§.
2
(1551
Ch.
F.)
dont
nous
avons
deja
rencontre
les
premiers
mots,
plus
haut
dans
notre
§.
%
et
dont
le
reste
paraitra
dans
notre
§.
9.
Fuis
vient
un
long
passage
qui
date
seulement
de
1559.
Enfin
la
derniere
partie
est
empruntee
a
Vancien
§.
32
(1551
Ch.
F.).
Voici
le
premier
fragment
en
question
qui,
du
moins
pour
le
fond,
est
entre
dans
la
composition
de
noire
§.
(1541
p.
187;
1545
p.
212;
1551s.
Ch.
V.
§.
2):
Lequel
mal,
comme
autres
innumerables,
se
doibt
imputer
aux
Sophistes
et
Sorbonistes,
lesquelz,
oultre
ce
qu'ilz
amoyndrissent
la
Aertu
d'icelle
par
leur
obscure
et
tenebreuse
diffinition,
en
adioustant
ie
ne
scay
quelle
distinction
frivole
de
la
foy
formee
et
informe,
ilz
attribuent
le
tiltre
de
Foy
a
une
opinion
vaine
et
vuide
de
la
crainte
de
Dieu
et
de
toute
piete.
A
quoy
contredit
toute
l'Escriture.
Ie
ne
veulx
autrement
impugner
leur
diffinition,
qu'en
declairant
simplement
la
nature
de
la
Foy,
comme
elle
nous
est
demonstree
par
la
parolle
du
Seigneur,
dont
il
apparoistra
clairement
combien
sottement
ilz
babillent
d'icelle.
Leur
distinction
ne
vault
pas
une
nen1
e
d'avantage.
3)
lieu,
manque
1560.
4)
informe
1561
suiv.
5)
telle
cognoissance,
le
latin
plus
explicite
porte:
persuasionem
illam
timore
Dei
vacuam.
6)
bestialement,
le
latin
dit
simplement:
insulse.
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