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SERMON
LXIII
20
thresors
de
biens,
quand
il
me
plaist
de
monstrer
ma
grace
et
mon
amour
envers
les
hommes:
voire
i'ay
dequoy
leur
bien
faire,
non
point
a
la
facon
humaine,
mais
i'ay
des
moyens
incomprehensibles.
Mais
aussi
a
l'opposite,
quand
il
me
plaist
d'affliger
les
hommes,
ils
sentiront
que
ie
puis
ce
qu'ils
n'ont
point
comprins,
et
ce
qu'ils
n'ont
iamais
entendu.
Voila
donc
comme
Dieu
veut
que
ses
richesses
incomprehensibles
soyent
cognues
de
nous,
tant
en
ce
qu'il
lui
plaist
de
nous
eslargir
de
ses
biens,
qu'aussi
au
contraire.
Pourtant
cognoissons
quand
il
lui
plaira
de
nous
affliger,
qu'il
le
pourra
faire,
voire
d'une
facon
estrange.
Et
puis,
sommes-nous
eschappez
d'un
mal?
le
second
viendra,
voire
il
y
en
aura
une
infinite.
Voila
ce
que
nous
avons
a
retenir
de
ce
passage.
Au
reste
quand
Iob
adiouste
derechef,
Que
son
fiel
a
este
espandu
par
terre,
que
ses
reins
ont
este
ouverts
et
descirez,
retenons
ce
que
desia
nous
avons
touche:
c'est
assavoir,
que
quand
Dieu
nous
punira
et
poursuivra
iusques
au
bout,
et
que
sa
main
sera
si
griefve
et
si
pesante
que
nous
n'en
pourrons
plus,
si
est-ce
qu'il
ne
faut
point
pour
cela
que
nous
soyons
par
trop
esperdus,
et
comme
gens
eslourdis
:
mais
pensons
a
ce
que
Iob
a
cognu,
c'est
assavoir,
d'autant
que
nous
avons
affaire
a
Dieu,
que
nous
gemissions,
et
que
nous
le
facions
avec
toute
humilite:
comme
aussi
il
adiouste,
Que
ses
yeux
ont
este
ternis
de
pleur,
et
toute
sa
face,
qu'il
a
mesme
cousu
le
sac
sur
sa
peau,
et
qu'il
a
couvert
son
chef
de
poudre.
Qui
est-cc
qui
a
induit
Iob
a
ceci?
Assavoir,
d'autant
qu'il
cognoissoit
que
la
main
de
Dieu
estoit
sur
lui,
et
que
tous
les
maux
qui
lui
estoient
advenus
n'estoient
point
de
fortune,
mais
que
Dieu
le
visitoit.
Si
Iob
n'eust
este
persuade
de
cela,
que
lui
eust-il
servi
de
prendre
le
sac
sur
son
dos,
et
sur
sa
peau,
et
de
ietter
la
terre
sur
son
chef?
Il
est
vrai
que
ceux
qui
ne
pensent
nullement
a
Dieu,
ne
laisseront
pas
de
faire
de
grandes
complaintes,
et
pleurer,
et
crier:
mais
de
mettre
en
verite
le
sac
sur
leur
chef,
ils
ne
le
feront
point
s'ils
ne
regardent
bien
a
Dieu.
Cependant
les
hypocrites,
encores
qu'ils
ne
cognoissent
point
Dieu
droitement,
si
est-ce
qu'ils
en
ont
quelque
apprehension,
quand
ils
monstrent
tels
signes
de
repentance.
Il
est
vrai
que
si
nous
regardons
au
dedans,
on
n'y
trouvera
que
feintise:
mais
encores
la
ceremonie
dont
Iob
parle,
est
un
certain
signe
que
les
hommes
sont
contraints
de
confesser
que
Dieu
est
leur
Iuge.
Or
d'autant
que
Iob
a
fait
ceci
en
verite,
nous
disons
qu'il
n'a
point
este
eslourdi,
comme
seront
les
incredules.
Quand
Dieu
les
traitte
ainsi
rudement,
ils
pensent,
Voila
une
mauvaise
fortune
qui
m'est
advenue,
et
ne
regardent
pas
plus
loin.
Iob
n'en
a
pas
fait
ainsi
:
mais
il
a
cognu
et
s'est
resolu
du
tout,
qu'il
faloit
attribuer
ceci
a
Dieu.
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