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SERMON
CXXVI.
20
nous
cheminons
comme
devant
Dieu,
quand
nous
gardons
quelque
honnestete
en
nostre
facon
de
nous
accoustrer.
Or
il
est
vray
que
les
hommes
pourront
bien
faillir:
encores
qu'ils
ne
s'accoustrent
point
en
femmes,
toutesfois
quand
ils
useront
de
pompes,
et
qu'ils
se
voudront
monstrer,
ce
sont
autant
de
superfluitez
qui
desia
desplaisent
a
Dieu
pour
une
autre
raison.
Si
les
femmes
aussi,
encores
qu'elles
ne
s'accoustrent
point
de
la
vesture
des
hommes,
sont
par
trop
pompeuses
et
braves,
et
qu'elles
vueillent
avoir
grand
lustre,
elles
ne
laisseront
point
d'offenser
Dieu,
et
pour
une
autre
raison
(comme
i'ay
desia
dit).
Mais
tant
y
a
qu'en
premier
lieu
il
nous
faut
avoir
ceci,
que
les
hommes
soyent
accoustrez
d'une
telle
facon,
qu'ils
ne
soyent
point
effeminez:
ainsi
qu'on
le
voit
quelque
fois,
qu'il
y
en
a
qui
s'attiffent
comme
des
espousees.
Quand
donc
ils
auront
cela,
il
semble
qu'ils
soyent
marris
que
Dieu
ne
les
ait
fait
femmes,
et
que
quasi
ils
voudroyent
renoncer
leur
sexe.
Et
cela
est
une
chose
honteuse.
Aussi
quand
les
femmes
seront
accoustrees
en
gendarmes:
comme
il
y
en
a
qui
aimeroyent
mieux
porter
une
hacquebute
sur
leur
col,
qu'une
quenouille.
Cela
est
contre
nature,
et
nous
doit
estre
detestable:
encores
qu'il
ne
fust
point
dit,
et
que
nous
n'eussions
point
la
loy
et
l'ordonnance
de
Dieu,
si
est-ce
que
de
nostre
coste
nous
voyons
que
cela
est
estrange:
et
quiconques
a
quelque
semence
de
purete
en
luy,
il
en
iugera
ainsi.
Voila
donc
quant
au
premier
degre,
c'est
assavoir
que
la
facon
que
tiendront
les
hommes
a
s'accoustrer,
monstre
que
Dieu
les
a
creez
pour
estre
hommes:
et
puis,
que
les
femmes
retiennent
la
modestie
qui
est
convenable
a
leur
sexe.
Voila
quant
au
premier.
Mais
en
general,
quant
au
second
aussi
notons,
que
Dieu
veut
qu'en
nous
accoustrant
nous
regardions
l'usage
et
l'honnestete.
Voila
deux
choses
qui
nous
doivent
estre
en
recommandation.
Il
y
a
l'usage
premierement.
Or
quand
ie
parle
de
l'usage,
c'est
afin
qu'on
se
contente
d'avoir
accoustremens
pour
se
preserver
contre
le
froid
et
le
chaut.
Et
puis
l'honnestete,
qu'on
soit
couvert,
et
qu'on
soit
habille,
en
sorte
qu'on
ne
se
vienne
point
desguiser,
comme
pour
iouer
des
farces,
et
pour
attirer
par
nouveaute
les
yeux
des
hommes,
afin
qu'on
dise:
Qui
est
cestuy-ci?
O
c'est
un
tel.
Quand
donc
nous
aurons
l'usage,
c'est
a
dire,
qu'il
nous
suffira
que
nous
soyons
vestus,
et
au
reste,
que
nous
tiendrons
quelque
mesure,
tellement
que
nous
ne
pervertirons
point
l'ordre
public:
voila
la
reigle
que
Dieu
approuvera.
Et
quand
les
femmes
aussi
ne
seront
point
par
trop
curieuses
a
s'attiffer,
et
qu'elles
ne
voudront
point
attirer
les
yeux
de
chacun,
afin
qu'on
les
regarde
en
leur
parure
:
voila
aussi
une
honnestete
que
Dieu
nous
recommande.
Et
c'est
pourquoy
S.
Paul
dit,
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