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NOTICE
PRELIMINAIRE.
20
n.
Nous
saI8Issons
cette
occasion
pour
revenir
a
une
autre
confession,
plus
importante
que
la
premiere
par
l'autorite
dont
elle
a
joui
dans
toutes
les
eglises
reformees
de
France,
et
sur
l'origine
de
laquelle
le
dernier
mot
n'a
pas
encore
ete
dit.
Nous
trouvons
a
ce
sujet
une
note
a
notre
adresse
dans
la
plus
recente
publication
de
M.
Amedee
Roget,
que
nous
aimons
a
appeler
notre
savant
collaborateur
et
dont
les
utiles
recherches
nous
ont
souvent
deja
ete
d'un
secours
tres-opportun.
Dans
son
Histoire
du
peuple
de
Geneve
T.
V.
p.
277
il
vient
a
parler
de
la
Confession
de
1559
et
mentionne
la
lettre
de
Morel
a
Calvin
du
5
(le
9
est
une
faute
d'impression)
Juin
1559
dans
laquelle,
en
parlant
des
travaux
du
Synode
de
Paris
tenu
dans
les
derniers
jours
de
Mai,
il
met
cette
phrase:
Confessioni
vestrae
nonnulla
visum
est
addere,
perpauca
vero
commutare.
A
quoi
M.
Roget
ajoute
en
note:
vDe
quelle
Confession
entendait
parler
Morel
lorsque,
s'adressant
a.
Calvin,
il
lui
disait
votre
Confession?
Nous
pensons
qu'il
avait
en
vue
la
Confession
que
l'Eglise
de
Paris
avait
adoptee
vers
la
fin
de
Pan
1557,
et
qui
avait
ete
elaboree
a
l'instigation
de
Beze
et
de
Calvin,
et
soumise
a
l'approbation
de
ce
dernier.
Cet
expose
avait
ete
compose
en
vue
de
prouver
aux
princes
et
aux
theologiens
allemands
que
les
doctrines
des
fideles
de
France
ne
s'eloignaient
en
rien
des
croyances
de
l'Eglise
des
premiers
siecles.
C'est
ce
document
qui
servit,
suivant
toute
apparence,
de
base
au
Synode
pour
rediger
une
confession
definitive,
car
elle
en
reproduit
le
contenu
en
l'amplifient.
Les
editeurs
strasbourgeois
paraissent
croire
que
Calvin
envoya
directement
un
projet
de
confession
au
Synode;
mais
cette
supposition
ne
nous
parait
pas
s'accorder
avec
le
fait
que
Calvin
semble
avoir
ete
pris
au
depourvu,
et
que
sa
correspondance
ne
fait
aucune
allusion
a
l'envoi
d'une
piece
ecrite.
Voir
le
texte
de
la
Confession
adoptee
par
le
Synode
dans
0pp.
Calv.
VIL
p.
733.738"
(lisez:
IX.
731.752).
Il
y
a
la
plusieurs
allegations
a
l'egard
desquelles
nous
sommes
completement
d'accord
avec
l'auteur:
La
Confession
de
1557
nous
a
paru,
a
nous
aussi,
avoir
ete
soumise
a
l'approbation
de
Calvin
(Prolegg.
T.
IX.
p.
lv)',
les
diverses
confessions
peuvent
passer
pour
des
retouches
ou
amplifications
l'une
de
l'autre,
car,
au
fond,
elles
disaient
toutes
necessairement
la
meme
chose,
si
bien
qu'on
ne
sait
pas
trop
pourquoi
on
en
faisait
toujours
de
nouvelles;
enfin
la
correspondance''de
Calvin
ne
fait
aucune
allusion
a
un
projet
envoye
par
lui
a
Paris.
Mais
il
y
a
d'autres
assertions
au
sujet
desquelles
nous
ne
saurions
nous
ranger
a
l'avis
de
l'honorable
historien.
Il
y
a
d'abord
le
fait
qu'il
identifie
la
confession
de
l'Eglise
de
Paris
qui
remonte
a
1557,
et
qui
etait
adressee
au
Roi
de
France,
comme
le
texte
le
dit
explicitement,
avec
celle
de
1562
qui
est
adressee
a
l'Empereur
et
aux
Etats
de
l'Empire.
Ce
sont
deux
pieces
totalement
differentes,
la
premiere
remplissant
a
peine
six
de
nos
colonnes,
la
seconde
vingt.
Ensuite
nous
ne
voyons
pas
trop
bien
pourquoi
le
Synode
aurait
tant
tenu
a
ce
que
sa
confession
ne
fut
pas
rendue
publique,
s'il
n'avait
fait
qu'amplifier
un
document,
redige
dix-huit
mois
auparavant
pour
etre
presente
au
Roi
et
ayant
ainsi
un
caractere
officiel.
Enfin
nous
ne
voyons
pas
de
raison
pourquoi
Morel,
ecrivant
de
Paris,
en
pleine
eglise
de
la
capitale,
du
sein
de
laquelle
la
confession
de
1557
etait
emanee,
l'aurait
nommee
votre
confession,
et
non
plutot
notre
confession.
Car
les
quelques
observations
que
Calvin
y
avait
ajoutees
(Proll.
1.
c.)
ne
pouvaient
rien
changer
au
fait
qu'elle
avait
ete
redigee
a
Paris.
Tout
cela
cependant
ne
prouve
pas
encore
que
nous
ayons
eu
raison,
de
notre
cote,
d'expliquer
le
terme
employe
par
Morel
comme
nous
l'avons
fait.
Nous
tacherons
done
de
faire
voir,
par
quelques
considerations
additionnelles,
que
l'opinion
que
nous
avons
hasardee
il
y
a
dix
ans,
peut
encore
etre
rendue
plausible,
tant
qu'on
ne
decouvre
pas
des
temoignages
qui
l'ecartent
directement.
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