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SUR
LE
DEUTER
CHAP.
XXXIII.
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que
si
encores
elle
le
fait,
c'est
si
lasehement
que
rien
plus:
on
trouvera
tousiours
la
faute
en
ce
que
les
biens
de
ce
monde
nous
retarderont
de
suyvre
le
bien
auquel
Dieu
nous
appelle.
Or
ici
au
contraire
il
est
dit,
qu'alors
nous
serons
approuvez
de
Dieu
en
l'usage
de
ses
benefices,
quand
nous
serons
son
peuple,
quand
nous
cercherons
a
faire
iustice
et
iugement,
c'est
a
dire,
que
nous
ne
prendrons
point
ceste
couverture,
que
nous
sommes
empeschez,
que
nous
n'y
avons
peu
entendre:
comme
nous
voyons
ces
subterfuges
frivoles,
que
l'un
alleguera:
I'ay
achete
un
paire
de
boeufs,
i'ay
achete
une
metairie:
que
l'autre
dira:
I'ay
prins
femme,
et
estant
marie
ie
ne
puis
pas
aller
la
ou
Dieu
m'appelle.
Quand
donc
nous
cognoistrons
que
ce
sont
autant
d'empeschemens
pour
nous
que
les
benefices
de
Dieu,
qui
de
leur
nature
nous
devroyent
estre
esperons
pour
nous
picquer,
afin
que
nous
vinssions
a
luy
d'une
affection
tant
plus
ardente:
que
nousnous
efforcions
tant
plus
vertueusement,
pour
surmonter
tout
ce
qui
nous
empesche
et
retarde.
Au
reste,
quand
il
est
parle
de
iustice
et
de
iugement,
notons
que
c'est
pour
la
conqueste
du
pays.
Mais
Moyse
appelle
cela
iustice
de
Dieu
et
son
iugement,
selon
la
forme
commune
de
l'Escriture
saincte:
car
ces
mots
ici
signifient
la
reigle
que
Dieu
nous
donne.
Et
c'est
encores
un
poinct
notable.
Car
quelque
fois
d'un
mot
nous
pouvons
tirer
bonne
doctrine.
Ce
n'est
pas
sans
raison
que
le
S.
Esprit
use
de
ces
mots
tant
excellens,
pour
dire,
obeir
a
Dieu,
qu'on
dise,
faire
la
iustice
de
Dieu,
ou
faire
son
iugement.
Oar
par
cela
il
monstre,
que
cependant
que
les
hommes
se
gouverneront
a
leur
phantasie,
qu'ils
vont
a
tors
et
a
travers,
qu'il
n'y
a
nulle
droicture
en
eux.
Il
est
vray
qu'ils
se
feront
accroire
que
leur
vie
est
bien
reiglee,
qu'il
n'y
a
que
mordre:
car
chacun
se
plaist
en
sa
phantasie,
comme
dit
Salomon
:
mais
cependant
voici
Dieu
qui
prononce
du
ciel,
qu'il
n'y
a
autre
droicture
sinon
celle
dont
Dieu
est
autheur,
il
n'y
a
autre
iustice:
bref
que
nous
ne
faisons
qu'errer,
que
nous
sommes
comme
bestes
esgarees,
si
nous
ne
sommes
fondez
sur
la
parolle
de
Dieu.
Or
naintenant
regardons
comment
le
monde
s'est
acquitte
de
ceci.
Car
il
est
tant
difficile
que
rien
plus
de
nous
retenir
sous
l'obeissance
de
Dieu:
que
nous
ne
nous
flattions
point
pour
inventer
ceci
et
cela.
Car
quoy
qu'il
en
soit,
ceci
ue
pourra
iamais
estre
change,
c'est
assavoir
que
nous
obeissons
a
Dieu,
quand
nous
ferons
iustice
et
iugement.
Et
en
suyvant
nos
phantasies,
nous
tenons
des
chemins
tortus
et
obli
ques:
bref
nous
ne
ferons
que
tracasser
ca
et
la
sans
nous
advancer.
Et
mesmes
ceste
circonstance
merite
bien
d'estre
notee.
Car
de
prime
face
on
ne
diroit
pas
que
ce
fust
iustice
et
iugement
de
s'en
aller
tout
tuer.
Car
voila
a
quelle
condition
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