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SERMON
OXCVII.
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Maintenant
nous
voyons
ce
que
Moyse
a
entendu
en
somme.
Or
par
ce
passage
nous
sommes
admonnestez,
qu'en
tout
ce
que
nous
faisons
il
nous
faut
regarder
la
volonte
de
Dieu.
Oar
si
tost
que
nous
en
declinons,
il
n'y
a
plus
d'excuse,
quelque
couleur
ou
couverture
que
nous
pretendions.
Voici
donc
une
reigle
pour
bien
discerner
entre
le
bien
et
le
mal,
que
si
les
hommes
se
rangent
a
ce
que
Dieu
leur
ordonne,
qu'ils
n'attentent
rien,
qu'ils
ne
se
donnent
nulle
liberte
de
faire
ceci
ou
cela,
sinon
qu'ils
cognoissent
qu'il
plaist
ainsi
a
Dieu:
alors
tout
ira
bien.
Et
c'est
une
doctrine
bien
notable,
afin
que
nous
ne
vaguions
point
en
nostre
vie,
et
que
nous
ne
soyons
point
aussi
en
doute
ou
scrupule
pour
nous
enquerir
de
ce
qui
est
de
faire.
Que
donc
nous
ayons
tousiours
la
volonte
de
Dieu
devant
nos
yeux,
afin
de
faire
ce
qu'il
nous
commande,
de
suyvre
la
ou
il
nous
appelle:
et
alors
si
les
hommes
nous
calomnient,
si
nous
sommes
condamnez
d'eux,
que
ce
nous
soit
tout
un
:
moyennant
que
nous
soyons
absouts
devant
Dieu,
cela
nous
doit
bien
suffire.
Car
nous
voyons
sur
quoy
est
fondee
l'absolution
que
met
ici
Moyse
pour
iustifier
la
lignee
de
Gad,
c'est
qu1
il
a
veu
qu'il
y
avoit
portion
du
legislateur,
c'est
a
dire,
que
sans
contredire
a
la
volonte
de
Dieu
qu'il
pouvoit
demander
ce
partage
ici.
Car
c'est
Dieu
qui
nous
fait
tenir
debout,
quand
il
nous
iustifiera:
et
si
tost
aussi
qu'il
prononcera
le
mot
pour
nous
condamner,
il
faut
que
nous
trebuschions,
encores
que
tout
le
monde
nous
voulust
soustenir.
Et
ce
mot
de
legislateur
est
bien
a
noter:
car
c'est
aussi
a
ce
qu'a
regarde
S.
laques,
en
disant,
qu'il
n'y
a
qu'un
seul
legislateur
qui
peut
damner
et
perdre,
et
qui
peut
sauver
aussi.
Il
nous
monstre
que
ce
n'est
pas
a
nous
de
donner
sentence
contre
nos
freres
:
car
nous
usurpons
par
trop.
Et
pourquoy?
Car
il
n'y
a
que
Dieu
(dit-il)
auquel
il
appartienne
de
condamner
et
d'absoudre.
Et
pourquoy?
Car
il
est
luy
seul
Iuge,
et
nous
sommes
subiets
a
luy:
c'est
son
office
de
nous
imposer
loy,
et
de
nous
mettre
le
ioug
sous
lequel
il
veut
que
grans
et
petis
s'humilient.
Et
ainsi,
en
ce
passage
il
est
dit,
que
Gad
ayant
cogneu
qu'il
y
avoit
portion
cachee
du
Legislateur,
il
a
licitement
peu
requerir
que
la
il
eust
son
partage,
assavoir
en
la
montagne
de
Basan,
et
qu'il
ne
trainast
pas
tousiours
son
bestail.
Nous
voyons
donc
maintenant
qu'en
la
personne
de
ceux
dont
parle
Moyse,
nous
avons
une
reigle
generale,
pour
monstrer
que
quand
nous
aurons
suyvi
ce
qui
estoit
agreable
a
Dieu,
et
que
nous
n'aurons
point
outrepasse
nostre
mesure:
que
ce
nous
est
une
approbation
pour
despitter
tout
le
monde,
quand
on
trouvera
a
redire
en
ce
que
nous
aurons
fait.
Mais
aussi
a
l'opposite,
quand
nous
n'aurons
point
a
parolle
de
Dieu
pour
nous
conduire
et
pour
nous
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