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SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXXIII.
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qu'il
falloit
que
ce
peuple-la
fust
exerce
en
divers
combats,
mais
que
tousiours
Dieu
luy
aideroit,
et
luy
donneroit
moyen
de
renverser
ses
ennemis.
Et
pourtant
apprenons
qu'encores
que
nostre
Seigneur
permette
qu'il
nous
faille
endurer
beaucoup
de
fascheries
que
ce
n'est
pas
pourtant
qu'il
nous
reiette,
ne
qu'il
ne
vueille
nous
estre
propice,
et
que
nous
sentirons
sa
bonte.
Car
que
sont-ce
que
les
benedictions
que
recite
ici
Moyse,
et
Iacob
au
passage
que
nous
avons
allegue,
sinon
un
tesmoignage
certain
que
Dieu
se
vouloit
monstrer
propice
envers
les
lignees
d'Israel?
Et
toutesfois
cela
n'empesche
pas
qu'il
n'y
ait
eu
des
troubles,
qu'il
n'y
ait
eu
des
guerres,
qu'il
n'y
ait
eu
des
tentations
beaucoup.
Et
ainsi,
ne
pensons
pas
quand
Dieu
nous
tiendra
pour
ses
enfans,
et
qu'il
aura
pitie
de
nous,
que
nous
soyons
pourtant
exemptez
de
toute
fascherie,
que
nous
ayons
toutes
nos
aises,
que
tout
nous
vienne
a
souhait
et
selon
nostra
appetit:
car
cependant
nous
serons
affligez
et
molestez.
Qu'il
nous
suffise
donc
que
nous
ayons
Dieu
pour
nous,
lequel
en
la
fin
nous
adresse,
et
nous
donne
telle
delivrance
et
issue
en
tous
nos
maux,
que
nous
sachions
que
vrayement
il
se
tient
de
nostre
coste.
Quand
nous
avons
cela,
que
nous
passions
patiemment
parmi
toutes
les
tribulations
qu'il
nous
faudra
souffrir.
Il
sensuit
:
Que
Gad
a
veu
qu'il
y
avoit
portion
du
legislateur
cachee,
et
neantmoins
qu'il
viendra
avec
les
princes
pour
faire
la
iustice
de
Dieu
et
son
iugement.
Moyse
recite
ce
qui
estoit
desia
advenu
touchant
la
lignee
de
Gad,
et
l'excuse
de
ce
qu'il
avoit
demande
portion
outre
le
Iordain,
c'est
assavoir
le
pays
d'Og
roy
de
Basan,
et
ce
qui
avoit
este
conqueste
devant
le
trespas
de
Moyse.
Il
sembloit
bien
qu'en
cela
ces
deux
lignees
fussent
a
condamner,
Gad
et
Ruben,
de
ce
que
c'estoit
un
appetit
trop
hastif,
de
dire,
qu'ils
fussent
partagez
devant
que
le
peuple
fust
entre
en
la
terre
promise:
mais
tant
y
a
que
Dieu
l'approuve,
a
telle
condition
qu'ils
demandent
ce
partage-la.
Et
comment?
Ce
pays
la
fust
demeure
comme
desert,
et
n'eust
de
rien
servi.
Or
voila
les
deux
lignees,
qui
alleguent
qu'ils
ont
grand
bestail,
et
que
c'est
un
pays
de
pasturage,
qu'ils
pourront
la
laisser
leurs
femmes
et
leurs
enfans,
qu'ils
ne
seront
point
en
charge
a
toute
l'armee:
et
puis
que
cependant
leur
bestail
profitera,
le
pais
sera
habite:
quant
a
leurs
personnes,
ils
s'offrent
de
venir
avec
le
peuple,
et
de
mourir
la
plustost
qu'ils
ne
s'acquittent
de
leur
devoir
en
droite
fraternite.
Moyse
donc
excuse
ceste
requeste
qu'a
fait
la
lignee
de
Gad,
de
pouvoir
habiter
outre
le
Iordain,
et
avoir
la
sa
portion
et
son
heritage.
Il
dit
donc:
Qu'il
avoit
portion
cachee
du
Legislateur.
On
expose
ce
passage
communement:
II
a
veu
que
ce
devoit
estre
le
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