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luy
donnent
estat.
C'est
maugre
moy
que
i'en
parle.
Mais
si
ie
ies
espargne,
Dieu
n'espargnera
ne
moy,
n'eux
avec.
Or
quand
ilz
ont
veu
que
tous
bons
cueurs
avoyent
[page
60]
en
detestation
un
tel
sacrilege,
que
de
fouler
la
sacree
parolle
de
Dieu
aux
piedz:
suyvant
l'article
de
lour
foy,
qu'il
est
expedient
d'estre
double
de
langue,
ilz
se
sont
vestus
de
ceste
fourreure,
soubz
laquelle
ilz
se
cachent
maintenant.
Ce
est
de
ne
point
faire
semblant
de
reiecter
l'Escriture
saincte:
mais
en
l'acceptant
la
tourner,
a
l'exemple
de
leurs
predecesseurs
les
Priscilianistes,
dont
nous
avons
parle,
et
la
transformer
en
allegories.
Tant
y
a
qu'ilz
ne
font
non
plus
d'honneur
a
la
parolle
de
Dieu,
en
la
deformant
comme
ilz
font,
que
s'ilz
la
nioyent
du
tout.
Car
ilz
retiennent
tousiours
ce
principe,
que
l'Escriture,
prinse
en
son
sens
naturel,
n'est
que
lettre
morte,
et
qui
occist:
et
pourtant
que
il
la
faut
laisser
pour
venir
a
l'Esprit
vivifiant.
Or
par
cela
ilz
tendent
a
double
fin:
c'est
premierement
qu'on
ne
se
tienne
point
au
simple
sens
de
l'Escriture,
mais
qu'on
s'en
ioue
par
expositions
allegoriques:
secondement,
qu'on
ne
se
arreste
pas
a
ce
qui
est
escrit,
pour
y
acquiescer
[page
61]
du
tout,
mais
qu'on
specule
plus
haut,
et
qu'on
cherche
revelations
nouvelles.
Combien
que
ceste
secte
soit
bien
diverse
de
celle
des
Papistes,
comme
elle
est
cent
fois
pire
et
plus
pernicieuse:
neantmoins
tous
les
deux
ont
ce
principe
commun
ensemble,
de
transfigure!1
l'Escriture
en
allegorie,
et
d'affecter
une
sagesse
meilleure
et
plus
parfaicte,
que
celle
que
nous
y
avons.
Et
tous
deux
d'un
accord
prennent
pour
couleur
ceste
sentence
de
sainct
Paul,
que
la
lettre
occist
(2
Cor.
3,
6).
Or
pource
qu'en
tirant
ce
passage
a
eux,
ilz
le
depravent
meschamment,
il
sera
mestier
de
monstrer
en
premier
lieu
l'intention
de
l'Apostre,
et
puis
nous
reviendrons
a
la
consequence
qu'ilz
en
deduisent.
L'Apostre
en
ce
passage
la,
fait
comparaison
dc
la
loy,
si
on
la
separe
de
Iesus
Christ,
avec
l'Evangile.
Il
appelle
la
loy
lettre,
pource
que
sans
la
grace
de
Dieu,
c'est
une
doctrine
froide
et
sans
efficace,
d'autant
qu'elle
n'entre
point
iusqu'au
cueur:
comme
en
un
autre
lieu
il
nomme
la
circoncision
littcrale,
celle
qui
se
faict
au
corps,
pource
qu'elle
est
seulement
[page
62]
une
ceremonie
externe
(Rom.
2,
28).
Il
appelle
au
contraire
l'Evangile
doctrine
spirituelle,
pource
que
Iesus
Christ
y
est
comprins,
lequel
vivifie
la
parolle,
la
faisant
profiter
en
noz
ames
par
son
esprit.
Il
dict
puis
apres,
que
la
loy,
demeurant
ainsi
litterale,
occist,
d'autant
que
nous
no
pouvons
trouver
en
icelle
que
condamnation.
Ce
qu'il
declaire
tantost
apres:
adioustant
que
c'est
une
predication
de
mort.
Au
contraire
l'Evangile
vivifie,
d'autant
qu'il
nous
apporte
la
grace
de
Iesus
Christ,
par
laquelle
il
fructifie
en
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