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173
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXXIII.
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ragez,
ainsi
qu'il
en
a
este
touche
par
ci
devant,
qu'il
sembloit
que
Dieu
les
eust
reprouvez,
disant:
"vous
n'estes
pas
dignes
de
iouir
de
la
liberte
commune
que
i'ay
donnee
a
mes
enfans:
car
vous
estes
de
nature
servrle,
vous
estes
de
gros
villains,
Iui
vous
laissez
ici
matter:
il
sembloit
donc
que
Heu
donnast
la
une
marque
d'ignominie,
pour
les
reietter
du
rang
de
ses
enfans:
afin
que
les
fidelles
cogneussent
que
nonobstant
qu'ils
portassent
un
fardeau
dur,
quant
au
monde,
que
toutesfois
Dieu
ne
laissoit
pas
de
les
benir.
Voila
l'intention
de
Moyse.
Or
ici
nous
avons
a
noter
en
general,
combien
que
les
hommes
soyent
habiles
au
travail,
quand
ils
auront
industrie,
et
que
rien
ne
leur
defaudra,
si
faut-il
neantmoins
que
toute
leur
prosperite
vienne
de
Dieu
et
de
sa
pure
grace.
Car
ce
n'est
point
sans
cause
que
Moyse
rameine
ici
la
lignee
de
Zabulon
a
Dieu.
Voila
de
gens
qui
ne
8'espargnent
point,
ils
exposent
leur
vie
en
hazard,
ils
traffiquer^
ca
et
la
en
pays
estranges:
on
diroit
que
s'ils
sont
riches,
il
ne
s'en
faut
point
esbahir,
car
ils
ont
l'esprit,
ils
sont
vigilans,
il
y
a
le
travail,
ils
ont
les
moyens
humains:
voiremais
quand
tout
cela
sera
venu
en
conte,
il
nous
est
monstre
que
sans
la
benediction
de
Dieu
tout
leur
seroit
inutile.
Et
ainsi
donc
apprenons
de
ne
point
rien
presumer
de
nostre
labeur
ou
vertu,
ou
de
rien
qui
soit:
mais
qu'un
chacun
se
recommande
a
Dieu,
afin
qu'il
nous
conduise
en
toutes
nos
affaires,
comme
nous
avons
veu
par
ci
devant:
Tu
ne
diras
point
que
c'est
ta
main
qui
t'a
acquis
a
manges:
mais
cognoy
que
ton
Dieu
qui
a
nourri
tes
peres
'
par
l'espace
de
quarante
ans
au
desert,
auiourd'huy
c'est
celuy
duquel
tu
recois
nourriture.
Voila
donc
quant
a
un
item.
Et
au
reste
quant
a
la
lignee
d'Issachar,
nous
avons
a
noter
que
s'il
plaist
a
Dieu,
a
cause
de
nostre
imperfection,
de
nous
priver
de
quelques
biens
terriens,
qu'il
ne
faut
point
pour
cela
nous
fascher
outre
mesure:
mais
portons
patiemment
le
ioug,
qu'il
nous
suffise
que
Dieu
cependant
nous
convertit
a
bonne
fin
ce
qui
de
soy
a
este
comme
un
tesmoignage
qu'il
nous
reprouve,
et
qu'il
nous
fait
servir
cela
a
un
aide
de
nostre
salut.
Exemple,
il
adviendra
qu'un
peuple
aura
quelque
vice
en
soy,
comme
nous
en
verrons
les
uns
qui
seront
grossiers,
qui
ne
s'adonneront
point
a
beaucoup
de
choses
qui
seroyent
bonnes
et
propres:
les
autres
seront
lasches
de
coeur:
les
autres,
encores
qu'ils
ne
s'espargnent
point,
toutesfois
auront
quelque
autre
vice,
qui
les
empeschera
qu'ils
ne
pourront
pas
du
tout
cercher
leur
profit
et
leurs
commoditez.
Et
bien,
nostre
Seigneur
les
privera
ausai
de
beaucoup
de
choses,
qu'il
donnera
aux
autres
qui
travaillent,
sa
main
sera
estendue
pour
benir
le
labeur
de
ceux
qui
s'employent,
quand
ils
auront
industrie.
Nostre
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