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soubz
terre:
qu'il
n'avoit
point
commande
en
vain
au
peuple
d'Israel,
de
le
chercher
(Es.
45,
19).
Ferons
nous
ce
deshonneur
a
nostre
Seigneur
Iesus,
de
dire
qu'il
soit
venu
au
monde
pour
obscurcir,
ou
plustost
esteindre
la
clarte
[page
55]
qui
estoit
au
paravant?
pour
brouiller
ce
qui
estoit
liquide?
pour
envelopper
ce
qui
estoit
sans
doubte?
Comment
cela
luy
competeroit
il,
veu
qu'il
est
le
soleil
de
iustice
(Mal.
4,
2)?
veu
qu'il
est
la
lumiere
du
monde
(Iean
8,
12):
et
que
son
oifice
est
d'esclarcir
les
tenebres?
N'est
ce
pas
le
blasphemer
trop
outrageusement?
D'avantage
il
s'en
faut
beaucoup,
que
ce
que
sainct
Paul
dict
de
l'Evangile
(2
Cor.
B,
14;
4,
4),
s'accorde
a
ce
qu'ilz
pretendent.
Car
il
luy
donne
ce
tesmoignage,
que
c'est
une
doctrine
patente
et
lui
sante,
pour
nous
manifester
la
face
de
Dieu
en
Iesus
Christ,
sans
qu'il
y
ait
aucun
voile
pour
empescher
ce
regard.
Puis
il
adiouste
que
s'il
y
a
quelqu'un
qui
ne
voye
goutte
en
si
grande
clarte,
il
faut
qu'il
soit
aveugle
du
Diable.
Ie
laisse
aux
lecteurs
a
considerer
combien
il
y
a
a
dire
entre
sainct
Paul
et
ces
brouillons.
C'est
qu'il
&e
vante
d'avoir
une
doctrine
claire,
pure,
certaine,
facile
a
tout
le
monde,
disant,
que
celuy
qui
use
d'obscurite,
emprunte
un
voile
d^
honte,
pour
couvrir
sa
turpitude.
Ceux
cy
mettent
[page
56]
peine
non
seulement
a
entortiller
leur
doctrine,
en
sorte
qu'on
n'y
voye
ne
fin
ne
commencement:
mais
aussi
a
la
tourner
ca
et
la,
et
faire
des
ioueurs
de
passe
passe.
Quant
a
cest
exemple
de
Iesus
Christ,
dont
ilz
s'arment:
il
faudroit
que
Iesus
Christ
se
renoncast,
pour
adherer
a
eux.
Car
il
n'est
point
d'une
nature
contraire
a
celle
de
son
Evangile.
Et
comme
i'ay
desia
remonstre,
il
n'a
pas
parle
en
paraboles,
pour
tenir
propos
a
deux
visages,
ou
pour
gergonner
sans
intelligence:
mais
plustost
pour
mieux
imprimer
sa
doctrine
aux
cueurs
des
fideles,
et
luy
donner
plus
de
lustre.
IJt
combien
que
ces
infideles
n'y
entendoyent
rien
et
n'en
rapportoyent
nul
profit,
si
n'est-ce
pas
a
dire
que
ce
fussent
enigmes
confus:
mais
plustost
faut
regarder
dont
la
faute
venoit.
Or
il
Pexprime
quand
il
reitere
tant
souvent:
Celuy
qui
a
aureilles
pour
ouyr
qu'il
oye.
Car
par
cela
il
signifie
qu'il
y
en
a
beaucoup
de
sours
ausquelz
on
a
beau
parler
devant
qu'ilz
escoutent.
Finablement
il
conclud
[page
57]
qu'en
iceux
est
verifie
le
dire
d'Esaie,
qu'ilz
sont
aveuglez
en
leur
entendement,
et
endurcis
en
leur
cueur,
a
fin
de
perir
en
leur
incredulite
(Matth.
13,
14;
Es.
6,
9
ss.).
Parquoy
s'ilz
veulent
estre
estimez
vrays
imitateurs
de
nostre
Seigneur,
qu'ilz
facent
comme
sainct
Paul:
qu'ilz
ostent
et
reiectent
tous
voiles,
qui
sont
signes
de
honte,
et
nous
enseignent
un
Evangile
pur
et
net,
et
qui
ne
soit
difficile
a
entendre,
sinon
a
ceux
qui
seront
alienez
de
leur
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