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CONTRE
LA
SECTE
172
Enquoy
ie
ne
voudrois
autres
iuges
que
les
Payens
pour
les
condamner,
car
iceux
ont
bien
congneu
et
ont
prononce,
qu'il
n'y
a
rien
plus
contraire
a
une
bonne
nature,
que
de
se
transfigurer
par
astuce:
tellement
que
selon
leur
sentence
il
vaudroit
mieux
ressembler
a
un
lion,
qu'a
un
renard.
Mais
encor
ne
se
contentent
ilz
pas:
s'ilz
ne
font
cest
opprobre
a
Dieu,
de
dire
qu'ilz
tiennent
cela
de
luy,
s'armans
de
ce
qui
est
dict
au
2.
Pseaulme
(v.
4):
Celuy
qui
habite
en
haut
se
rira
d'eux.
Voulans
par
cela
prouver
que
Dieu
est
un
simulateur.
Voila
comment
ilz
appliquent
l'escriture.
Le
Prophete,
voulant
signifier
que
Dieu
differe
son
iugement
sur
les
iniques
et
les
persecuteurs
de
son
Eglise,
les
laissant
pour
un
temps
impunis,
non
pas
qu'il
donne,
ou
qu'il
n'y
puisse
remedier:
mais
plustost
qu'il
se
moque
de
leur
audace,
en
attendant
[page
53]
que
le
temps
de
leur
ruine
soit
venu,
use
do
ce
propos.
Et
le
faict
a
nostre
consolation:
a
fin
que
nous
ne
perdions
point
couraige,
quand
nous
voyons
les
meschans
en
auctorite,
et
que
ce
pendant
l'ayde
de
Dieu
ne
nous
apparoit
point.
Ces
villains
prenent
cela
pour
faire
Dieu
un
gaudisseur,
qui
se
contreface
pour
abuser
le
monde.
Ilz
en
imposent
autant
puis
apres
a
Iesus
Christ.
A
co
propos
ilz
alleguent
la
response
qu'il
fit
a
ses
Apostres:
que
c'estoit
a
eux
qu'il
convenoit
clairement
exposer
les
secretz
du
Royaume
de
Dieu:
mais
qu'au
peuple
qui
n'estoit
pas
digne
d'ouir
la
simple
verite
et
aperte,
il
parloit
en
paraboles
(Matth.
13,
l
l
;
Marc
4,
25;
Luc
8,
18;
19,
26).
Comme
si
nostre
Seigneur
Iesus
usant
de
paraboles,
eust
dict
le
blanc
estre
noir,
ou
qu'il
eust
donne
a
entendre
une
chose
pour
l'autre,
a
fin
de
faire
muser
1)
les
auditeurs,
ou
plustost
leur
faire
concevoir
ce
qui
estoit
le
plus
loing
de
son
intention.
On
voit
quelles
estoyent
les
similitudes
ou
paraboles,
desquelles
il
est
question:
assavoir,
[page
54]
propres
et
convenables
a
signifier
ce
qu'il
entendoit.
On
voit
dequoy
elles
pouvoyent
servir:
assavoir,
en
premier
lieu,
de
donner
couleur
et
maieste
au
propos,
en
reveillant
les
espritz
des
auditeurs,
et
les
rendant
plus
attentifz.
Secondement,
de
donner
aux
mesmes
auditeurs
une
poincte
a
la
traverse,
leur
laissant
puis
apres
considerer
le
sens.
Il
est
certain
qu'elles
ont
besoing
d'exposition:
d'autant
que
les
choses
y
sont
obliquement
proposees
soubz
figures.
Mais
qui
empeschoit
le
peuple
d'en
avoir
l'intelligence,
sinon
qu'il
n'en
tenoit
compte,
et
qu'il
aymoit
mieux
demeurer
en
son
ignorance,
que
d'enquerir
pour
estre
apprins?
Du
temps
de
l'ancien
Testament,
Dieu
protestoit
par
Esaie
son
prophete,
qu'il
n'avoit
point
parle
en
cachette,
ne
par
des-
1)
circumduceret
animos.
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