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SUR
LA
PREMIERE
A
TIMOTHEE.
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sa
presence.
C'est
donc
la
raison
dont
il
use
maintenant
pour
le
picquer
d'avantage
a
faire
son
devoir:
Tu
scais
(dit-il)
que
ie
t'ay
laisse
a
Ephese:
comme
s'il
disoit,
Ta
compagnie
m'estoit
bien
profitable,
et
quand
il
a
falu
que
i'aye
este
separe
de
toy,
ce
n'a
pas
este
qu'a
grand
regret:
d'autant
plus
donc
dois-tu
maintenant
t'efforcer,
voyant
que
tu
me
defaux.
Si
ce
n'estoit
que
l'oeuvre,
auquel
tu
es,
desire
un
homme
qui
ne
fust
point
vulgaire,
et
qu'il
en
fust
mestier,
i'eusse
mieux
aime
t'avoir
avec
moy,
et
tu
pourrois
servir
a
Dieu.
Pourtant
advise
que
le
temps
ne
soit
point
la
perdu.
Or
regardons
maintenant
ce
que
sainct
Paul
luy
ordonne,
le
veux
(dit-ii)
que
tu
denonces
a
aucuns
qu'ils
n'enseignent
pas
autrement,
et
qu'ils
ne
s'amusent
point
aux
fables
et
genealogies
infinies.
S.
Paul
ne
commande
point
yci
a
Timothee
qu'il
presche,
qu'il
face
son
office
accoustume:
car
cela
seroit
superflu:
mais
en
parlant
a
luy
(comme
nous
avons
touche
ce
matin),
il
luy
donne
authorite
et
l'arme
a
l'encontre
de
ceux
qui
autrement
ne
se
fussent
pas
aiseement
rangez:
voire
pource
que
c'estoyent
gens
ambitieux,
et
qui
se
vouloyent
faire
valoir,
et
mesmes
qui
avoyent
tasche
de
surmonter
Timothee.
Sainct
Paul
donc
n'instruit
pas
yci
celuy
auquel
il
parle,
de
faire
son
office
simplement,
mais
plustost
il
luy
declare
que
si
on
mesprise
ses
advertissemens,
que
cela
s'adressera
a
Dieu.
Et
c'est
afin
que
les
fideles
ne
se
laissent
point
mener
par
ceux
qui
seulement
pour
s'avancer
eussent
trouble
tout
Tordre
de
l'Eglise.
Voila
pour
un
item.
Cependant
nous
voyons
comme
le
diable
a
tousiours
machine
de
corrompre
ou
obscurcir
la
pure
doctrine,
que
ce
n'est
point
un
mal
qui
commence
d'auiourd'huy.
Vray
est
que
Dieu
eust
bien
peu
empescher
cela,
mais
il
a
voulu
que
les
fideles
fussent
exercez
en
ce
combat.
Comme
auiourd'huy
quand
nous
voyons
qu'il
y
a
des
gens
qui
ne
demandent
que
de
pervertir
la
bonne
doctrine,
ou
de
semer
quelques
zizanies,
scachons
que
Dieu
nous
esprouve,
et
qu'il
veut
scavoir
quelle
fermete
et
constance
il
y
a
en
nous,
et
si
nous
avons
prins
bonne
racine
en
la
foy.
Car
combien
qu'il
y
ait
gens
volages
et
des
esprits
escervelez
qui
mettent
en
avant
beaucoup
de
folies
et
de
speculations
frivoles,
ceux
qui
auront
este
bien
confermez
en
l'Evangile,
persisteront
tousiours,
et
ne
seront
point
desbauchez,
pourtant
que
S.
Paul
dit
qu'il
faut
qu'il
y
ait
des
heresies
et
des
sectes,
afin
que
ceux
qui
ont
vrayement
creu
a
Dieu,
soyent
esprouvez,
et
qu'ils
passent
comme
par
l'estamine,
que
cela
soit
un
droit
examen
pour
discerner
les
vrais
enfans
de
Dieu
d'avec
les
hypocrites.
Voila
ce
que
nous
avons
a
noter
de
ce
passage,
c'est
que
des
le
commencement
que
l'Evangile
a
este
publie,
le
diable
a
suscite
des
brouillons
qui
ont
voulu
mettre
en
avant
Calvini
opera.
Vol.
LIII.
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