4:17
17
LIVRE
III.
CHAPITRE
IL
18
il
est
en
soy,l)
mais
quel
il
nous
veut
estre.
Nous
avons
donc
desia
que
la
foy
est
une
cognoissance
de
la
volonte
de
Dieu
prinse
de
sa
parolle.
Le
fondement
d'icelle
est
la
persuasion2)
qu'on
a
de
la
verite
de
Dieu:
de
laquelle
cependant
que
ton
coeur
n'a
point
la
certitude
resolue,
la
parolle
a
son
authorite
bien
debile
ou
du
tout
nulle
en
toy.
Davantage,
il
ne
suffit
pas
de
croire
que
Dieu
est
veritable,
qu'il
ne
puisse
mentir
ne
tromper,
si
tu
n'as
ceste
resolution,
que
tout
ce
qui
procede
de
luy,
est
verite
ferme
et
inviolable.
7.8)
Mais
d'autant
que
le
coeur
de
l'homme
n'est
point
conferme
en
foy
par
une
chacune
parolle
de
Dieu,
il
faut
encore
chercher
que
c'est
que
la
foy
proprement
regarde
en
la
Parolle.
C'estoit
une
voix
de
Dieu,
celle
qui
fut
dite
a.
Adam,,
Tu
mourras
de
mort;
c'estoit
une
voix
de
Dieu,
qui
fut
dite
a
Cain,
Le
sang
de
ton
frere
crie
a
moy
de
la
terre
(Gen.
2,
17;
4,
10):
mais
toutes
telles
sentences
ne
pouvoyent4)
sinon
esbranler
la
foy
:
tast
s'en
faut
qu'elles
fussent
pour
l'establir.
Nous
ne
nions
pas
cependant
que
l'office
de
la
foy
ne
soit
de
donner
consentement
a.
la
verite
de
Dieu,
toutes
fois
et
quantes
qu'il
parle,
et
quoy
qu'il
dise,
et
en
quelque
maniere
que
ce
soit:
mais
nous
cherchons
a
present5)
que
c'es*t
que
la
foy
trouve
en
icelle
parolle,
pour
s'appuyer
et
reposer.
Si
nostre
conscience
ne
voit
autre
chose
qu'indignation
et
vengeance,
comment
ne
treinblera-elle
d'horreur?
Et
si
elle
a
une
fois
Dieu
en
horreur,
comment
ne
le
fuira-elle?
Or
la
foy
doit
chercher
Dieu,
non
pas
le
fuir.
H
appert
donc
que
nous
n'avons
pas
encores
la
definition
pleine:6)
puis
que
cela
ne
doit
point
estre
repute
foy,
de
cognoistre
une
chacune7)
volonte
de
Dieu.
Et8)
que
sera-ce
si
au
lieu
de
volonte,
de
laquelle9)
le
message
est
quelque
fois
triste
et
espovantable,
nous
mettons
benevolence
ou
misericorde?
Certes
en
ceste
maniere
nous
approehons
plus
de
la
nature
de
foy.
Car
lors
nous
sommes
doucement
induits
de
chercher10)
Dieu,
apres
que
nous
avons
cognu
nostre
salut
estre
en
luy:
l
l
)
ce
qu'il
nous
declaire
en
nous
asseurant
qu'il
en
a
soin.12)
Parquoy
il
nous
est
besoin
d'avoir
promesse
de
sa
1)
en
soy,
addition
de
1560.
2)
persuasion,
le
latin
porte:
praesumpta
persuasio.
3)
1541
p.
190;
1545
p.
215;
1551s.
Ch.
V.
§.
5.
4)
Le
latin
ajoute:
per
se.
5)
Le
latin
ajoute:
modo.
6)
Le
latin
ajoute:
fidei.
7)
une
chacune,
le
latin
dit:
voluntatem
Dei
qualemcunque
nosse.
8)
1541
p.
190;
1545
p.
215;
1551
s.
Ch.
F.
§.
6.
9)
de
laquelle
.
.
.
.
espovantable,
addition
de
1559.
10)
1541
s.:
nous
sommes
esmeuz
de
chercher.
11)
1541
s.
:
avons
apprins
nostre
bien
estre
en
luy.
12)
1541
s.:
qu'il
a
soing
de
nostre
salut.
Calvini
opera.
Vol
IV.
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