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IOB
CHAP.
XVI.
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et
que
ceux-la
Vont
tellement
descire
par
pieces,
que
le
fiel
luy
est
tombe
par
terre,
c'est
a
dire,
qu'il
a
este
navre
iusques
au
coeur.
Iob
parlant
ainsi,
veut
exprimer
que
Dieu
ne
Ta
point
afflige
d'une
facon
commune.
Or
regardons
maintenant
a
nous,
car
si
nous
endurons
quelque
peu
de
mal,
il
nous
semble
que
c'est
trop,
et
que
Dieu
ne
tient
point
de
mesure:
nous
sommes
si
delicats,
que
c'est
pitie,
il
ne
faut
rien
pour
nous
faire
escarmoucher
iusques
au
bout.
Encores
s'il
n'y
avoit
que
quelques
plaintes,
on
pourroit
attribuer
cela
a
nostre
foiblesse:
mais
quand
les
hommes
font
un
tel
bruit,
qu'ils
s'eslevent
a
l'encontre
de
Dieu
pour
quelque
mal
commun
qu'ils
auront
a.
souffrir,
ne
voila
pas
une
impatience
trop
grande?
N'est-ce
pas
signe
que
nous
n'avons
point
este
a
l'escole
de
Dieu
pour
apprendre
que
c'estoit
de
souffrir,
et
de
nous
rendre
obeissans
a
sa
volonte?
Ainsi
donc,
afin
que
nous
apprenions
d'estre
plus
robustes,
pour
soustenir
les
chastiemens
que
Dieu
nous
envoyera,
retenons
ce
qui
nous
est
ici
monstre:
que
Iob
qui
estoit
si
excellent
en
sainctete,
et
que
Dieu
aimoit,
neantmoins
n'a
pas
laisse
d'estre
constitue
comme
un
blanc.
Or
i'ai
dit
que
nous
devons
estre
robustes
en
nos
afflictions:
non
point
pour
nous
endurcir
contre
Dieu,
et
pour
ronger
nostre
frein,
comme
nous
en
verrons
beaucoup.
Car
voila
qui
est
cause
que
les
hommes
s'endurcissent,
et
qu'ils
ne
peuvent
estre
amenez
k
repentance.
Nous
devons
donc
estre
tendres
en
ceste
facon-la,
c'est
assavoir,
que
si
tost
que
Dieu
nous
touche,
nous
devons
estre
resveillez
pour
penser
a
luy,
que
nous
n'attendions
pas
qu'il
desgaine
l'espee
contre
nous,
et
qu'il
nous
en
navre,
que
nous
n'attendions
pas
qu'il
desploye
ses
flesches,
ne
qu'il
foudroye.
Quoy
donc?
Si
tost
que
Dieu
nous
frappe
d'un
coup
de
verge,
encores
que
ce
soit
doucement,
il
nous
faut
estre
paisibles:
et
mesmes
si
nous
estions
sages
et
bien
advisez,
nous
n'attendrions
pas
qu'il
frappast
un
seul
coup,
mais
nous
serions
advertis
a
ses
seules
menaces,
et
tascherions
de
revenir
devant
qu'il
touche.
Voila
donc
comme
il
est
bon
et
utile
que
les
fideles
sentent
la
main
de
Dieu,
et
qu'ils
ne
soyent
point
durs
aux
coups.
Car
aussi
un
cheval
sera
dur
a
l'esperon,
l'estimera-on
pour
cela?
lui
attribuera-on
a
vertu?
C'est
un
vice.
Ainsi
donc
en
est-il
de
nous,
que
si
Dieu
ne
frappe
point
a
coup
d'espee,
mais
seulement
qu'il
nous
monstre
l'ombre
d'une
verge,
nous
devons
estre
esmeus.
Mais
cependant
neantmoins
il
nous
faut
estre
robustes
en
tel
sens
comme
i'ay
dit:
c'est
que
nous
ne
perdions
point
courage,
pour
estre
tellement
angoissez,
que
nos
maux
ne
soyent
point
adoucis,
que
nous
n'ayons
nulle
apprehension
de
la
grace
de
Dieu,
car
ceux
qui
sont
ainsi
pressez,
ne
peuvent
nullement
se
reduire:
pource
que
si
nous
apprehendons
que
Dieu
Calvini
opera.
Vol
XXXIV.
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