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NOTICE
PRELIMINAIRE.
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Nous
ne
sommes
pas
encore
au
bout
de
notre
expose
des
arguments
a
produire
en
faveur
de
la
these
qui
admet
la
difference
des
auteurs.
M.
Rilliet
lui-mome
appelle
notre
attention
sur
un
point
assez
important.
Il
insiste
sur
ce
que
les
deux
documents
contiennent
la
meme
doctrine
sur
les
sujets
qui
leur
sont
communs.
Cela
va
sans
dire,
et
il
est
impossible
qu'il
en
ait
ete
autrement.
Mais
la
question
n'est
pas
la.
Il
signale
aussi
le
fait
que
la
Confession
ne
touche
pas
a
tous
les
points
developpes
dans
le
Catechisme
et
il
croit
pouvoir
expliquer
cette
difference
par
la
destination
de
la
Confession
qui,
pour
etre
mise
a
la
portee
de
tout
le
peuple,
devait
etre
reduite
a
l'expression
la
plus
simple
de
la
foi
nouvelle,
et
supprimer
ce
qu'il
y
avait
de
plus
particulierement
theologique,
et
par
consequent
de
plus
abstrus
dans
le
Catechisme.
Il
cite
a,
ce
propos
les
dogmes
du
peche
originel
et
de
la
predestination.
Nous
regrettons
de
ne
pouvoir
nous
approprier
cette
explication.
Le
mot
^abstrus
peut
etre
parfaitement
a
sa
place
quand
nous
nous
en
tenons
a
notre
conception
moderne
de
la
religion
de
l'Evangile;
mais
nous
estimons
que
les
reformateurs
se
mettaient
a
un
autre
point
de
vue
a
cet
egard,
et
notamment
Ie
plus
grand
theologien
du
seizieme
siecle
n'aurait
pas
fait
des
dogmes
en
question
la
base
de
tout
son
systeme,
s'il
n'y
avait
vu
que
des
problemes
a
mediter
dans
le
cabinet
des
metaphysiciens,
et
dont
le
peuple
n'avait
que
faire.
Le
Catechisme
etait
tout
aussi
bien
destine
a،ي
la
communaute
que
que
le
pouvait
etre
la
Confession,
et
si,
en
ce
qui
concerne
la
matiere
dogmatique,
on
a
eu
raison
de
constater
une
difference
palpable
entre
les
deux
redactions,
cela
ne
s'expliquera
pas
par
la
difference
du
but
et
du
cercle
des
lecteurs,
mais
par
celle
de
la
tendance
et
de
l'esprit
des
auteurs.
Si
Calvin
a
trouve
necessaire
de
mettre
l'imputation
du
peche
d'Adam
et
le
decret
absolu
dans
son
Catechisme,
nous
ne
voyons
aucune
raison
pour
laquelle
il
les
aurait
omis
dans
la
Confession.
Dans
le
Catechisme
de
1542
YEnfant
(qui
v
est
charge
de
reciter
le
dogme
d'apres
les
questions
que
lui
adresse
le
ministre)
est
cense
connaitre
bel
et
bien
la
these
favorite
de
la
theorie
calviniste,
qui
ne
datait
ni
de
cette
derniere
epoque,
ni
du
Catechisme
de
1537,
mais
qui
est
clairement
enseignee
dans
la
premiere
Institution,
et
qui
des
lors
fut
le
pivot
de
tout
le
systeme.
Donc,
si
elle
manque
dans
la
Confession
c'est
que
celle-ci
n'est
pas
redigee
par
Calvin.
Rappelons
encore
que
pour
lui
le
Catechisme
avait
une
importance
au
moins
tout
aussi
grande
que
la
Confession.
Il
demandait
que
les
adultes
memes
le
connussent
a
fond,
et
dans
les
visitations
a
domicile
les
ministres
examinaient
a
ce
sujet
jusqu'aux
gens
de
service.
Le
terme
de
Catechisme
ne
doit
pas
etre
restreint
au
sens
qu'il
peut
avoir
aujourd'hui.
Catechisme
et
Confession
c'est
tout
un.
Le
theologien
eprouvait
le
besoin
de
definir,
d'analyser,
d'entrer
dans
des
details;
son
collegue
presentait
au
gouvernement
une
formule
a
consacrer
par
le
serment
demande
aux
citoyens,
une
charte
ecclesiastique.
Voila
pourquoi
les
deux
pieces
ne
se
ressemblent
pas
exterieurement.
Les
differences
intrinseques
(dogmatiques),
ne
peuvent
provenir
que
de
celle
de
la
conception
personnelle
de
chaque
auteur.
Si
l'on
devait
s'etonner
qu'une
piece
aussi
importante
que
cette
charte
ait
ete
redigee
par
celui
qui
bientot
se
subordonna
en
toutes
choses
a
son
jeune
collaborateur,
il
y
a
lieu
de
faire
remarquer
que
Calvin,
dans
les
premiers
mois
apres
son
arrivee
a
Geneve,
n'etait
pas
encore
en
mesure
de
faconner
toutes
choses
a
son
esprit;
Farel
etait
encore
le
premier
en
rang,
et
c'est
bien
lui
qui
jouissait
d'assez
d'autorite
pour
presenter
au
gouvernement
une
formule
qui
avait
la
chance
d'etre
acceptee
et
juree.
Ainsi,
tout
bien
considere,
et
sans
que
nous
voulions
pretendre
avoir
tranche
la
question
definitivement,
nous
pensons
que
Farel
peut
toujours
encore
faire
valoir
ses
titres,
comme
auteur
de
la
premiere
Confession
de
Geneve,
et
qu'il
n'est
pas
deboute
en
derniere
instance.
Il
s'agira
d'examiner
si
les
arguments
que
nous
venons
de
produire
ont
bien
la
valeur
que
nous
leur
attribuons,
ou
si
nousnous
en
sommes
exagore
la
portee.
Calvini
opera.
Vol
XXII.
2
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