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SERMON
XLVII.
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si
est-ce
neantmoins
que
nous
recueillons
iournellement
tant
d'ordures,
que
si
Dieu
nous
laissoit
la
croppir,
qu'il
ne
nous
lavast
point
par
afflictions,
la
pourriture
et
la
vermine
nous
mangeroit,
et
nous
rongeroit
du
tout,
tellement
qu'il
n'y
auroit
plus
de
moien
d'y
remedier.
Ainsi
donc
puis
que
nostre
Seigneur
par
ce
moien
la
procure
nostre
salut,
et
qu'il
nous
rend
tesmoignage
de
son
amour,
quand
il
ne
veut
point
que
nous
pourrissions
eu
nos
ordures,
mais
qu'il
nous
purge
et
nettoie
par
les
afflictions
qu'il
nous
fait
sentir,
accordons-nous
a
cela,
et
les
portons
patiemment.
Nous
voions
maintenant
a
quel
propos
cette
sentence
est
ici
mise,
et
combien
elle
nous
est
profitable,
quand
il
est
dit
que
plusieurs
seront
nettoies
et
blanchis.
Or
de
prime
face
c'est
une
chose
bien
espouvantable
et
bien
effroiante,
qu'il
faille
que
l'Eglise
de
Dieu
soit
tourmentee,
qu'on
n'y
voie
que
desolation,
qu'on
voie
que
le
sang
innocent
soit
espandu,
que
les
feux
soient
allumes,
que
les
espees
soient
desgainees,
voila
les
tirans
qui
sont
comme
loups
ravissans,
et
les
fideles
sont
comme
des
moutons
qu'on
meine
a
la
boucherie,
ils
ont
tousiours
le
couteau
sur
la
gorge.
Quand
donc
on
voit
un
estat
si
pauvre
en
l'Eglise
de
Dieu,
il
est
certain
que
c'est
asses
pour
nous
faire
penser
que
tout
y
est
confus.
Ainsi
donc
revenons
a
ce
qui
est
ici
dit,
que
Dieu
besongne
d'une
telle
sorte,
que
les
afflictions,
les
troubles,
les
tourmens,
les
exces,
les
outrages
qu'on
fait
a
son
Eglise
luy
sont
profitables,
que
c'est
comme
une
buee
pour
blanchir
et
nettoier
les
taches,
et
les
macules,
qui
sont
en
ses
fideles,
a
fin
qu'ils
soient
une
fois
receus
en
son
royaume
glorieux.
Or
cependant
il
est
dit
que
les
meschans
n'entendront
point,
et
qu'ils
feront
meschamment.
En
ceci
voions
nous
combien
nous
sommes
tenus
a
nostre
Dieu,
de
ce
qu'il
nous
fait
ainsi
servir
les
afflictions
qu'il
nous
envoie,
les
meschans
n'eschapperont
point
la
main
de
Dieu,
qu'ils
n'en
soient
batus
et
tourmentes,
or
cependant
a
quel
profit?
c'est
a
leur
plus
grande
condemnation,
car
tout
ainsi
que
les
biens
qu'ils
recoivent
de
la
main
de
Dieu
leur
seront
cherement
vendus,
d'autant
qu'ils
en
auront
abuse:
aussi
les
corrections
que
Dieu
leur
envoie,
leur
seront
autant
d'agravation
de
son
iugement,
pour
tousiours
leur
adiouster
mal
sus
mal
:
or
ils
abusent
de
la
main
de
Dieu,
quand
ils
se
rendent
incorrigibles
sous
ses
verges:
il
est
certain
que
d'autant
qu'un
pere
verra
san
enfant
obstine
apres
qu'il
l'aura
batu,
qu'il
aura
tasche
de
l'amener
a
quelque
correction,
s'il
void
que
son
enfant
empire,
qu'il
ne
se
soucie
de
nul
chastiement,
alors
le
pere
se
courroucera
d'avantage,
ainsi
faut-il
que
la
condemnation
des
meschans
soit
augmentee
d'autant
plus,
quand
Dieu
les
aura
chasties
en
ce
monde,
et
cependant
qu'ils
seront
demoures
en
un
estat,
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