6:165-166
EPISTRE
AU
LECTEUR.)
Comme
c'est
une
chose
bien
requise
en
la
Chrestiente,
et
des
plus
necessaires,
que
chascun
fidele
observe
et
entretienne
la
communion
de
l'Eglise
en
son
endroict,
frequentant
les
assemblees,
qui
se
font,
tant
le
Dimanche
que
les
aultres
iours,
pour
honnorer
et
servir
Dieu,
aussi
est-il
expedient
et
raisonnable,
que
tous
congnoissent
et
entendent
ce
qui
se
dict
et
faict
au
Temple,
pour
en5
recevoir
fruict
et
edification.
Car
nostre
Seigneur
n'a
pas
institue
l'ordre
que
nous
devons
tenir,
quand
nous
convenons
en
son
Nom,
seulement
pour
amuser
le
monde
a
veoir
et
regarder:
mais
plustost
a
voulu,
qu'il
en
revint
profit
a
tout
son
peuple.
Comme
sainct
Paul
tesmoigne,
commandant
que
tout
ce
qui
se
faict
en
l'Eglise
soit
rapporte
a
l'edification
commune
de
tous.
Ce
que
le
serviteur
ne
commanderoit
pas,
que
telle
ne
fust
l'intention
du
Maistre.
Or
cela
ne
se
peult
faire,
que
nous
ne
soyons
instruictz
pour
avoir
intelligence
de
tout
ce
qui
a
este
ordonne
pour
nostre
utilite.
Car
de
dire
que
nous
puissions
avoir
devotion,
soit
a
priere,
soit
a
ceremonie,2)
sans
y
rien
entendre,
c'est
une
grande
moquerie:
combien
qu'il
se
dict
communement.
Ce
n'est
pas
une
chose
morte
ne
brutifve,
que
bonne
affection
envers
Dieu:
mais
est
un
mouvement
vif,
procedant
du
sainct
Esprit,
quand
le
coeur
est
droictement
touche,
et
l'entendement
illumine.
Et
de
faict,
si
on
pouvoit
estre
edifie
des
choses
qu'on
voit,
sans
congnoistre
ce
qu'elles
signifient,
sainct
Paul
ne
defendroit
pas
si
rigoreusement
de
parler
en
langue
incongneue:
et
n'useroit
de
ceste
raison,
qu'il
n'y
a
nulle
edification:
sinon
ou
il
y
a
doctrina.
Pourtant,
si
nous
voulons
bien
honnorer
les
sainctes
ordonnances
de
nostre
Seigneur,
desquelles
nous
usons
en
l'Eglise,
le
principal
est
de
scavoir,
qu'elles
contiennent,
qu'elles
veullent
dire,
et
a
quelle
fin
elles
tendent:
afin
que
l'usage
en
soit
utile
et
salutaire,
et
par
consequent
droictement
reigle.
Or,
il
y
a
en
somme
trois
choses,
que
nostre
Seigneur
nous
a
commande
d'observer
en
noz
assemblees
spirituelles.
Assavoir,
la
predication
de
sa
parolle:
les
oraisons
publiques
et
solennelles:
et
l'administration
de
ses
Sacremens.
Ie
me
depporte
dc
parler
des
predications
pour
ceste
heure,
d'autant
qu'il
n'en
est
pas
question.
Touchant
les
deux
aultres
parties
qui
restent:
nous
avons
le
commandement
expres
du
sainct
Esprit,
que
les
oraisons
se
facent
en
langue
commune
et
congneue
au
peuple.
Et
dit
l'Apostre,
que
le
peuple
ne
peult
respondre,
Amen,
a
la
priere
qui
a
este
faicte
en
langue
estrange.
Or
est-il
ainsi
que
puis
qu'on
la
faict
au
nom
et
en
la
personne
de
tous,
que
chascun
en
doit
estre
participant.
Parquoy,
1)
1545
:
Iehan
Calvin
a
tous
Chrestiens
et
amateurs
de
la
parolle
de
Dieu.
Dans
les
autres
editions
cette
preface
manque
completement,
parce
que
dans
sa
nouvelle
forme
on
la
considerati
comme
appartenant
plutot
au
Psautier
qu1
a
la
Liturgie.
2)
1545:
soit
a
prieres,
soit
a
ceremonies.
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