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CONTRE
LA
SECTE
104
par
necessite.
Si
du
premier
coup
i'eusse
este
si
bouillant
que
d'escrire
contre
eux,
combien
que
ie
n'eusse
fait
que
mon
devoir,
toutesfois
quelque
chagrin
*)
eust
possible
eu
couleur
de
m'arguer
de
trop
grande
hastivite.
Maintenant,
puis
que,
apres
avoir
si
long
temps
attendu,
il
ne
me
reste
autre
remede:
si
quelqu'un
s'en
mescontente,
comment'se
pourra
il
purger
qu'on
n'ait
ceste
souspecon
sur
luy,
qu'il
est
de
leurs
complices?2)
Plustost
quiconque
a
une
goutte
de
vray
zele,
devroit
tascher
a
ce
qu'ilz
fussent
congneuz
de
petis
et
de
grans:
et
tous
iusqu'aux
.
petis
enfans,
[page
33]
devroyent,
en
signe
d'abomination,
cracher,")
les
voyans
passer
par
les
rues,
pour
faire
honte
a
ceux
qui,
en
les
maintenant,
ont
este
cause
de
la
perdition
de
dix
mille
ames,
outre
le
scandale
et
recullement
qui
en
est
venu
a
l'Evangile,
et
pourra
venir
beaucoup
plus
grand,
si
Dieu
par
sa
bonte
infinie
n'y
prouvoit.
Quant
est
du
blasme
qui
leur
en
peut
venir,
me
dois
ie
soucier
de
garder
l'honneur
de
ceux
qui
mettent
le
sacre
nom
de
Dieu
et
sa
parolle
en
plus
grand
opprobre,
que
ne
fut
iamais
idole,
depuis
le
commencement
du
monde?
Avec
tout
cela
il
y
a
encor
une
raison
plus
urgente,
qui
me
poulse
a
ce
faire.
Car
a
ce
que
i'ay
peu
appercevoir,
ces
canailles
ont
ceste
astuce,
de
s'insinuer
soubz
ombre
du
nom
des
serviteurs
de
Dieu,
pour
abuser
les
simples.
Comme
il
y
a
environ
deux
ans,
que
Messire
Antoine
Pocque,
ayant
demoure
en
ceste
ville
quelque
temps,
et
ayant
dissimule
sa
meschante
doctrine,
practicquoit
au
partir,
et
solicitoit
par
subtil
moyen,
d'avoir
tesmoignage
[page
34]
de
moy:
a
fin
de
s'en
ayder
envers
ceux,
qui
me
deferent
quelque
auctorite:
comme
si
i'approuvoye
ses
erreurs
Diaboliques,
Or
n'avoit
il
pas
si
bien
ioue
son
personnaige,
que
pour
le
moins
ie
ne
l'eusse
congneu
pour
un
resveur
et
phantastique,4)
comme
ie
luy
remonstray
en
nostre
congregation:5)
ia
soit
que
ie
ne
sceusse
pas
sa
meschancete,
comme
depuis
i'ay
este
bien
informe
qu'il
venoit
des
pays
d'Artois
et
de
Hannaut
pour
semer
la
sa
poison.
Quand
il
vit
qu'il
ne
pouvoit
rien
tirer
de
moy,
il
m'allegua
que
nostre
frere
Martin
Bucer,
duquel
le
nom
doit
estre
honorable
en
toute
la
Chrestiente,
luy
avoit
bien
accorde
ce
que
ie
luy
refusoye.
Dont
il
appert
qu'en
cachant
son
venin
il
avoit
abuse
ce
bon
serviteur
de
Dieu,
pour
se
servir
puis
apres
de
son
credit,
a
faulses
enseignes,
a
fin
d'avoir
entree
a
ceux
qui
1)
morosus
aliquis.
2)
conscius
ac
fautor.
3)
conspuere
in
faciem,
4)
pro
dehro
et
fanatico.
5)
On
designait
ainsi
les
reumons
hebdomadaires
des
pasteurs
et
laiques,
dans
lesquelles
on
discutait
des
passages
de
V
Ecriture
et
des
questions
ecclesiastique*.
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