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161
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXXIII.
162
homme,
que
Dieu
ne
Peust
gouverne
par
son
8.
Esprit.
Et
pourquoy?
Iamais
Moyse
n'est
entre
en
la
terre
de
Canaan,
comme
nous
savons.
Iacob
est
mort
plus
de
trois
cens
ans
devant
que
les
partages
soyent
establis.
Comment
donc
les
peut-il
faire?
Et
mesmes
en
cela
pouvons-nous
voir
qu'il
n'y
a
rien
de
fortuit.
Car
Iacob
assigne
a
Nephthali,
comme
nous
verrons
encores
en
son
lieu,
il
luy
assigne
le
pays
prochain
de
la
mer,
et
ordonne
la
a
chacun
son
partage:
et
comment
seroit-il
possible
qu'il
devinast.
Non
pas
luy
de
sa
fantasie:
mais
Dieu
qui
tient
les
sorts
en
sa
main,
(comme
dit
Salomon)
qui
dispose
ce
qui
semble
advenir
de
cas
d'aventure
par
son
conseil
admirable,
et
qui
nous
est
cache.
Dieu
donc
avoit
prononce
par
la
bouche
de
Iacob
ce
qu'il
vouloit
faire:
et
maintenant
il
monstre
que
quand
le
peuple
sera
parvenu
en
la
terre,
que
rien
n'adviendra
que
par
sa
conduite.
Or
nous
savons
que
la
lignee
d'Ephraim
et
de
Manasse
ont
este
en
un
pays
tant
gras
et
fertile,
que
c'a
este
l'abondance
de
la
terre.
Il
est
vray
que
des
autres
lignees,
comme
d'Aser,
il
y
avoit
bien
grand
pays
de
bled:
mais
ces
pays
ici
ont
este
meslez
de
tout
bien:
c'estoyent
les
pays
les
plus
delicieux
qui
fussent
en
toute
Iudee.
Nous
pouvons
donc
aiseement
recueillir,
que
Moyse
n'a
ici
rien
mis
en
avant
de
son
cerveau:
mais
que
vrayement
le
sainct
Esprit
a
gouverne
sa
langue.
Et
pourtant
nous
avons
une
grande
approbation
de
toute
sa
doctrine,
quand
nous
voyons
qu'au
Nom
de
Dieu
et
en
son
authorite
il
a
ainsi
ordonne
des
choses
a
venir,
et
que
iamais
on
n'eust
conceu.
Quand
nous
oyons
cela,
c'est
autant
comme
si
Dieu
estendoit
sa
main
du
ciel,
et
qu'il
vinst
authoriser
la
doctrine
de
Moyse,
pour
monstrer
qu'il
en
est
l'autheur,
et
qu'elle
procede
de
luy,
qu'il
ne
faut
point
qu'elle
soit
remise
en
doute,
comme
si
elle
venoit
d'une
creature.
Et
notons
bien
ceci:
car
nous
savons
que
de
nature
nous
sommes
enclins
a
desfiance:
et
n'estoit
que
nous
fussions
retenus,
que
tousiours
nous
serions
esbranslez,
et
qu'il
ne
faudroit
rien
pour
nous
divertir
du
bon
chemin,
et
de
la
certitude
de
nostre
foy.
Pour
ceste
cause
donc
notons
bien
ce
qui
est
ici
declare,
que
Dieu
en
ces
propheties
a
mostre
sans
aucune
doute
que
c'estoit
luy
qui
conduisoit
Moyse:
et
qu'il
s'en
est
servi
tellement,
que
nous
pouvons
bien
dire,
que
nous
tenons
de
Dieu
sa
doctrine,
qu'elle
est
fondee
sur
sa
vertu
immuable,
que
c'est
une
verite
infallible.
Et
pourquoy?
Car
elle
n'a
point
este
forgee
d'un
homme.
Or
venons
maintenant
au
contenu
de
ceste
benediction.
Il
est
dit:
Que
la
terre
de
Ioseph
sera
benite
de
Dieu
tant
de
la
rousee
d'enhaut,
que
des
fontaines
et
des
sources
d'embas,
c'est
a.
dire,
que
Dieu
arrousera
la
terre
et
haut
et
bas,
en
telle
Calvini
opera.
Vol
XXIX.
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